Médiamétrie espère mesurer la catch up TV avant l’été

En fait. Le 30 janvier, Médiamétrie a dressé le bilan annuel de l’audience TV en France qui a encore franchi en 2012 un record à 3h50 par jour et par personne
– soit 3 minutes de mieux qu’en 2011, grâce notamment au 4,09 minutes de différé
à 7 jours – hors « replay » – qui représente 17 % de cette hausse.

En clair. La télévision de rattrapage – ou catch up TV – n’est toujours pas prise en compte par Médiamétrie, qui « espère » cependant la mesurer « avant l’été ». C’est
du moins ce qu’a indiqué Julien Rosanvallon, directeur du département Télévision chez Médiamétrie. En fait, l’institut de mesure d’audience est prêt techniquement avec une solution de watermarking que lui fournit la société rennaise Civolution (spin-off de
Philips depuis 2008). Cette technique de marquage « psycho visual/acoutic » des
flux audiovisuels est prête à fonctionner. Reste à convaincre les chaînes d’installer
le boîtier appelé « Inserter » et doté du logiciel de watermarking.
Reste aussi à se mettre d’accord sur la forme que prendra la présentation de cette nouvelle mesure d’audience de rattrapage. En effet, à ce jour, le différé est pris en compte sur sept jours (1) dans la mesure d’audience Mediamat depuis le 3 janvier 2011 mais n’intègre toujours pas la TV de rattrapage. Car le différé de Médiamétrie s’en tient encore aux seuls enregistrements personnels ou en léger différé à l’aide de la fonction pause (time-shifting) sur magnétoscope numérique (2), décodeur numérique à disque dur, DVD-R avec disque dur et box IPTV. La cach up TV sera-t-elle alors publiée en tant qu’audience indépendante, comme le souhaiteraient les annonceurs pour bien identifier
ce mode de consommation délinéarisé susceptible d’accueillir de la publicité ? Ou bien faut-il que la catch up TV rejoigne le différé à sept jours dans la mesure Médiamat, comme en auraient intérêt les chaînes de télévision pour « booster » leur audience consolidée ?
« Nous pourrions publier sous les deux formes la mesure d’audience de la catch up TV, dans Mediamat mais aussi de façon indépendante, mais cela risque de multiplier les chiffres d’audience et de ne plus être très lisible », a indiqué Julien Rosanvallon à Edition Multimédi@, en marge de sa présentation annuelle. Reste que la catch up TV prend de l’ampleur : 16,2 millions de personnes l’ont déjà pratiquée (+ 37,2 % sur un an). Mais ce sont surtout les 15-34 ans qui en font usage (55,1 %) : sur ordinateur pour 24,4 % d’entre eux, loin devant le poste de télévision pour 8,8 %, suivi du mobile pour 2,9 %, de la tablette pour 2,2 % et de la console de jeux pour 1,4 %. Alors que les 35 ans et plus reste encore beaucoup sur la télévision traditionnelle en live à l’antenne (79,8 %). @

La croissance française de l’e-pub sauvée par la vidéo

En fait. Le 15 janvier, le Syndicat des régies Internet (SRI) – qui réunit 26 membres en France – a publié pour la septième année son Observatoire de la publicité sur Internet, sur la base d’une étude de Capgemini Consulting et de l’Udecam (agences médias) : les mobiles déçoivent, la vidéo enchante.

En clair. Malgré un sérieux ralentissement du marché français de la publicité en ligne en 2012, en raison de la crise économique et les élections présidentielles, la croissance est une nouvelle fois au rendez-vous. Si le chiffre d’affaires global net (1) progresse de 5 % sur un an à 2,7 milliards d’euros, il fait néanmoins pâle figure par rapport aux 11 % enregistrés l’année précédente. Si la publicité sur mobile a déçue, avec seulement 48 millions d’euros de dépenses publicitaires investis l’an dernier (soit à peine 1,8 % du total), la publicité sur vidéo en ligne (2), elle, affiche un dynamisme sans précédent avec un bond de 50 % à 90 millions d’euros de recettes publicitaires (près de deux fois plus que la publicité sur mobile). Le dynamisme de la télévision de rattrapage (catch up TV) y est pour beaucoup, tout comme l’engouement des sites web pour la vidéo. Les démarrages simultanés en 2013 de la 4G – promettant la TV sur mobile – et de la TV connectée promettent encore une belle progression de l’e-pub vidéo. @
Source : Capgemini Consulting/SRI/Udecam

Maxime Lombardini, Free : « On discute avec Google »

En fait. Le 7 janvier, nous avons croisé à Bercy le DG d’Iliad-Free, Maxime Lombardini, qui sortait de son entretien avec la ministre Fleur Pellerin. Il confirme que le blocage de la e-pub sera supprimé « dans les jours qui viennent », mais le différend avec Google sur le trafic arrivant sur son réseau demeure.

En clair. Le patron d’Iliad-Free, Maxime Lombardini, ne cache pas qu’il y a bien un
lien entre l’affaire qui l’oppose à Google sur l’acheminement sur son réseau du trafic provenant de YouTube et celle du blocage par défaut de la publicité en ligne à partir
de la nouvelle version de la Freebox Révolution. A la question « Qu’est-ce que cela change pour Google ? », il nous a répondu – au sortir de son entretien avec la ministre
de l’Economie numérique – que « cela leur montre [à Google] qu’il y a un problème ».
Et de nous confier : « Nous continuons de discuter avec les services d’interconnexion
de Google. Je n’ai pas encore eu de contact [avec eux] depuis le début de l’année, car
je viens tout juste ce matin-même de revenir de vacances ».
C’est la première fois que Free fait le lien entre les deux affaires. Il apparaît en effet évident que le blocage des publicités en ligne est un moyen de pression de Free pour amener Google – numéro un de la e-pub en France – à payer l’acheminement du trafic YouTube auprès de ses 5,2 millions d’abonnés haut débit. Pourtant, Fleur Pellerin n’a
pas voulu faire le lien entre cet « incident » du blocage de l’e-pub par Free et le différend opposant ce dernier avec Google/YouTube sur la gestion du trafic. « Les deux affaires sont distinctes », a-t-elle expliqué. Résultat : Google était le grand absent des deux rendez-vous séparés de la ministre ce matin-là à Bercy : à la réunion de 9 heures avec les représentants des éditeurs, régies et annonceurs Internet « qui le souhaitaient » (1) ; au tête-à-tête à 10 heures avec Maxime Lombardini, seul à être convoqué. Mais personne n’est dupe : il s’agit du même bras de fer Iliad-Google. Fleur Pellerin doit cependant rencontrer la direction de Google France avant la table-ronde du 15 janvier sur la neutralité du Net.
L’Association des services Internet communautaires (Asic), dont fait partie Google, fait le lien : « Bloquer un service Internet dans le cadre d’une négociation commerciale constitue pour l’ASIC une rupture du principe de neutralité de l’Internet ». De son côté, l’Arcep ne
lie pas non plus son « enquête administrative » – lancée le 22 novembre 2012 sur les problèmes d’accès des abonnés de Free à YouTube (2) – et le courrier qu’elle a envoyé
le 4 janvier 2013 à Maxime Lombardini pour avoir des explications sur le blocage de
e-pub. @

Nicolas Beytout aurait levé 12 sur 15 millions d’euros

En fait. Le 21 novembre, un « propre du dossier » a indiqué à EM@ que Nicolas Beytout, l’ancien PDG des Echos et ex-directeur de la rédaction du Figaro, va pourvoir lancer début 2013 son « Mediapart de droite » – quotidien papier et site web. Il aurait levé 12 millions d’euros sur les 15 millions nécessaires.

En clair. Le projet bi-média de Nicolas Beytout va pouvoir être lancé au début de l’année 2013. Selon nos informations fin novembre, l’ancien PDG du groupe Les Echos aurait
déjà récolté 12 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs, amis et mécènes. Cela représente l’essentiel des 15 millions qu’il doit atteindre pour financer le lancement de son quotidien papier et de son site web d’informations politiques et économiques destinés aux décideurs. Bien qu’il n’ait pas pu boucler cette levée de fonds dès l’été dernier comme il l’espérait, Nicolas Beytout, y parviendrait avant fin décembre. Les deux médias à valeur ajoutée et complémentaires vont faire la part belle aux analyses, commentaires (sur le modèle de la « lex column » du Financial Times), paroles d’experts et enquêtes/investigations. Le site web génèrera l’audience et le quotidien papier ciblera son lectorat CSP++. D’un côté, le quotidien papier haut de gamme d’une vingtaine de pages sera diffusé – dans un premier temps gratuitement – à plus de 10.000 exemplaires auprès de lecteurs très qualifiés. Il sera financé par la publicité et les abonnements. De l’autre,
le site de presse en ligne sera lui aussi haut de gamme, avec une diffusion multi-support (web, édition numérique, application mobile), et donnera de la visibilité à l’ensemble.
Evoqué dès la rentrée, mais avec une certaine confusion sur la périodicité de la version papier, quotidienne ou hebdomadaire (1), le projet bimédia de Nicolas Beytout s’inspire
du quotidien italien Il Foglio qui diffuse non seulement une version print dans certains kiosques ou par abonnement, mais aussi des versions numériques pour ordinateurs, tablettes et smartphones. Le principe rédactionnel de Il Foglio, dont va s’inspirer celui
qui fut directeur de la rédaction des Echos (2) puis du Figaro, consiste à proposer des résumés d’actualités du jour les plus marquantes accompagnées chacune de commentaire et analyse. Les formules d’abonnement vont de un mois (25 euros) à un µ
an (205 euros). Le quotidien italien est également publié le samedi. Il a également déjà
été dit que le site web de Nicolas Beytout serait un « Mediapart de droite ». Le site web d’informations de politique générale fondé par l’ancien directeur de la rédaction du Monde, Edwy Plenel, propose des formules d’abonnement à 9 euros par mois ou à 90 euros pour un an. @

NRJ peine à monétiser le numérique, hormis Google

En fait. Le 3 septembre, le groupe NRJ a annoncé le renforcement de son
« partenariat stratégique » avec Google dans la publicité en ligne géolocalisée.
Cet accord a été initialement conclu entre NRJ Global Régions et le géant du
Web en mai 2009 : une première à l’époque pour le programme Google Adwords.

En clair. Alors qu’il peine encore à monétiser pleinement ses propres nouveaux médias, le groupe NRJ roule plus que jamais pour le géant du Web et son Google Adwords.
En effet, de l’aveu même de Jean-Paul Baudecroux, PDG du groupe audiovisuel, « le numérique ne représente que 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais nous allons progressivement mieux le monétiser » (1). C’est très peu au regard des 377,5 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés en 2011. Ce n’est pas faute d’investir dans les webradios et les applications sur smartphones et tablettes. Le lancement de la première application mobile de NRJ remonte à décembre 2008. « Nous avons maintenant plus
de 150 webradios sur les quatre marques que sont NRJ, Chérie FM, Nostalgie et Rire
& Chansons. Elles se développent bien. Cependant, la “radio premium” – c’est-à-dire
le simulcast de la FM (2) – reste évidemment archi-dominant », nous a expliqué Jean-Paul Baudecroux dans une interview à Edition Multimédi@ en avril (3). Mais le slogan
« NRJ on air, on line, on demand [« on mobile ! », dit même son PDG]» a ses limites. En effet, la première radio de France qu’est devenue NRJ en juillet ne propose pas de catch up radio (via des podcasts) comme le font les radios généralistes. Et ce, en raison de problèmes de droits d’auteur sur les œuvres musicales. Cela ne l’empêche pas d’être la 1re marque radio sur mobile, selon l’OJD. En revanche, la chaîne NRJ 12 sur la TNT a son offre de TV de rattrapage (NRJ Replay) – y compris chez tous les fabricants de téléviseurs connectés. Et depuis janvier, le groupe est présent sur le réseau social Facebook avec des applications. « Tous ces nouveaux médias (…), pour l’instant, sont à perte. On est encore loin d’être à l’équilibre pour les webradios qui coûtent très cher (…). On vise quand même un équilibre financier à un horizon de trois ou quatre ans », nous avait-il indiqué.
Le renouvellement de l’accord « stratégique » avec Google, conclu il y a plus de trois ans (en mai 2009), arrive à point. NRJ Global Régions, la régie publicitaire des radios locales du groupe, est chargée de commercialiser « une offre de gestion complète de campagnes Google Adwords auprès de ses 10.000 annonceurs locaux ». Il s’agit notamment des liens commerciaux affichés dans les pages de résultats de recherche de Google et sur les sites partenaires de Google. @