Le chinois Bytedance, à la tête du réseau social TikTok (ex-Musical.ly), serait valorisée 75 milliards de dollars

La start-up chinoise Bytedance, créée en 2012 par Zhang Yiming, fait un carton chez les 11-14 ans avec son réseau social musical TikTok (ex-Musical.ly). Les jeunes s’y amusent ; les parents s’en émeuvent. Négociant une levée de fonds,
la société aurait une valorisation supérieure à celle d’Uber.

Si les BATX sont à la Chine ce que les GAFA sont aux Etats-Unis, c’est à se demander si le « B » des BATX – normalement Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi (1) – ne va pas devenir Bytedance, tant cette start-up chinoise commence à faire de l’ombre aux autres géants du Net de l’Empire du Milieu. Les GAFA aussi en tremblent, de voir cette entreprise pékinoise fondée en 2012 par Zhang Yiming (photo) rencontrer un réel succès dans le monde avec plus 500 millions d’utilisateurs rien que pour son réseau social TikTok.

Universal Music pèse plus de 70 % de la valorisation de sa maison mère Vivendi : la Bourse en vue

Que vaudrait Vivendi sans Universal Music ? Le numéro un mondial des producteurs de musique dirigé par Lucian Grainge, atteint une valorisation de 23,5 milliards de dollars et compte pour plus des deux-tiers de la capitalisation boursière de sa maison mère. La mise en Bourse d’une partie de son capital est à l’étude pour 2018.

Par Charles de Laubier

Universal Music est maintenant valorisé 23,5 milliards de dollars, contre environ 20 milliards auparavant. Et ce, depuis que Goldman Sachs a publié fin août un rapport « Music in the air » qui revalorise la première major mondiale de la musique enregistrée – devant Sony Music et Warner Music. La banque d’investissement américaine justifie cette augmentation après avoir révisé à la hausse ses prévisions sur le marché global de la musique en ligne : le chiffre d’affaires mondial du streaming devrait bondir, selon elle, de 3 milliards de dollars en 2016 à… 28 milliards de dollars d’ici 2030, lesquels revenus seront alors générés en grande partie par 847 millions d’abonnés aux plateformes de musique en ligne (Spotify, Apple Music, Deezer, Amazon Music, …).
La major Universal Music, dont le PDG depuis 2011 est Lucian Grainge (photo), devance ainsi de 15 % la valorisation de la seconde major, Sony Music estimée à
20,1 milliards de dollars, mais surtout la plus grosse filiale du groupe français Vivendi pèse à elle seule plus de 72 % de la valorisation boursière globale de sa maison mère !

Les critiques des majors de la musique envers YouTube semblent hypocrites sur les recettes du streaming vidéo

YouTube (Google) et dans une moindre mesure Dailymotion (Vivendi) représentent 60 % à 70 % de l’écoute de la musique en ligne en France, alors que ces plateformes vidéo pèsent à peine 10 % des revenus du streaming musical en 2016. Pour les producteurs, majors en tête, c’est le statut d’hébergeur qui est en cause. Vraiment ?

Par Charles de Laubier

« Le streaming audio génère dix fois plus de revenus pour les producteurs que le streaming vidéo avec deux fois moins d’utilisateurs. Et l’abonnement génère à lui seul près de dix fois plus de revenus pour les producteurs que le streaming vidéo », déplore encore cette année Guillaume Leblanc (photo), directeur général du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), lequel défend les intérêts d’une cinquantaine de membres dont les majors de la musique – Universal Music de Vivendi, Warner Music d’Access Industries et Sony Music Entertainment.
Dans l’auditoire lors de la présentation des chiffres du Snep le 28 février dernier, Denis Thébaud, PDG de Xandrie, propriétaire de la plateforme musicale Qobuz depuis fin 2015, a interpellé les membres du Snep au sujet de YouTube. «Est-ce qu’il n’y a pas une certaine hypocrisie à vendre de la musique que l’on peut avoir gratuitement à côté ? En fait, nous serions les faire-valoir de YouTube ! ».

Vevo : les majors à l’assaut de Spotify et de Deezer

En fait. Le 20 août, l’agence Bloomberg a indiqué qu’Apple allait proposer sur Apple TV les vidéos musicales de Vevo – filiale d’Universal Music (Vivendi) et de Sony Music. Le 31 juillet, Dailymotion a annoncé l’extension de son partenariat
avec Vevo, lequel a renforcé cet été son accord YouTube (Google).

En clair. Créé en 2009 dans le cadre d’une alliance entre deux majors du disque
– Universal Music et Sony Music – avec Google, Vevo monte en puissance sur le
marché mondial de la musique en ligne. Les partenariats de diffusion de ses vidéos clips musicaux se multiplient. Ce qui fait de la plate-forme des majors Universal Music, Sony Music et, bien que non actionnaire, EMI (racheté il y a un an par la filiale de Vivendi) un concurrent de plus en plus redouté par les leaders Spotify et Deezer. La situation serait des plus banales sur un marché hyper concurrentiel si les deux majors actionnaires de Vevo n’étaient pas aussi les deux principaux fournisseurs de catalogues de musique du suédois Spotify et du français Deezer. Cela ne va-til pas jusqu’au conflit d’intérêt, étant donné que les majors sont aussi actionnaires minoritaires de Spotify (1).?
Le 19 août dernier, l’institut de mesures ComScore a publié le classement des sites de vidéos en ligne aux Etats-Unis : Vevo conforte sa quatrième position (derrière Google, Facebook et AOL), avec 49,6 millions de visiteurs uniques sur le mois de juillet. Cette fréquentation est due pour l’essentiel aux 47,6 millions de visiteurs uniques que lui apporte YouTube, dont il est le premier partenaire. En France, Vevo affiche 11.470.000 visiteurs uniques en juillet 2013 (voir p. 10). On comprend dès lors pourquoi le partenariat avec
la première plate-forme mondiale de partage vidéo a été renforcé cet été par l’entrée de Google au capital de Vevo (confirmé par YouTube le 3 juillet), à hauteur de 7 % si l’on en croit Techcrunch.com et Billboard.com. L’arrivée dans les prochaines semaines de Vevo sur l’Apple TV, dont le contenu audiovisuel s’enrichit à coups d’accords de diffusion (HBO/Time Warner, EPSN/Walt Disney, …), illustre la volonté des majors de la musique de renforcer Vevo déjà présent sur Netflix, Hulu, Facebook, Xbox ou encore AOL.
Y compris dans la TV connectée : sa disponibilité sur les téléviseurs connectés de Samsung serait également pour bientôt.
Depuis que Vevo s’est lancé en novembre 2012 dans trois pays européens simultanément, la France, l’Italie et l’Espagne (2)., les accords se succèdent comme avec la Sacem l’an dernier. Fin juillet, Dailymotion a annoncé avoir étendu à la France, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne et à l’Irlande son partenariat avec Vevo – jusqu’alors limité aux Etats-Unis. Pour les majors, on n’est jamais mieux servi que par soi-même… @