La valorisation de Yahoo est de … zéro ! A vendre ?

En fait. Le 10 décembre, le conseil d’administration de Yahoo a décidé de suspendre – sous la « menace fiscale » – le plan annoncé en janvier 2015 de cession de sa très profitable participation de 15 % dans le chinois Alibaba.
Mais une nouvelle société cotée « Yahoo » va voir le jour. Pour être vendue ?

En clair. Actuellement, le coeur d’activité de Yahoo – le portail Internet – est valorisé par les investisseurs à pas plus de zéro dollar, selon l’agence Bloomberg. Explication : la firme de Sunnyvale en Californie affiche une valorisation boursière de 32,7 milliards de dollars au 10 décembre 2015, ce qui représente moins de la somme de sa participation de 15 % dans Alibaba, de ces parts dans Yahoo Japan, et de sa trésorerie. Cela démontre que son core business ne vaut… rien. C’est pour redonner toute sa valeur à l’icône historique du Web, revendiquant plus de 1 milliard d’utilisateurs dans le monde, qu’une nouvelle société cotée va être créée pour accueillir l’activité historique de Yahoo. Pour mieux la vendre ? « Le conseil a l’obligation de discuter avec n’importe quelle personne légitime se présentant avec une bonne offre », a indiqué de manière sibylline le 9 décembre Maynard Webb, président du conseil d’administration de Yahoo. Deux jours avant, Verizon – déjà propriétaire d’AOL – s’était dit intéressé par Yahoo. Face à Google, Facebook ou Twitter, le pionnier du Net fait en attendant pâle figure,
et son chiffre d’affaires ne cesse de baisser depuis cinq ans, Bloomberg prévoyant encore cette année 2015 un recul de 8 % à 4,04 milliards de dollars. Alors que les revenus de la publicité sur mobile constituent un relais de croissance pour ses concurrents, ceux de Yahoo se contractent et, selon le cabinet d’études eMarketer,
cela devrait continuer jusqu’en 2017. A moins que sa stratégie ne soit réorientée vers des « acqui-hire » (1). C’est ce que demandent de plus en plus d’actionnaires de Yahoo, alors que sa PDG Marissa Mayer n’a pas réussi – depuis trois ans et demi (2) – à convaincre. Quant au trafic web de Yahoo, il décline lui aussi de façon continue. Le 14 décembre dernier et dans une présentation d’une centaine de pages (3), le fonds d’investissement new-yorkais SpringOwl a appelé la direction de Yahoo à supprimer… 9.000 emplois sur les 10.700 salariés à temps plein et 800 contractuels à fin septembre…., tout en demandant à ce que Marissa Mayer soit remplacée. En y ajoutant la fin de la nourriture gratuite pour les employés et des parrainages coûteux, SpringOwl estime qu’il est possible de dégager 2 milliards de dollars par an d’excédent brut d’exploitation (Ebitda). Le fonds spéculatif suggère en outre de vendre le siège de Sunnyvale et de s’endetter pour faire des acquisitions. @

La presse en ligne peut avoir à financer le cinéma !

En fait. Le 9 décembre prochain, se réunit la commission « Enjeux réglemen-taires » du Groupement des éditeurs de contenus et services en ligne (Geste). Seront notamment abordées les conséquences de la décision « New Media Online » rendue par la CJUE le 21 octobre sur les vidéos des sites web de la presse.

En clair. Les sites de presse en ligne, qui recourent de plus en plus à de la vidéo, pourraient être amenés à contribuer au financement de cinéma français ! Cela pourrait être l’une des conséquences de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), daté du 21 octobre dernier (1), qui a rend applicable aux éditeurs de presse en ligne la directive européenne sur les services de médias audiovisuels – SMA (2) – de 2010. Cet arrêt « New Media Online », du nom d’une société autrichienne qui édite un journal en ligne (Tiroler Tageszeitung via www.tt.com) et qui proposait un accès à un catalogue de vidéos, fait jurisprudence dans toute l’Europe.

Antoine de Tavernost et son père Nicolas, président du groupe M6, se rejoignent sur les chaînes YouTube

C’est le fils de son père et l’un des quatre enfants du président du directoire
de Métropole Télévision, la maison mère du groupe M6 : Antoine de Tavernost s’est pris d’un intérêt particulier pour les Youtubers, son père aussi. Et plus si affinités ? Une affaire de famille…

Etre pistonné n’est pas le genre de la maison. Antoine de Tavernost (photo de droite) ne travaille donc pas chez M6 que préside son père depuis 15 ans cette année. A 31 ans, il poursuit ses activités professionnelles dans l’organisation d’événements, via l’agence conseil en communication événementielle Live! by GL Events, en tant que responsable du développement, après avoir été durant
plus de deux ans directeur de clientèle auprès des agences du groupe Publicis pour les sites web en régie chez Lagardère Publicité (1).

Après les GAFA américains, les BATX chinois !

En fait. Du 17 au 19 novembre, se tenait à Montpellier la 37e édition du DigiWorld Summit de l’institut d’études Idate. Les opérateurs télécoms, souvent nationaux, assistent – inquiets – à la guerre engagée des plateformes numériques mondiales. Et ce n’est pas fini : après les Américains, les Chinois.

Rui WenEn clair. Vous avez aimez les GAFA ; vous adorerez les BATX ! Alors que les Google, Apple, Facebook et autres Amazon n’en finissent pas de donner du fil à retordre aux opérateurs télécoms européens qui se plaignent toujours de devoir investir dans leurs réseaux toujours plus rapides au profit des géants du Net, voici que commencent à arriver sur le Vieux Continent les Baidu, Alibaba et autres Tencent – ceux que les Chinois appellent
les « BAT », auxquels nous ajoutons X pour Xiaomi (numéro
un chinois des fabricants de smartphones et numéro trois mondial derrière Samsung
et Apple).
« Après les Etats- Unis et l’Australie où nous nous lançons actuellement, nous avons prévu d’investir en Europe à partir du premier trimestre de 2016. Cela pourrait démarrer en France, en Allemagne et en Grande- Bretagne, une fois que nous aurons les infrastructures de serveurs et de points de distribution », a indiqué Rui Wen (photo), directeur du développement du groupe chinois Youku Tudou, à Edition Multimédi@.

Les droits d’auteur dans le monde en 2015 vont franchir la barre des 8 milliards d’euros

Lorsque la puissante Cisac, qui réunit 230 sociétés de gestion collective dans le monde (musique, audiovisuel, livre, …), publiera l’an prochain les perceptions de cette année 2015, elle fêtera ses 90 ans et 8 milliards d’euros de droits perçus – les revenus numériques se rapprochant de 1 milliard.

Selon les estimations de Edition Multimédi@, les revenus numériques des droits d’auteur dans le monde devrait durant cette année 2015 s’approcher encore plus près de 1 milliard d’euros sur le total des perceptions qui franchira, lui, la barre des 8 milliards d’euros. Comme la croissance des revenus du numériques perçus par les 230 sociétés de gestion collective – telles que, pour la France, la Sacem, la SACD, la Scam, ou encore la SGDL – se situe entre 20 % et 30 % par an, il y a fort à parier que les revenus numériques mondiaux des droits d’auteurs des industries culturelles devraient atteindre cette année entre 620 et 670 millions d’euros, contre les 515,7 millions perçus au titre de l’année 2014 (+ 20,2 % sur un an).