Positions monopolistiques : faut-il démanteler les GAFA comme le fut AT&T il y a… 35 ans ?

Trente-cinq après le démantèlement du monopole téléphonique AT&T, les autorités antitrust américaines ont donné leur feu vert à la fusion entre AT&T et Time Warner (rebaptisé WarnerMedia). Tandis que dans le monde OTT d’en face, la question du démantèlement des GAFA se pose.

Le 26 février, se sont télescopées le même jour deux décisions des autorités antitrust aux Etats-Unis : la première, de la cour d’appel de Washington, a validé en appel l’acquisition du groupe audiovisuel Time Warner – devenu WarnerMedia –
par l’opérateur télécoms AT&T ; la seconde, annoncée par la Federal Trade Commission (FTC), porte sur la création d’un groupe de travail pour enquêter sur la concurrence dans le numérique et les GAFA.

Dans l’ombre de Donald Trump
Si le président américain Donald Trump (photo) suit de très près le contexte concurrentiel auquel se réfèrent ces deux décisions, c’est qu’il a une dent – voire plusieurs – contre à la fois les grands groupes de médias et les géants du numériques qui lui seraient hostiles depuis sa campagne présidentielle de l’automne 2016. Concernant AT&T-Time Warner, le locataire de la Maison Blanche était vent debout contre cette mégafusion à 85 milliards de dollars, qui était, selon lui,« trop de pouvoir concentré dans les mains de trop peu de gens ! », et avec le risque de voir les prix des abonnements Pay-TV flamber (1).
L’administration Trump avait attaqué le projet de fusion devant la justice : après avoir perdu en première instance en juin 2018, elle a de nouveau été déboutée en appel le 26 février dernier – et devrait en rester là. N’en déplaise à Donald Trump, le nouvel ensemble AT&T-WarnerMedia peut voir le jour pour notamment tenter de contrer Netflix et Amazon Prime Video avec sa propre plateforme de SVOD qu’il prévoit de lancer d’ici fin 2019. Pour obtenir le feu vert, AT&T a promis au département de la Justice (DoJ) de ne pas être complètement intégré et de bien séparer ses filiales Turner (éditrice de la chaîne CNN que déteste Trump) et DirecTV en mettant un « firewall » entre les deux. AT&T-WarnerMedia, qui a annoncé le 4 mars une réorganisation et la fusion de HBO avec Turner, rejoint le club des conglomérats audiovisuels américains nés avec la convergence télécoms-médias (2), tels que Comcast/NBCUniversal/Sky (3) ou encore le groupe Disney/Fox (dont le service de SVOD sera aussi lancé cette année). Prochaine opération de fusion à examiner par les autorités antitrust : le rachat de Sprint par T-Mobile pour 26 milliards de dollars (faisant passer le marché mobile américain de quatre à trois opérateurs). Mais pendant que les Etats-Unis entérinent la concentration des groupes audiovisuels, voilà que le régulateur fédéral américain du commerce – la Federal Trade Commission (FTC) – s’interroge cette fois sur le poids monopolistique des géants du numérique. Sans nommer Google, Apple, Facebook ni Amazon, la FTC n’a pas caché qu’elle pourrait remettre en cause des fusions approuvées par le passé ou exiger la cession de certains actifs. Cette démarche de l’administration Trump est perçue par certains comme une représailles de l’actuel président américain qui a maille à partir avec les entreprises de la Silicon Valley très critiques à son égard (hormis son rare soutien Peter Thiel, cofondateur de Paypal et de Palantir). L’an dernier, Donald Trump n’avait pas hésité à attaquer Google en accusant le moteur de recherche de censurer les voix des Républicains (son camp politique) et de favoriser celles des Démocrates (ses opposants). De là à envisager de démanteler Google, il y a un pas
de géant à franchir.
Facebook est aussi dans le collimateur. Lors d’une conférence téléphonique le 16 février, le directeur de la concurrence à la FTC, Bruce Hoffman, s’est bien gardé de dire si le rachat par Facebook d’Instagram en 2012 pour 1 milliard de dollars ou celui de WhatsApp en 2014 pour 19 milliards de dollars faisaient partie des dossiers à rouvrir. La « Technology Task Force », qui fut annoncée ce jour-là (4) en s’inspirant de la
« Merger Litigation Task Force » lancée en 2002 par la FTC, va repasser au peigne
fin les marchés et écosystèmes complexes de la publicité en ligne (où Google (5) et Facebook sont en position dominante), les réseaux sociaux (où la firme de Mark Zuckerberg va intégrer Facebook, WhatsApp, Instagram et Messenger), les systèmes d’exploitation mobile et leurs applications (dominés par Android de Google et iOS d’Apple), ainsi que tous les écosystèmes numériques (Amazon, Uber, AirBnb, …).

Démanteler Google et Facebook ?
La question du démantèlement des GAFA jugés « trop puissants » ne se pose pas qu’aux Etats-Unis, mais aussi dans le reste du monde. En Europe, la Commission européenne a déjà infligé deux amendes à Google pour abus de position dominante : 4,3 milliards d’euros le 18 juillet 2018 pour Android et 2,42 milliards d’euros le 27 juin 2017 pour son moteur de recherche. En France, en 2017, l’Arcep s’est dite favorable à l’idée de démanteler Google (6) (*) (**). Les « Cnil » européennes, elles, s’inquiètent du projet d’intégration de Facebook. @

Charles de Laubier

Canal+ ne veut pas voir les chaînes gratuites (TF1, M6, France 2, …) faire du payant, Salto compris

Avant que l’Autorité de la concurrence ne rende dans quelques mois sa décision sur le projet Salto (plateforme de SVOD initiée par France Télévisions, TF1 et M6), le groupe Canal+ – par la voix de son directeur des antennes Gérald-Brice Viret – s’oppose à ce que les chaînes gratuites fassent du payant.

« Il ne faudrait pas que les éditeurs de télévision gratuite, privée comme publique, en profitent pour devenir de facto payants sur ces nouveaux modes. Finalement, le linéaire gratuit ne serait plus qu’une fenêtre en clair, partielle et résiduelle. Il s’agit de faire très attention et de ne pas déstabiliser les éditeurs (de chaînes) payants », a mis en garde Gérald-Brice Viret (photo), directeur général des antennes de Canal+, qui était l’invité d’honneur d’un dîner-débat organisé le 20 février dernier au Sénat par le Club audiovisuel de Paris (CAVP).

« On fut assez estomaqué » (Gérald-Brice Viret)
Le groupe Canal+, dont la chaîne cryptée née il y a 35 ans perd des abonnés en France (lire EM@ 206, p. 3 et voir p. 11), est vent debout contre le projet de plateforme de SVOD de France Télévisions, TF1 et M6 (1). Pour le directeur des antennes de la filiale audiovisuelle de Vivendi, il n’est pas concevable que les chaînes gratuites du public et du privé se mettent à faire aussi du payant au nez et à la barbe des chaînes payantes. « On a été assez estomaqué d’entendre qu’il y avait un projet de plateforme et on l’a été encore plus lorsque l’on nous a expliqué que France Télévisions allait faire payer les contenus à nos concitoyens… Donc là, les bras nous en sont tombés ! », a raconté le directeur des antennes Canal+, C8 (ex Direct 8), CStar (ex-Direct Star/D17) et CNews (ex iTélé). Ce projet de plateforme de SVOD est non seulement en contradiction avec le fait que les Français paient déjà la redevance (reconduite par
la loi de finance 2019 à 139 euros en métropole et 89 euros outremer), mais il arrive
en concurrence frontale avec les chaînes payantes. « Mais nous pensons que les chaînes payantes doivent être payantes et que les chaînes gratuites doivent être gratuites. Cette idée de plateforme payante, qui mélange de gratuit et de payant, je
n’y crois pas ! », a martelé Gérald-Brice Viret devant un parterre de producteurs et d’éditeurs audiovisuels. Et de prévenir : « Je demeure un militant de la diversité des modèles économiques – privé, public, payant – avec un point de vigilance : la digitalisation et la délinéarisation ne doivent pas conduire à un changement subreptice du contrat des chaînes gratuites avec le public ». Déjà menacées par la plateforme mondiale de SVOD de l’américain Netflix, Canal+ et toutes les chaînes payantes ne veulent pas être en plus mises en danger par un Salto lancé par les grandes chaînes gratuites françaises tentées à leur tour par le payant. D’après Gérald-Brice Viret, qui
fut jusqu’en décembre 2015 président de l’Association des chaînes conventionnées éditrices de services (AcceS), les chaînes thématiques [payantes] cumulent près de
12 % d’audience. Sur l’offre Canal+, elles sont à 24 % d’audience : c’est un poids économique de près de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires (par an), de 8.000 emplois (sans compter les induits). « C’est un succès qui tient en un mot : la différence, à l’heure où le risque de l’uniformisation progresse », s’estil félicité devant le CAVP. Autre problème soulevé par Canal+, celui des droits de diffusion en replay accordés aux chaînes gratuites sur les œuvres cinématographiques et audiovisuelles. « La gratuité de leur offre peut s’étendre sur sept jours [en replay après la diffusion à l’antenne, ndlr], voire à trente sur ces nouveaux modes de consommation, mais cette offre doit rester gratuite », a prévenu Gérald-Brice Viret.
Surtout que l’audience de la télévision de rattrapage est en train de devenir massive (2). Même s’il estime qu’il est légitime aujourd’hui que les éditeurs de chaînes demandent, en plus, des droits qui englobent davantage de diffusion linéaire et non linéaire, il est aussi tout à fait légitime que les téléspectateurs puissent bénéficier sur les nouveaux modes de visionnage des mêmes régulations protectrices que sur la diffusion linéaire. France Télévisions, par exemple, souhaite acquérir des droits de diffusion des œuvres au-delà de sept ou trente jours (sur six mois ou un an ?) pour les rendre gratuites ou payantes en ligne, y compris sur Salto (3). Mais pour le groupe Canal+, l’extension des droits délinéarisés reste cohérente pour les chaînes payantes mais pas pour les chaînes gratuites qui doivent, selon lui, rester à sept voire trente jours maxi. C’est ce que Gérald- Brice Viret avait déjà exprimé le 27 octobre 2014 lors son précédent dîner-débat devant le CAVP (4).

Réunir Salto, MyCanal et Molotov ?
A la place de Salto, Canal+ verrait plutôt MyCanal consacré comme « plateforme française ». Et de Gérald-Brice Viret d’être songeur : « Après, je ne suis pas dans le secret des dieux pour savoir si l’on peut négocier ou proposer que notre plateforme
soit la plateforme française. (…) On parlait de Salto, de MyCanal, de Molotov, etc… Pourquoi pas ne pas se mettre autour d’une table et réfléchir ? ». A suivre. @

Charles de Laubier

Déstabilisé par Netflix, Canal+ en appelle à la loi

En fait. Le 20 février, Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes de Canal+, était l’invité d’honneur d’un dîner-débat organisé au Sénat par le Club audiovisuel de Paris (CAVP). Il s’est dit « optimiste » face aux plateformes numériques telles que Netflix et compte beaucoup sur la réforme audiovisuelle.

L’empire familial Bolloré-Vivendi est de plus en plus intégré, en attendant l’assaut final sur le capital de Vivendi

Un an après que son deuxième fils, Yannick, soit devenu président du conseil d’administration de Vivendi, Vincent Bolloré va céder le 15 avril son siège d’administrateur à son fils cadet, Cyrille. Devenu filiale « médias » du conglomérat Bolloré, le groupe Vivendi s’apprête à passer sous contrôle capitalistique du magnat breton.

Rien qu’en 2018, le groupe Bolloré est encore monté au capital
de Vivendi en achetant un total de 2,5 milliards d’euros d’actions. Au 31 décembre dernier, le conglomérat de Vincent Bolloré (photo) détenait 26 % du capital de la maison mère de Canal+, d’Universal Music, d’Havas, de Gameloft ou encore de Dailymotion, et environ 29 % des droits de vote – notamment
via les holdings personnelles de l’industriel milliardaire breton,
la Financière de Larmor et la Compagnie de Cornouaille. Le seuil des 30 % du capital ou des droits de vote devrait être franchi en 2019. C’est ce sur quoi tablent les analystes financiers comme ceux d’Oddo BHF (1). Or, conformément aux règles boursières, dès que le groupe Bolloré franchira ces 30 % dans Vivendi, il sera tenu de lancer une OPA sur le reste du capital du groupe de médias et de divertissement. Pour financer cette offre publique d’achat obligatoire, le conglomérat Bolloré devra à la fois mettre la main au portefeuille, vendre des participations (celle
de Mediobanca est évoquée) et exercer d’ici le 25 juin 2019 des options d’achat lui donnant droit à autant d’actions Vivendi. Pendant que Bolloré se prépare à l’assaut final sur le groupe Vivendi, celui-ci s’apprête à ouvrir le capital de sa pépite Universal Music Group dont une partie – « pouvant aller jusqu’à 50 % » – sera cédée « à un ou plusieurs partenaires stratégiques ». Indépendamment de son obligation de lancer une OPA sur Vivendi dès le seuil des 30 % atteint, le groupe Bolloré intègre déjà depuis près de
deux ans – depuis le 26 avril 2017 – les comptes de Vivendi dans les siens. Ainsi,
le 14 février dernier, le conglomérat de Vincent Bolloré a publié un chiffre d’affaires de 23 milliards d’euros sur l’année 2018, faisant un bond de 33 % grâce à l’ »intégration globale » de Vivendi qui lui apporte ses 13,9 milliards de revenus. Le groupe de médias, de musique et de publicité pèse ainsi plus de 60 % du groupe Bolloré, jusqu’alors principalement ancré dans ses activités historiques de transport (aériens, maritimes, fret, …), de logistique pétrolière, de stockage d’électricité, ou encore de films plastiques, de terminaux spécialisés et d’actifs agricoles.

Vivendi : Yannick préside et Cyrille siège
A près de 200 ans d’âge et à force de diversifications, l’empire familial Bolloré se développe tous azimuts mais a vu – avec Vivendi – son centre de gravité se déplacer des industries lourdes aux industries culturelles. Ses résultats financiers 2018 seront publiés le 14 mars prochain, alors que ceux de Vivendi l’ont été le 14 février dernier : les 13,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires de 2018 – en croissance de 11,3 % (mais de 4,9 % à périmètre constant, hors acquisitions d’Havas et de Paylogic, et hors cession de Radionomy (3)) – ont tout juste permis à Vivendi de dégager un bénéfice net de seulement 127 millions d’euros, en chute de 90 %. Cette contreperformance est due à la dépréciation de ses titres Telecom Italia (4) à hauteur de 1,1 milliard d’euros, et au fait que les nouvelles normes comptables imposent à Vivendi de ne pas intégrer dans ses résultats 2018 la plus-value de 1,2 milliard d’euros réalisée lors de la cession l’année antérieure de la participation dans Ubisoft. « Seule la réévaluation de la participation en 2018 (53 millions d’euros) est comptabilisée », précise Vivendi à propos de ses 27,3 % encore détenus dans le capital de l’éditeur français de jeux vidéo.
Sans être encore sous la coupe capitalistique du groupe Bolloré, Vivendi n’en franchit pas moins déjà un autre cap dans sa prise de contrôle progressive par le Breton. Alors que le deuxième des trois fils de Vincent Bolloré, Yannick (39 ans), est président
« coopté » (5) du conseil de surveillance de Vivendi depuis avril 2018, tout en étant PDG d’Havas (filiale publicitaire de Vivendi), voici qu’a été annoncée à la surprise générale la nomination du cadet de ses fils, Cyrille (33 ans) comme membre de ce même conseil de surveillance. Et ce, « en remplacement » de Vincent Bolloré lui-même. Celui-ci a pris de court tout son monde car il avait jusque-là fixé la date du
17 février 2022 – bicentenaire de la création de l’entreprise familiale éponyme – pour passer le relais à ses enfants. La nomination de Cyrille Bolloré, directeur général délégué du groupe Bolloré dont il est vice-président administrateur délégué (6), sera entérinée lors de l’assemblée générale des actionnaires de Vivendi prévue le 15 avril. Le patriarche (66 ans), onzième fortune de France avec un patrimoine professionnel
de 7,8 milliards d’euros en 2018 et PDG de son groupe diversifié Bolloré SA détenu par sa holding Financière de l’Odet, ne part pas pour autant en pré-retraite et quitte encore moins sa filiale « médias » Vivendi sur laquelle il gardera un oeil sourcilleux. « Il y a
une nouvelle génération qui arrive. Le plus important c’est que nous avons l’engagement de long terme de notre premier actionnaire », a déclaré le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, lors d’une conférence téléphonique le
14 février de présentation des résultats annuels.
Cette passation de siège d’administrateur intervient aussi au moment où Vincent Bolloré ferraille en justice contre des journalistes, des chaînes et des blogueurs – une vingtaine de procès de 2016 à 2018 ! Il conteste notamment la diffusion en 2016 par France Télévisions d’un « Complément d’enquête » intitulé « Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ? » (7). Ce portrait du magnat breton et de son empire (en particulier en Afrique) est attaqué devant la justice pour « diffamation » envers lui et ses sociétés Bolloré SA et Bolloré Africa Logistics qui réclament chacun 150.000 euros de dommages et intérêts pour « préjudice d’image ». Vincent Bolloré avait fait appel de la relaxe en première instance du journaliste Tristan Waleckx et de France 2. Verdict de la cour d’appel de Versailles sur les intérêts civils : le 9 avril prochain. Parallèlement, dans cette même affaire, le dirigeant avait fait appel après avoir été débouté l’an dernier par le tribunal de commerce de Nanterre de sa demande de 50 millions d’euros à France Télévisions. Décision : le 27 mars. Mediapart subit aussi les foudres de Bolloré pour deux enquêtes, dont l’une intitulée « Comment le groupe Bolloré a ruiné deux entrepreneurs camerounais ». Le 5 janvier, la journaliste Fanny Pigeaud a été condamnée avec son directeur de la publication Edwy Plenel pour diffamation mais
elle va faire appel. Le 13 février, autre affaire, la Socfin (Bolloré) s’est cette fois désistée de son appel contre le site d’information et deux ONG. Vincent Bolloré a aussi maille à partir avec des paysans cambodgiens qui accusent sa filiale Compagnie du Cambodge de les avoir privés de leurs ressources : le tribunal de Nanterre a renvoyé l’audience au 1er octobre. Autre plainte en diffamation : cette fois, elle fut déposée en avril 2018 contre les auteurs du livre « Vincent Tout-Puissant » et les éditions JC Lattès (Hachette/ Lagardère) qui le publie depuis un an (8).

Le tycoon breton attaque en « diffamation »
Les journalistes Jean-Pierre Canet et Nicolas Vescovacci présentent leur livre comme
« l’enquête que Bolloré a voulu empêcher » et y parle de « l’art de l’intimidation du tycoon ». Quant au journaliste Benoît Collombat (France Inter), dont le procès s’est ouvert mi-février, il est lui aussi inquiété par l’homme d’affaires breton pour avoir raconté le procès que lui a fait ce dernier en 2010 dans le livre collectif « Informer n’est pas un délit » (9), paru en 2015 chez Calmann-Lévy (également Hachette/Lagardère). Décidément, Bolloré et « médias » ne riment pas vraiment… @

Charles de Laubier

Pluto TV (Viacom), prêt à se mesurer à Motolov

En fait. Le 22 janvier, le groupe américain Viacom (Paramount, MTV, Nickelodeon, Comedy Central, …) a annoncé l’acquisition de Pluto TV, plateforme de télévisions en streaming, pour 340 millions de dollars. Pour l’Europe, c’est un Français, Olivier Jollet, qui est aux commandes et que nous avons contacté.