Président du Geste : Who’s Next ? Scherer ou Patino ?

En fait. Le 29 mars, le Groupement des éditeurs de contenus et de services en ligne (Geste) organisait une matinée prospective : « Médias en ligne : What’s Next ? ». L’événement s’est tenu chez France Télévisions… Son patron de la stratégie, Eric Scherer, pourrait être le prochain président du Geste.

En clair. Le successeur de Philippe Jannet, président du Geste depuis plus de 11 ans (1) et homme de presse écrite (2), pourrait être Eric Scherer, directeur de la prospective, de la stratégie et des relations internationales de France Télévisions (depuis fin 2006). Pour ses 25 ans, le Geste va en effet changer de président lors de la prochaine assemblée générale, qui se tiendra le 14 juin prochain. C’est ce jour-là que Philippe Jannet remettra sa démission. Les candidats devront se déclarer en mai auprès du groupement. En marge de la matinée « What’s Next ? », Edition Multimédi@ a demandé à Eric Scherer s’il se portera candidat à la présidence du Geste. « Je ne sais pas », nous a-t-il répondu, n’excluant donc pas de se présenter. Selon nos informations, Bruno Patino, directeur général délégué au développement numérique
et à la stratégie de France Télévisions n’a, quant à lui, pas (encore ?) manifesté auprès du Geste le souhait d’être candidat. Il s’est contenté d’introduire – comme hôte – les participants de la matinée prospective. La candidature d’Eric Scherer – administrateur depuis novembre 2009 du Geste où il préside le comité de pilotage de la commission
« Audiovisuel et Nouveaux médias »  – serait la bienvenue, d’autant que l’audiovisuel en ligne est devenu depuis 2011 une préoccupation majeure du Geste (3). L’interaction entre la télévision et les réseaux sociaux, sur fond de multiplication des écrans (TV connectée incluse), fut justement au cœur du débat de la matinée avec la Social TV,
ou Smart TV. Le Geste devrait « tourner la page » de la presse écrite en pleine crise et entrer pleinement dans le monde de l’audiovisuel en plein boom. Un membre du bureau du Geste a indiqué à EM@ que le candidat devra représenter « un groupe français d’envergure, présent sur tous les écrans ».
Parmi les vice-présidents du Geste, aucun ne semble avoir le profil, sauf peut-être Isabelle André qui était, jusqu’à début mars, directrice de la stratégie et du développement du groupe Amaury (4). Mais elle a déjà succédé à Philippe Jannet à
la direction du Monde Interactif. « En quittant le Monde Interactif, avait écrit ce dernier début mars, j’ai aussi choisi de ne pas renouveler ma candidature à la tête du Geste. (…) En devenant consultant, en prenant la direction générale du GIE E-Presse, (…) il me semble compliqué de rester l’interlocuteur des pouvoirs et de l’industrie ». @

Bouygues Telecom joue son va-tout au printemps

En fait. Le 29 février, Bouygues Telecom – qui prévoit une baisse de 10 % de
son chiffre d’affaires cette année (notamment due à Free) – a présenté un plan
de réductions de coûts de 300 millions d’euros et prépare « une refonte » de ses offres et des baisses de tarifs. Son salut : le quadruple play avec TF1.

En clair. Après avoir été le premier à se lancer dans le quadruple play (1), le 25 mai 2009 (2), Bouygues Telecom espère reprendre la main avec la prochaine génération de sa box. « Nous lancerons au printemps notre nouvelle Bbox Sensation qui sera dotée du WiFi le plus efficace qui soit et de possibilités de console de jeux uniques en France, et même en Europe », a déclaré Olivier Roussat, DG de Bouygues Télécom, le 28 février, lors de son audition par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.
En ajoutant plus de services dans cette offre tout-en-un, Bouygues Telecom espère retenir les abonnés au mobile (1,2 million totalisé depuis novembre 2008) et séduire de nouveaux clients dans le fixe (11,3 millions accumulés depuis mais 1996). Car, depuis l’arrivée du quatrième opérateur mobile Free, la filiale du groupe de Martin Bouygues accuse le coup (3) et n’a d’autre choix que de trouver de nouveaux relais de croissance dans le fixe. « Nous le faisons [le quadruple play] régulièrement évoluer pour intégrer les services (…) : appels illimités vers les mobiles, très haut débit, vidéo à la demande et, demain, cloud gaming avec la Bbox Sensation qui (…) sera la plus puissante du
marché », a promis Olivier Roussat. Depuis novembre 2009, la BBox donne accès au portail MyTF1 (lire EM@11, p. 3). « Elle proposera par ailleurs le catalogue de vidéo à la demande le plus large du marché (…). Ce catalogue a été conçu avec TF1, qui a passé des accords avec l’ensemble des studios. Il n’y aura ainsi plus qu’un seul point d’entrée au lieu de dix portails différents », a encore indiqué Olivier Roussat. La nouvelle box sera fabriquée par le coréen Samsung (4), qui a déjà signé avec la filiale sœur TF1 un accord « TV connectée » sur trois ans (2010-2012).
La future Bbox sera dotée d’un disque dur de 320 Go (contre 250 pour la Freebox Revolution), d’un processeur multimédia Intel, ainsi que d’une nouvelle puce WiFi capable de diffuser simultanément plusieurs flux vidéo HD vers différents écrans du foyer. Elle sera, en outre, compatible avec la fibre que Bouygues Telecom co-déploie avec SFR et France Télécom. @

Après le différé, la catch up va booster l’audience TV

En fait. Le 1er mars, M6 fête ses 25 ans. « La petite chaîne qui monte » est devenue
la troisième avec 10,8 % de parts d’audience en 2011, derrière TF1 (23,7 %) et France 2 (14,9 %). Elle est la seule chaîne historique à afficher, en 2011, une croissance de l’audience sur un an. Grâce au « différé ».

En clair. Si M6 a gagné l’an dernier 0,4 point de part d’audience, là où les autres chaînes historiques gratuites (TF1, France 2, France 3, Arte) en perdaient, c’est grâce au « différé » que Médiamétrie ajoute à l’audience classique (au moment de la diffusion à l’antenne) depuis le 3 janvier 2011. Cela a représenté l’an dernier en moyenne – sur l’ensemble des chaînes – 3 minutes 39 secondes de durée d’audience par jour et par personne supplémentaires. En effet, depuis plus d’un an maintenant, l’institut de mesure d’audience prend en compte le visionnage de programmes en différé jusqu’à sept jours après la diffusion initiale à l’antenne. Or, pour l’instant, cela ne concerne que l’enregistrement personnel sur magnétoscope numérique (1), DVD ou équipement à disque dur, voire le système de pause des box (time shifting). Quant à la télévision de rattrapage (catch up TV), elle n’est pas encore comptabilisée dans l’audience des chaînes. Mais, selon nos informations, c’est cette année que Médiamétrie va intégrer la catch up TV à sept jours sur téléviseur dans les mesures d’audience des chaînes (2). De quoi compenser un peu plus l’érosion de l’audience live à l’antenne, en raison de la délinéarisation et de l’affranchissement de la grille des programmes. Selon Médiamétrie, 14,5 millions de personnes ont utilisé la télévision de rattrapage en 2011, soit 3,4 millions de plus qu’en 2010. En février, après la fermeture de Megaupload, le patron de M6, Nicolas de Tavernost, avait constaté une forte augmentation du trafic sur ces services de rattrapage M6 Replay et W9 Replay. Si la catch-up TV se pratique d’abord sur ordinateur, elle est de plus en plus utilisée sur le téléviseur grâce aux portails proposés sur les box IPTV des fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Les smartphones et les tablettes deviennent des écrans de la TV délinéarisable. « L’année 2012 sera celle de la mesure de la catch up qui est une des dimensions clés de la TV connectée », a estimé Julien Rosanvallon, directeur du département Télévision de Médiamétrie. Mais à force de rajouter à l’audience initiale des chaînes du « différé », lequel peut permettre de contourner les publicités ou de les supprimer, les annonceurs ne risquent-ils pas de s’interroger sur l’audience qu’on leur « vend » ? Au-delà de l’antenne live, est-ce que l’on peut encore parler de télévision ? La VOD gagne du terrain. @

Commission « TV connectée » du CSA… sans Apple

Le 16 février, le CSA a installé la Commission de suivi des usages de la télévision connectée, dont c’était la première réunion plénière en présence de 70 membres représentant chaînes, FAI, fabricants, ayants droits, opérateurs consommateurs et pouvoirs publics. Mais un seul être vous manque…

… et tout est dépeuplé. Apple – redevenu le 13 février la première capitalisation boursière mondiale (1) – s’apprête, d’ici à cet été, à repartir à l’offensive avec son Apple TV (ou iTV). La Commission de suivi des usages de la télévision connectée peut-elle faire l’impasse la marque à la pomme ? « Nous ne faisons pas l’impasse sur Apple. On arrive jamais à les faire venir. Apple interdit à ses bureaux à l’étranger d’y participer. Déjà, lors du colloque sur la TV connectée que nous avions organisé [le 28 avril 2011, ndlr], ils n’avaient pas été là. Mais la politique de la chaise vide n’a jamais profité à celui qui la pratique ! », a répondu Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), à Edition Multimédi@, en marge de l’installation de la commission. Nous avons voulu demander à Stéphane Thirion, le dirigeant d’Apple France, les raisons de cet absentéisme récurant. « Stéphane Thirion n’est pas porte-parole pour la presse. (…) Nous ne communiquons pas et necommentons pas sur les points que vous abordez », nous a-t-on répondu. Les auteurs du rapport TV connectée, remis fin novembre, n’avaient pas non plus réussi à auditionner Apple (2). L’absence et le silence d’Apple sont d’autant plus fâcheux que la firme de Cupertino prépare pour le second ou troisième trimestre (3) un vrai téléviseur connecté et à commande vocale – iTV – pour tenter de réussir là où son décodeur Apple TV n’a pas donné les résultats escomptés. Google est aussi très attendu dans le PAF avec sa Google TV. Le géant du Web était-il parmi les 70 membres de la première plénière de la commission TV connectée présidée par Emmanuel Gabla ? Non plus ! Pas plus que les autres acteurs du Web (Yahoo, Dailymotion, Facebook, …), pourtant très attendus sur le petit écran. « Les représentants du Web sont présents à travers l’Association de services Internet communautaires (Asic), laquelle est membre de la commission, même s’ils n’ont pas pu être présents aujourd’hui », a assuré Michel Boyon, en se tournant vers le carton « Asic » isolé sur la table. Contacté, le co-président de l’Asic, Giuseppe de Martino (Dailymotion), nous a répondu : « Nous avons apparemment été invités mais n’avons pas pris de décision quant à une éventuelle participation ». En cours de réunion, Michel Boyon a parlé de « télévision contestée » avant de corriger pour « connectée ». Un lapsus révélateur ? @

Commission « TV connectée » du CSA… sans Apple

En fait. Le 16 février, le CSA a installé la Commission de suivi des usages de
la télévision connectée, dont c’était la première réunion plénière en présence
de 70 membres représentant chaînes, FAI, fabricants, ayants droits, opérateurs consommateurs et pouvoirs publics. Mais un seul être vous manque…

En clair.… et tout est dépeuplé. Apple – redevenu le 13 février la première capitalisation boursière mondiale (1) – s’apprête, d’ici à cet été, à repartir à l’offensive avec son Apple TV (ou iTV). La Commission de suivi des usages de la télévision connectée peut-elle faire l’impasse la marque à la pomme ? « Nous ne faisons pas l’impasse sur Apple. On arrive jamais à les faire venir. Apple interdit à ses bureaux à l’étranger d’y participer. Déjà, lors du colloque sur la TV connectée que nous avions organisé [le 28 avril 2011, ndlr], ils n’avaient pas été là. Mais la politique de la chaise vide n’a jamais profité à celui qui la pratique ! », a répondu Michel Boyon, président
du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), à Edition Multimédi@, en marge de l’installation de la commission.
Nous avons voulu demander à Stéphane Thirion, le dirigeant d’Apple France, les raisons de cet absentéisme récurant. « Stéphane Thirion n’est pas porte-parole pour la presse. (…) Nous ne communiquons pas et necommentons pas sur les points que vous
abordez », nous a-t-on répondu. Les auteurs du rapport TV connectée, remis fin novembre, n’avaient pas non plus réussi à auditionner Apple (2). L’absence et le silence d’Apple sont d’autant plus fâcheux que la firme de Cupertino prépare pour le second ou troisième trimestre (3) un vrai téléviseur connecté et à commande vocale – iTV – pour tenter de réussir là où son décodeur Apple TV n’a pas donné les résultats escomptés. Google est aussi très attendu dans le PAF avec sa Google TV. Le géant du Web était-il parmi les 70 membres de la première plénière de la commission TV connectée présidée par Emmanuel Gabla ? Non plus ! Pas plus que les autres acteurs du Web (Yahoo, Dailymotion, Facebook, …), pourtant très attendus sur le petit écran. « Les représentants du Web sont présents à travers l’Association de services Internet communautaires (Asic), laquelle est membre de la commission, même s’ils n’ont pas
pu être présents aujourd’hui », a assuré Michel Boyon, en se tournant vers le carton
« Asic » isolé sur la table. Contacté, le co-président de l’Asic, Giuseppe de Martino (Dailymotion), nous a répondu : « Nous avons apparemment été invités mais n’avons pas pris de décision quant à une éventuelle participation ». En cours de réunion, Michel Boyon a parlé de « télévision contestée » avant de corriger pour « connectée ». Un lapsus révélateur ? @