La fin des Telcosaures ?

L’ère glaciaire des opérateurs télécoms n’est pas encore venue… Ces dinosaures, comme certains les appellent encore, sont toujours bien là. Ils ont même repris des forces
au moment où les besoins de l’économie numérique en bande passante n’ont jamais été aussi importants. Le désir de connectivité à très haut débit pour tous, à tout moment et en tout lieu, demande encore aujourd’hui des investissements gigantesques et continus que seuls sont capables de supporter des opérateurs puissants. A l’ombre de ces mastodontes qui se dévorent entre eux, notamment en Europe qui offre à leurs appétits une réserve de plus petits spécimens, se développent des opérateurs rapides et plus légers. L’histoire de ces lightoperators est jalonnée d’échecs et de succès. Ils occupent généralement des niches économiques particulières, celles des ruptures technologiques, du low cost et des faibles marges. Seuls quelques-uns, comme Free ou Vodafone ont su sortir du lot et grandir. Alors que la plupart apparaissent et disparaissent au grès des innovations techniques, des fusions-acquisitions et des nouvelles conditions de marché. C’est ainsi que les petits opérateurs d’aujourd’hui succèdent à une génération d’entreprises qui a été progressivement asphyxiée par la baisse tendancielle des prix (services voix, messagerie, haut débit) ou la progression des offres groupées, multi play et bundles en tout genre. Mais, loin des opérateurs historiques, de nouveaux entrants ont pris le relais en exploitant de nouveaux marchés viables. Ils apparaissent d’ailleurs dans un contexte déjà très dense, comme le montre le nombre des quelque 1.000 MVNO déjà recensés dans le monde en 2014. Le nombre élevé de ces opérateurs mobiles virtuels, louant leurs réseaux aux autres, prend en compte la prise de contrôle des plus importants d’entre eux par des groupes puissants. C’était le cas des MVNO dits complets (Full MVNO), comme Virgin Mobile en France ou Telenet aux Pays-Bas, maîtrisant l’essentiel des maillons clés, de la facturation aux fonctions de gestion de réseau – même si par définition ils n’étaient pas propriétaire de l’infrastructure radio.

« Ces light operators sont synonymes de low cost et de faibles marges, mais aussi de ruptures technologiques. »

Comme en réaction à ces forces qui tendent à faire disparaître les petits opérateurs fragiles ou fusionner ceux qui ont réussi, le mouvement continu de création de nouveaux acteurs ne s’est donc pas tari. Les investissements dans les réseaux de nouvelles générations fixe (fibre) ou mobile (4G et 5G) – associés aux mesures réglementaires et anti-concentration, ainsi qu’aux aménagements réguliers du spectre
– ont libéré des espaces favorables au lancement de nouveaux projets de start-up.
La niche du WiFi a également généré son lot d’opérateurs, qui, comme les nord-américains Republic Wireless ou TextNow, ont misé sur cette technologie pour proposer des services d’appels, de messagerie ou de données à des clients souhaitant utiliser leurs smartphones sans recourir aux contrats avec engagement des quatre opérateurs leaders. En France, par exemple, Osmozis s’est paré du titre ambitieux d’« opérateur de services WiFi global » en visant le marché des grands espaces que sont les campings et les ports de plaisance… A cela s’ajoute la possibilité de proposer des services de communication à des clientèles spécifiques, comme cela était déjà le cas par le passé : le britannique Lebara Group sur des cibles ethniques, les néerlandais Trined pour des personnes âgées et Helden Van Nu pour des PME, ou encore le français Sigfox pour du M2M. On ne compte plus aujourd’hui les light operators qui
ont tenté, parfois avec un certain succès, de se faire une place en lançant des services dédiés à destination des enfants, des adeptes de certains sports ou des personnes médicalisées. Plus récemment, des start-up ont proposé des services à destination
des animaux et de leurs maîtres, ou pour gérer ces véritables flottilles d’objets connectés qui nous entourent en permanence.
Condamnés à occuper une place limitée, pouvant aller de 5 % à 20 % du marché selon les pays, ces petits opérateurs sont la respiration nécessaire de l’écosystème. Ils maintiennent un minimum vital de concurrence sur des marchés de nouveau très concentrés, et alimentent le courant d’innovations indispensable à l’apport de nouveaux services de communication, pour nous les utilisateurs. @

Jean-Dominique Séval*
Prochaine chronique « 2025 » : Moi augmenté
* Directeur général adjoint de l’IDATE, auteur du livre « Vous
êtes déjà en 2025 » (http://lc.cx/Broché2025).
L’Institut a publié sur le même thème le rapport « Light operators :
Maturing, and putting on weight » par Christoph Pennings.

Virgin Mobile offrirait bien Netflix avec Videofutur

En fait. Le 25 février, Pascal Rialland, DG d’Omea Telecom (Virgin Mobile) nous
a indiqué qu’il serait intéressé si un accord entre Netflix et Videofutur devait intervenir. Pour l’heure, le premier MVNO français – dont la 4G sera lancée
au printemps – a perdu 6,2 % de clients sur un an, à 1,7 million.

Mobile Film Festival : à Cannes pour sa 10e edition ?

En fait. Le 11 février, la 9e édition du Mobile Film Festival – organisé par Mobilevent – s’est achevée par l’attribution de 5 Prix par un jury présidé par le réalisateur de films Jean-Pierre Jeunet pour soutenir des réalisateurs de films ultra courts sur
le principe de « 1 Mobile, 1 Minute, 1 Film ».

Virgin Mobile négocie avec Videofutur et TeVolution

Le 5 juillet, Pascal Rialland, DG de Virgin Mobile, nous indique que « les discussions avancent bien avec Netgem » en vue de lancer en octobre prochain une nouvelle offre de VOD à la place de Club Vidéo de SFR. Netgem, qui opère Videofutur, fournit déjà les box de l’opérateur mobile virtuel.

Les opérateurs mobiles français ont mal à leur ARPU

En fait. Le 18 septembre, le cabinet d’audit et de conseil Deloitte a dévoilé une partie des résultats de son enquête – menée en ligne auprès de 2.000 internautes
et mobinautes en France – sur leur multi-équipement avéré en mobiles et tablettes. Mais les dépenses en contenus et services ne suivent pas…