La RNT attend toujours le soutien des pouvoirs publics

En fait. Le 22 septembre, le Syndicat national des radios libres (SNRL) s’est étonné – trois mois après le lancement historique de la radio numérique terrestre (RNT) à Marseille, Nice et Paris (soit 20 % de la population française couverte) – du « silence assourdissant » du CSA et du gouvernement.

En clair. La RNT semble moribonde en France, alors qu’elle bénéficie des encouragements des pouvoirs publics dans d’autres pays européens, voire ailleurs dans le monde. Le WorldDMB, chargé de promouvoir la technologie DAB à l’international, le démontre dans le suivi des déploiements. Mais en France, ni le groupe public Radio France (donc l’Etat actionnaire), ni les grands groupes privés Lagardère, RTL Group, NRJ Group et NextRadioTV ne participent à son lancement, estimant la RNT non viable économiquement. Ils font bande à part (1). C’est donc à reculons que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’est résolu au bout de cinq ans (2) à lancer la première étape sur les villes de Nice, Marseille et Paris, sans que l’on ne sache quand seront lancés les prochains appels d’offres pour les autres villes.

Comment Libération va mettre le web avant le papier

En fait. Le 16 septembre, trois dirigeants du journal Libération – Laurent Joffrin (Directeur de la publication et de la rédaction), François Moulias (président du directoire) et Pierre Fraidenraich (directeur opérationnel) – étaient les invités
de l’Association des journalistes médias (AJM). Déclarations.

En clair. Libération est le premier quotidien français à inverser la vapeur. Désormais, le site web du journal, Liberation.fr, sera désormais « la priorité » éditoriale. « On change complètement la logique : chaque service de la rédaction va animer son propre site avec sa page d’accueil. Dans les contenus que l’on mettra en ligne, il y aura une partie qui sera utilisée pour faire le quotidien [imprimé] », a expliqué Laurent Joffrin, précisant qu’il y aura ainsi « six sous-sites web » et que « les scoops seront gérés au cas par
cas ». C’est donc la fin de la dominance du papier et un recentrage de la production sur le Web, sous la houlette du « numéro un bis » Johan Hufnagel (cofondateur de Slate.fr
et ancien de 20minutes.fr). Il ne s’agit pas, assure-t-il, de faire travailler les journalistes trois fois plus, mais de « tout mettre en ligne » en proposant du gratuit et du payant
« au compteur » (metered paywall).

La radio numérique terrestre (RNT) est lancée malgré le tir de barrage des grandes radios privées nationales

Le Bureau de la radio, qui représente Lagardère, RTL Group, NRJ Group et NextRadioTV, aura tout tenté pour discréditer – voire annuler avec le recours
de NRJ devant le Conseil d’Etat – la RNT lancée le 20 juin. Le Sirti, syndicat
des radios indépendantes, en appelle aux pouvoirs publics.

Par charles de Laubier

Malgré l’hostilité des groupes de radios privées nationaux que sont Lagardère (Europe 1/RFM/ Virgin Radio), RTL Group (RTL/RTL2/Fun Radio) NRJ Group (NRJ/Chérie FM/Nostalgie/Rire & Chansons) et NextRadioTV (RMC/BFM Business).
Malgré l’absence de Radio France pour laquelle le gouvernement n’avait pas préempté de fréquences.
Malgré les tergiversations des pouvoirs publics qui, depuis cinq ans maintenant, promettaient la radio numérique terrestre (RNT) prévue par la loi depuis… dix-huit
ans (1).

La pression concurrentielle s’accroît sur le groupe NRJ

En fait. Le 5 mai, le groupe NRJ a annoncé la nomination de Kevin Benharrats comme directeur délégué des activités commerciales et du développement numérique. Rattaché à Jean-Paul Baudecroux, PDG fondateur et principal actionnaire du groupe, il revient après un passage de quelques mois chez Lagardère Active.

Jean-Paul BaudecrouxEn clair. L’aller-retour que fait Kevin Benharrats – entre Lagardère Active, où il avait été nommé en début d’année président de Lagardère Digital France et directeur général
du pôle Divertissement, et le groupe NRJ d’où il avait démissionné en septembre dernier de son poste de président de la régie publicitaire NRJ Global – donne l’impression d’un rapatriement en urgence dans le groupe de Jean-Paul Baudecroux (photo).
Cette nomination d’un « directeur délégué des activités commerciales et du développement numérique du groupe » confirme, si besoin était, que NRJ est devenu un groupe de médias global où l’activité digitale est désormais centrale.
Cela montre aussi que le groupe NRJ va devoir redoubler d’efforts face à une pression concurrentielle qui ne cesse de monter sur tous les fronts, hertziens et digitaux.

RNT : pendant que gouvernement, CSA et grands groupes doutent encore, 107 radios se préparent

Quatre mois avant son lancement sur Paris, Marseille et Nice, la RNT est une chance pour une centaine de radios. En cas de succès, elles ne le devront qu’à elles-mêmes car les grands réseaux boycottent, le gouvernement reste indifférent et le CSA doute encore.

Par Rémy Fekete (photo), avocat associé, et Louis de Carolis, Gide Loyrette Nouel

Après le succès de la migration de la télévision analogique vers le numérique et l’avènement du numérique sur toutes formes d’images et de sons, le lancement de la Radio numérique terrestre (RNT) – attendue depuis 1996 (1) –
est maintenant prévu pour la veille de la fête de la musique. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) n’était jusqu’alors pas encore parvenu à opérer la migration numérique pour la radio hertzienne, ce média si populaire
qui touche encore 43 millions de personnes par jour en France (2).