Réforme de l’audiovisuel : l’acte I élude les vraies questions sur l’avenir des «missions de service public»

En publiant le 4 juin sa « présentation du scénario de l’anticipation » pour l’audiovisuel public, le gouvernement ne va pas au bout de sa réflexion. Il se polarise sur la quatrième révolution du secteur sans s’interroger pour l’avenir sur la légitimité des « missions de service public ».

Par Rémy Fekete, associé Jones Day

Passé à 280 caractères il y a six mois, Twitter mise sur la vidéo et se voit déjà en «T» de GAFAT

C’est historique depuis sa création il y a douze ans : Twitter génère des bénéfices depuis deux trimestres consécutifs. Ses recettes publicitaires sont boostées par la vidéo. Le site de micro-blogging à l’oiseau bleu a pris son envol, devenant aussi une plateforme vidéo de directs et de contenus live.

L’assemblée générale annuelle des actionnaires de Twitter se réunit le 30 mai prochain. Pour la première fois, elle sera « complètement virtuelle » et diffusée en direct et en audio sur le Web. «Nous sommes ravis de fournir un accès étendu, une communication améliorée et des économies à nos actionnaires et à Twitter. Les actionnaires pourront participer et écouter l’assemblée générale, soumettre leurs questions et voter électroniquement à partir de n’importe quel endroit du globe », a annoncé Jack Dorsey (photo), cofondateur et directeur général du réseau social de micro-blogging.

Pourquoi Mark Zuckerberg aurait dû démissionner

En fait. Le 8 mai, Facebook a confirmé avoir procédé au plus vaste remaniement de son top-management depuis ses 14 ans d’existence – information révélée
par Recode.net. Mais son fondateur Mark Zuckerberg reste en place malgré le scandale historique de la fuite des données de millions d’utilisateurs.

En clair. Le fondateur de Facebook, groupe aujourd’hui constitué de Facebook, WhatsApp, Instagram ou encore Messenger, reste intouchable et tout-puissant. Le jeune dirigeant, qui aura 34 ans le 14 mai prochain, n’a pas à s’inquiéter pour son poste de PDG malgré le scandale planétaire de l’affaire historique « Cambridge Analytica », du nom de la société britannique qui a fait main basse sur les données de près de 100 millions d’utilisateurs du premier réseau social mondial. Alors qu’il est directement mis en cause et jugé responsable en tant que dirigeant, Mark Zuckerberg n’a pas voulu démission ni endosser la responsabilité de cette faillite dans la protection des données d’une grande partie des 2,2 milliards d’utilisateurs.
Plus jeune multimilliardaire de la planète – avec un patrimoine personnel de 70,7 milliards de dollars en 2018, selon Forbes –, le patron hyermédiatique a en outre été accusé de légèreté. En avril, des investisseurs américains tels que Open Mic ou le fonds de retraite de la ville de New York lui ont demandé de démissionner. D’autres voix se sont prononcées pour qu’il parte. D’autant que l’action Facebook a chuté de 15 % – soit quelque 100 milliards de volatilisés ! – depuis le début de cette affaire, laquelle laissera des traces et aura des suites. Cette déroute intervient après que le réseau social ait été accusé d’avoir été manipulé par la Russie pour l’élection de Trump et d’être un média social de fake news. Mais celui qui est aussi l’actionnaire de référence du groupe (1), entré en Bourse il y aura six ans le 18 mai prochain, et président du conseil d’administration (lequel n’a pas jugé bon de le destituer), a clairement dit dès
le début du scandale – notamment dans une interview au mensuel culturel américain The Atlantic (2) – qu’il n’avait pas l’intention remettre sa démission.
Pas plus que son bras droit, la DG du réseau social Sheryl Sandberg qui reste en place dans cette nouvelle organisation, n’a envisagé de partir de son propre chef : « Je suis à la disposition de Mark et de notre conseil d’administration », avait-t-elle pourtant dit le 6 avril dernier. « Zuck », lui, s’en tire à bon compte, du moins pour l’instant, après s’être contenté de présenter ses excuses devant le Congrès des Etats-Unis. Cela sera-t-il suffisant devant la Commission européenne, plus sourcilleuse sur la protection des données personnelles ? @

La législation française permet-elle de protéger entreprises et médias contre les cyberattaques ?

Le 7 novembre 2017, la Cour de cassation confirmait la condamnation d’un individu pour avoir participé au groupement Anonymous en vue d’une attaque par déni de service. Décision isolée ? Ou les entreprises et les médias ont-elles les moyens juridiques pour lutter contre les cyberattaques ?

Par Corentin Pallot, Hervé Castelnau et Marie-Hélène Tonnellier – Latournerie Wolfrom Avocats

La Commission européenne veillera à ce qu’Android de Google et iOS d’Apple respectent l’Internet ouvert

Après une occasion manquée en 2010 de légiférer en Europe en faveur de la
« neutralité des terminaux », l’Arcep remonte au créneau – via le Berec – pour que la neutralité du Net ne se limite pas à l’accès aux réseaux. Il y a urgence à
ce que la Commission européenne s’empare du problème.

« Le cadre protégeant l’ouverture d’Internet étant aujourd’hui européen, il conviendrait que le législateur européen s’empare de ce sujet [de savoir si les terminaux numériques, smartphones en tête, respectent la neutralité de Internet, ndlr]. La dimension éminemment internationale des fabricants de terminaux et des éditeurs de systèmes d’exploitation conduit également à penser qu’à terme, l’échelle pertinente pour agir devrait être européenne », a conclu l’Arcep dans son rapport publié mi-février et intitulé « Smartphones, tablettes, assistants vocaux, … : les terminaux, maillon faible
de l’Internet ouvert » (1).