Bientôt la 5G !

Nos rapports avec nos équipements et services mobiles ont beaucoup changé depuis dix ans. En ces temps de transition avancée, nous avons vu rapidement évoluer nos pratiques. C’est finalement moins la performance de nos nouveaux terminaux LTE (Long Term Evolution) qui nous étonne
qu’une nouvelle manière de nous approprier un véritable écosystème de services accessibles via un ensemble d’équipements proposant des services en continu. A domicile, dans la rue, dans
les transports en commun, en voiture ou au bureau, la promesse depuis longtemps annoncée du « Anything, everywhere at anytime » est tenue. Finalement, ce changement d’un réseau mobile à l’autre s’est fait à la fois très progressivement mais aussi très différemment des deux précédents passages. L’arrivée de la 2G et le succès surprise du GSM, dont le premier réseau fut inauguré en Finlande en 1991, nous fit découvrir le vrai potentiel de ce nouveau moyen de communication individuel.

« La promesse depuis longtemps annoncée du “Anything, everywhere at anytime” est tenue. »

Salon CES : le tout-connecté nuira-t-il à l’Internet ?

En fait. Le 9 janvier, se sont refermées les portes de la grande foire internationale de Las Vegas de l’électronique grand public et du tout-connecté à l’Internet.
Les mobiles, les tablettes, les téléviseurs, les gadgets, la maison, les objets,
… Il y aura vraiment de plus en plus de monde sur la ligne.

En clair. C’est à se demander si les réseaux de communications électroniques pourront supporter tous ces terminaux et objets connectés, tant ce fut une débauche d’innovations technologiques au Consumer Electronics Show (CES). Mais à Las Vegas, la question de l’explosion des flux sur Internet ne se pose jamais. Et la question du
« Qui finance le réseau ? » sur fond de débat sur la Net Neutrality encore moins ! Même si les tablettes multimédias ne représenteront pas les volumes qu’atteignent
les smartphones dans le monde, elles ont tenu la vedette au salon international des technologies grand public (Xoom de Motorola, Sliding de Samsung, Streak 7 de Dell, LePad de Lenovo, PlayBook de RIM, Iconia d’Acer, …). Par leur puissance multifonction, elles ont même relégué au second plan les liseuses (Kindle d’Amazon, Nook de Barnes & Noble, …) qui avaient fait l’affiche du précédent CES. Les contenus multimédias des tablettes laissent ainsi présager une augmentation dans l’utilisation de la bande passante de l’Internet déjà bien sollicité. Les fabricants de téléviseurs connectés, ou « Smart TV » (LG, Samsung, …) rivalisent pour offrir – Over The Top (1) – du contenu Web innovant et attractif. Sony par exemple a présenté Qriocity, un service de diffusion de films en streaming (flux continu) sur ses téléviseurs connectés Bravia. Cela promet là aussi des flux continus supplémentaires sur les réseaux, même si Apple TV a encore brillé par son absence à Las Vegas (2) et si Google TV a retardé la disponibilité de son offre. Les smartphones, eux, montent en puissance (microprocesseur « double cœur » chez Motorola et LG) et promettent d’être plus gourmant en capacités réseaux sur l’Internet mobile. A cela s’ajoute la maison qui se raccorde elle aussi au réseau des réseaux avec des appareils dits « intelligents » dans toutes les pièces (électroménager, surveillance, gestion d’énergies, robots ménagers, …). Bref, ça se bouscule au portillon. En 2010, dans le monde, il s’est vendu 260 millions de smartphones, 30 millions de TV connectées et 20 millions de tablettes. Après un crû CES 2011 encore exceptionnel en appareils en tout genre raccordables au Net, le risque de saturation des réseaux face à l’explosion du trafic devrait monter encore d’un cran. De quoi apporter de l’eau au moulin des opérateurs télécoms qui veulent instaurer plus de péages sur leurs infrastructures. @

Presse et édition tablent trop sur… la tablette

En fait. Le 12 mars, Apple a commencé à engranger les premières commandes pour sa tablette multimédia iPad, laquelle sera livrée aux Etats-Unis à partir du 3 avril et dans huit autre pays courant avril – notamment en France – au lieu de fin mars initialement annoncé par Steve Jobs.

En clair. Après l’iPhone lancé il y a moins de trois ans (juin 2007), avec une couverture médiatique mondiale sans précédent, Apple est en passe de réussir à nouveau l’exploit
de lancer l’iPad avec le même engouement des journalistes et des blogeurs. C’est particulièrement frappant dans la presse écrite, qui, après avoir fait du smartphone d’Apple son mobile fétiche, semble trouver d’emblée dans la tablette multimédia de la firme à la pomme sa nouvelle planche de salut. Lors du “2010 Media Summit”, qui s’est déroulé à New York les 10 et 11 mars derniers, les journaux américains – New York Times et Wall Street Journal en tête – étaient déjà sur les starting-blocks. Au même moment, outre-Atlantique, l’iPad était également attendu de pied ferme par des patrons de presse lors du “Abu Dhabi Media Summit”. Avec l’iPhone et l’iPad, jamais l’industrie de la presse en souffrance n’avait fondé autant d’espoirs sur des terminaux multimédias. Comme si sa survie en dépendait. La plupart des éditeurs de journaux
y voient un moyen de compenser le déclin du papier (lectorat et publicité) et de tenter de remonétiser ses articles. « Faire payer les internautes et les mobinautes » : tel est désormais le credo des journaux qui voient dans les smartphones, tablettes et liseuses des solutions pour remettre la main sur des lecteurs en ligne trop longtemps habitués – à leurs yeux – au gratuit sur le Web. Dernier candidat en date à l’iPad : Le Monde, dont la nouvelle formule web-papier est lancée ce 29 mars (1). Mais à trop embrasser, les médias papier risquent de mal étreindre et de perdre leur âme et le contact direct avec leur lectorat. Après Google, Apple est en passe de devenir l’un des grands intermédiaires entre la presse et son public. Cette désintermédiation, menée concomitamment au démantèlement de l’« oeuvre collective » qui caractérisait jusqu’alors les journaux (une Une et une quatrième de couverture),
fait entrer la presse sur des plateformes de syndication de contenus numériques : App Store, iTunes et iBook chez Apple, qui songe aussi à un “Mag Store” pour les journaux
et magazines, Kindle Store chez Amazon ou encore Google News du géant du Net.
Le marché du livre numérique lui emboîte le pas, comme l’illustre – au Salon du livre
de Paris, du 26 au 31 mars – l’engouement de certaines maisons d’édition pour des liseuses comme le Reader de Sony. Aux Etats-Unis, Hachette Livre sera présent sur l’iPad. @