La frénésie du CES ne profite toujours pas au marché

En fait. Du 5 au 8 janvier 2017, s’est tenue à Las Vegas la 50e grand-messe internationale de l’électronique grand public : le CES (Consumer Electronic Show). Mais l’engouement médiatique et politique dont bénéficie ce méga événement n’empêche pas le marché mondial de la high-tech de s’éroder.

En clair. « Avec plus de 3.800 entreprises présentes et un espace d’exposition couvrant plus de 240 000 m2, le CES 2017 a établi de nouveaux records, en accueillant notamment les plus grandes entreprises mondiales et plus de 600 start-up au sein
de l’Eureka Park. Plus de 175.000 professionnels de l’industrie, dont 55.000 non-originaires des Etats-Unis, se sont réunis à Las Vegas pour faire progresser l’industrie mondiale de la technologie, en perpétuelle évolution », s’est réjoui Gary Shapiro, PDG de la puissante Consumer Technology Association (CTA), le lendemain de la fermeture des portes de cette grand-messe high-tech qu’elle (1) organise chaque année depuis 1967. A cette fréquentation monstre, il faut ajouter plus de… 6.500 professionnels des médias venus du monde entier (2), ainsi que de nombreux politiques (100 délégations officielles nationales) tels que les Français Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au Numérique et à l’Innovation, Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances,
et François Fillon, candidat LR à l’élection présidentielle. Mais sans jouer les rabats
joie ou les troubles fête, force est de constater que le marché mondial de l’électronique grand public n’est pas au mieux de sa forme. En effet, selon la CTA et le cabinet d’étude international GfK, il devrait être en recul en 2017 – et pour la quatrième année consécutive – avec cette fois une baisse de 2% des dépenses high-tech mondiales,
à 929 milliards de dollars.
L’an dernier a déjà accusé un recul de 1% ,à 950 milliards (3), après une première chute de 8 % durant l’année 2015 passée sous la barre des 1.000 milliards qui prévalait jusqu’en 2014 (voir graphique p. 10). Au-delà des « incertitudes » (dixit Steve Koenig, analyste à la CTA), autant politiques (élection de Donald Trump) qu’économiques (le brexit en Europe) que monétaires (un dollar fort), la baisse des prix et des ventes sur la majeure partie des produits high-tech explique cette contreperformance. Surtout que le marché mondial dépend à 58 % des ventes de smartphones (à la croissance ralentie), des tablettes (en chute) et des ordinateurs personnels (en déclin). Les téléviseurs, les drones, les casques de réalité virtuelle, les équipements portables (wearables) ou encore l’électronique de maison (smart home), ou le gadget se le dispute à l’innovation utile, sont loin d’inverser la tendance. @

Collecte des droits d’auteur dans le monde : la Cisac se plaint du « faible » revenu numérique

La collecte des royalties des droits d’auteur dans les mondes du numérique et
du multimédia s’achemine à rythme soutenu vers 1 milliard d’euros, barre qui pourrait être franchie en 2017 si ce n’est l’année suivante. Mais pour l’organisation mondiale des sociétés de gestion collective, ce n’est pas assez.

La Confédération internationale des droits d’auteurs et compositeurs (Cisac), qui réunit 239 sociétés de gestion collective telles que, pour la France, la Sacem, la SACD, la Scam, ou encore la SGDL, n’est toujours pas satisfaite de la collecte des droits d’auteur dans le monde numérique. « La part des revenus du numérique sur l’ensemble des droits collectés par nos membres reste faible à seulement 7,2 %. Ceci est principalement lié à des lacunes juridiques et des lois obsolètes empêchant nos membres d’obtenir une rémunération juste, équitable et proportionnelle de la part des plateformes numériques dans de nombreux pays », a déploré Gadi Oron (photo), directeur général de la Cisac, lors de la publication de son rapport annuel le 23 novembre dernier.

Claude Perdriel laisse derrière lui un « Nouvel Obs » exsangue et un « Rue89 » en perdition

Le patriarche de la presse française, Claude Perdriel (90 ans), va céder sa part minoritaire qui lui reste dans le capital de la société Nouvel Observateur du Monde. Il laisse derrière lui un hebdomadaire historique mal en point et un pionnier des médias en ligne devenu l’ombre de lui-même.

C’est en janvier 2014 que Le Nouvel Observateur était passé sous le contrôle du trio « BNP » – constitué par le milliardaire Pierre Bergé, l’industriel Xavier Niel (Free) et le banquier Matthieu Pigasse (Lazard). Ensemble, ils l’avaient acheté
13,4 millions d’euros à son fondateur Claude Perdriel (photo) qui en avait alors conservé 35 % (1). Outre Le Nouvel Obs, rebaptisé depuis L’Obs, l’acquisition incluait aussi le site de presse en ligne Rue89 qui avait été racheté par Claude Perdriel en décembre 2011 – il y a maintenant cinq ans.

Devant l’urgence du tout connecté à très haut débit, la Commission européenne change de paradigme

Le retard de la France dans le déploiement du très haut débit fixe et mobile
est emblématique d’une Europe qui se rend compte du relativement faible investissement de ses opérateurs télécoms. La faute à une réglementation
trop « consumériste » ? Jean-Claude Juncker veut corriger le tir.

Rémy Fekete, associé Jones Day

L’Europe n’est pas prête. Elle n’est pas prête à s’inscrire dans une économie numérique où le très haut débit est la règle et la condition du fonctionnement des nouveaux outils, des services, des contenus, bre f , d e l’activité des entreprises et de la vie
des citoyens.
« France Numérique 2012 », « Plan de relance numérique »,
« Plan national très haut débit » (PNTHD), « Plan France très haut débit » (France THD) : depuis six ans, les politiques n’ont
eu de cesse d’annoncer pour l’Hexagone des jours meilleurs et, en particulier, l’accession de la totalité de la population au très haut débit.

Ce qui attend Isabelle de Silva, nouvelle présidente de l’Autorité de la concurrence

Fraîchement nommée à la tête de l’Autorité de la concurrence, par décret du président de la République daté du 14 octobre dernier, Isabelle de Silva (conseillère d’Etat) a prononcé le 8 novembre sa première décision (contre SFR). Mais le plus dure reste à venir, notamment dans l’audiovisuel et le numérique.

Sa toute première décision, rendue le 8 novembre, est une amende de 80 millions d’euros infligée à l’encontre du groupe Altice pour avoir brûlé les étapes – via sa filiale Numericable
à l’époque (1) – dans le rachat de SFR et de Virgin Mobile.
La successeure de Bruno Lasserre, Isabelle de Silva (photo),
a condamné le groupe de Patrick Drahi pour avoir accédé à
de nombreuses informations stratégiques sur ses deux cibles avant même d’avoir obtenu le feu vert de l’Autorité de la concurrence (2).