Orange se renforce dans le financement de films

En fait. Le 28 mai, EuropaCorp – la société cotée en Bourse du réalisateur et producteur Luc Besson – et Orange ont lancé un site communautaire baptisé Weareproducteurs.com, qui permet aux internautes de participer à la production d’un film, du choix du synopsis à la sortie de l’oeuvre l’automne 2011.

En clair. Il y avait MyMajorCompany, PeopleForCinema ou encore TousCoProd sur
le marché naissant des sites web participatifs faisant appellent aux cinéphiles pour participer et pré-financer des films de cinéma (1). Il faudra désormais compter avec Weareproducteurs.com, que France Télécom a enregistré comme nom de domaine en février dernier. L’opérateur historique des télécoms est à l’origine de cette plateforme, Orange Cinéma Séries – sa filiale cinématographique (2) – préachetant des films.
Les portails d’Orange feront de leur côté la promotion de cette initiative lancée avec EuropaCorp, et les réseaux sociaux Facebook, Twitter ou encore YouTube seront utilisés pour informer sur le projet. « Il était important qu’artistes et internautes se retrouvent pour créer de la valeur », a lancé Christine Albanel, ancien ministre de la Culture et de la Communication – artisante de la loi Hadopi – devenue depuis le 1er avril dernier directrice de la communication, du mécénat et de la stratégie contenus d’Orange. « Il y a un malaise entre les créateurs et les internautes à cause de la question du piratage. Il faut retisser une relation positive », avait affirmé juste avant elle Luc Besson, le réalisateur et producteur. Le PDG d’EuropaCorp produira les films avec l’aide des internautes appelés à contribuer à hauteur de 10 euros chacun dans la limite des 5.000 euros, la participation des internautes étant limitée à 25 % du budget du films au coût situé entre 5 et 10 millions d’euros. EuropaCorp leur proposera en outre de
« percevoir un intéressement sur une partie des recettes du film », est-il précisé. Sur 1.500 projets de synopsis que reçoit la société de production, cinq ont été sélectionnés et les internautes seront appelés à choisir – par un votre en ligne et sans obligation d’achat (pas besoin de payer 10 euros pour participer) – le scénario début juillet, avant d’être associés aux différentes étapes de la production (scénario, réalisation, casting, bande sonore, etc…). Un « collège d’experts », composé de réalisateurs, d’acteurs ou de scénaristes, viendra épauler les internautes dans leur démarche. La date de sortie du film (3) – prévue à l’automne 2011 – sera également soumise au vote des internautes coproducteurs. Bref, Orange et EuropaCorp se donnent seize mois pour concrétiser la production du film. France Télécom, va investir « 80 millions d’euros minimum » sur trois ans dans des films. @

Les producteurs de films demandent plus à Canal+

En fait. Dans un courrier adressé le 7 octobre 2009 au PDG du groupe Canal+, quatre organisations du cinéma refusent un « réaménagement à la baisse des obligations » de la chaîne cryptée dans le financement des films européens et français.

En clair. Les accords sur le préfinancement des films européens et français par le groupe Canal+, principal bailleur de fonds de l’industrie cinématographique en France à hauteur de près de 200 millions d’euros chaque année, arrivent à échéance en fin d’année. Quatre organisations du cinéma (1) et la chaîne cryptée doivent se retrouver à la table des négociations pour que les obligations de Canal+ soient renouvelées pour trois ans (2010 2012). Problème : la filiale de télévision du groupe Vivendi souhaite « moduler » ses obligations de financement – déclaration de Bertrand Méheut, le PDG de Canal +, au Figaro, le 26 septembre –, afin de prendre en compte la nouvelle concurrence audiovisuelle (TNT, VOD, Orange…). Il a profité d’une réunion « bilan d’étape » le 23 septembre avec les professionnels du cinéma pour « préparer le cinéma à des temps plus difficiles ». Il s’agirait de revoir à la baisse les 12 % du chiffre d’affaires que Canal+ doit verser au cinéma européen et les 9 % aux films français, ainsi que le « minimum garanti » par abonné chaque mois de 3,12 euros et la « prime au succès ». Mais les producteurs de cinéma ne l’entendent pas de cette oreille.