Après le smartphone, le « mobile sapiens » ?

En fait. Le 19 octobre, l’Association française des opérateurs mobiles (Afom) et l’institut de sondages TNS Sofres ont publié la sixième édition de l’Observatoire sociétal du téléphone mobile. Les smartphones progressent de 6 points sur un an, à 16 % des abonnés au mobile pour accéder à l’Internet mobile.

En clair. Alors que tous les opérateurs, les fabricants et les médias ne cessent de vanter les capacités multimédias des mobiles, notamment depuis l’arrivée de l’iPhone en 2007, force est de constater que le smartphone ne suscite pas encore l’engouement auquel on aurait pu s’attendre. Seuls 16 % des personnes 1.217 personnes interrogées et représentatives de la population française en possèdent un à titre personnel, soit une hausse de 6 points par rapport à l’an dernier, ce qui ne représente que moins d’un utilisateur sur six. « Avec 16 %, c’est peu, mais la progression est rapide. On est
encore dans l’enthousiasme ; il n’y a pas encore dans la déception », nuance Edouard Lecerf, directeur général de TNS Sofres. Il y a bien une progression plus importante
– de 13 points – chez les détenteurs de mobile à titre professionnel, mais ils sont à peine 10 % de la population sondée. Les 88 % de détenteurs de mobiles classiques constituent encore une écrasante majorité (1). Cependant, selon Laurence Bedeau, directrice d’études stratégiques d’opinion de TNS Sofres, « l’année 2010 marque une rupture avec l’entrée du Prince charmant qu’est le smartphone. D’où le réenchentement du mobile dans les usages. On passe du “doudou” au “sésame”, qui favorise l’ouverture vers les autres et les échanges entre communautés ». L’année 2010 constitue-t-elle vraiment un basculement du parc mobile vers les mobiles multimédias ? « Il y a une rapidité à s’emparer des nouveaux usages. Après le creu (2) constaté en 2009, toutes les utilisations progressent », constate Edouard Lecerf : envoyer des SMS reste en tête
(82 %) et gagne 5 points ; prendre des photos (64 %) progresse de 2 points ; filmer en vidéo (39 %) fait un bond de 8 points, tout comme écouter de la musique (38 %) ; jouer
(25 %) augmente de seulement 2 point. TNS Sofres identifie en outre « quatre services
qui vont décoller » grâce aux smartphones : la consultation de sites Internet (18 %) en hausse de 6 points, la connexion à des réseaux communautaires (11 %) gagnant 4 points, la géolocalisation (9 %) avec 3 points de mieux, et regarder la télévision (5 %) en légère progression de 1 point. Les « smartphoners » font partie du peloton de tête de l’Internet mobile : 86 %, contre 29 % chez les détenteur de téléphone portable classique (3) – pour accéder au Web, aller sur des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, MySpace,…) ou encore télécharger des applications mobile. Mais on est encore loin du « mobile sapiens »… @

A l’IFA, Apple s’est retrouvé cible numéro 1

En fait. Le 8 septembre, s’est achevée l’IFA, la grand-messe de l’électronique grand public qui s’est tenue sur six jours à Berlin. Apple y a été la cible principale de concurrents dans plusieurs domaines : les tablettes multimédias, la télévision connectée ou encore la musique en ligne.

En clair. Le groupe de Steve Jobs ne fait pas que des heureux. Ses concurrents n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir en découdre avec un Apple de plus en plus dominant et encombrant sur des marchés émergents. A la cinquantième édition de l’IFA, le slogan aurait pu être « sus à Apple ». Dans le domaine de la télévision connectée, le patron de Google, Eric Schmidt, a annoncé le 7 septembre à Berlin que sa plateforme de recherche sur Internet pour téléviseur connecté – baptisé « Google
TV » – sera lancée dès cet automne aux Etats-Unis, puis en 2011 dans le reste du monde. De quoi concurrencer Apple TV, dont une nouvelle version moins chère avait été présentée quelques jours plus tôt par Steve Jobs pour faire tenter de faire oublier l’échec de la première génération. Concernant les tablettes multimédias, le sud-coréen Samsung et le japonais Toshiba se sont mis en ordre de bataille à l’IFA pour répliquer
à l’iPad avec, respectivement, le Galaxy Tab (disponible en septembre) et le Folio 100 (attendu en fin d’année). Le français Archos et l’allemand E-noa sont également en lice pour cette compétition contre Apple. Toute cette concurrence mise sur un environnement ouvert avec notamment le système d’exploitation-navigateur Chrome que Google va lancer (à côté d’Android), alors que l’iPad fonctionne sous iOS et avec l’environnement fermé d’iTunes (1). Avec plus de 3 millions d’iPad déjà vendus dans
le monde en six mois, la marque à la pomme a de l’avance mais n’est plus seule. L’américain Dell et le taïwanais Asus ont déjà leur tablette. En juillet, Microsoft avait indiqué qu’une vingtaine de fabricants (Acer, Sony, Lenovo, Fujitsu, Panasonic, …) allaient lancer leur tablette fonctionnant sous Windows 7. Nokia, LG et HP sont aussi en embuscade. Dans la musique en ligne aussi, où Apple s’est imposé en sept ans avec iTunes Music Store et son tarif de base à 0,99 dollar le titre, le vent de la concurrence devrait là aussi tourner avec l’arrivée – « avant Noël », selon l’agence Reuters – de Google. Pour l’heure, iTunes détient aux Etats- Unis 70 % et en France 53,8 % de part de marché dans le téléchargement musical. La pression concurrentielle devrait s’ajouter à la pression « anti-trust », l’Union européenne et la Federal Trade Commission aux Etats-Unis s’intéressant aux pratiques commerciales d’Apple dans les mobiles (logiciel, publicité, …) et la musique. @

Enfance 3.0

Qu’y a-t-il aujourd’hui dans les poches de nos enfants ?
Des poches désormais largement numériques, encombrées d’équipements surpuissants, comme elles l’étaient autrefois d’objets hétéroclites, attentions alors de toutes nos convoitises : un carnet, une boussole, un canif, un baladeur nourri à la K7, symbole du premier âge de la libération mobile… Mais que cache cette course effrénée à l’armement pacifique des plus jeunes ?
Du triptyque qui organise la vie de nos enfants – vie sociale, enseignement et loisirs –, ce sont ces derniers qui ont véritablement entamé leur éducation numérique. Les jeux vidéo ont ouvert le bal dès le milieu des années 70. Il a fallu attendre les années 90 et l’Internet pour que la musique puis la vidéo envahissent leur quotidien. La bibliothèque multimédia personnelle des ados, stockés sur des merveilles électroniques miniaturisées, n’a jamais eu d’équivalent.

« C’est bien pour l’enseignement que l’évolution a été la plus lente. Alors même que les adolescents étaient devenus depuis longtemps des screenagers, pour lesquels la connaissance se façonne à l’extérieur de l’institution scolaire. »

Rapport « Albanel » : le livre (numérique) ne devra pas (trop) concurrencer le livre (papier)

Le rapport de Christine Albanel, intitulé « Pour un livre numérique créateur de valeurs » et remis le 15 avril au Premier ministre, propose notamment l’extension
au livre numérique « homothétique » de la loi Lang sur le prix unique avec un encadrement de ce prix.

Par Christophe Clarenc (photo) et Renaud Christol, avocats, cabinet Latham & Watkins

Aux termes de l’article premier de la « loi Lang » – loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du livre, chaque livre (papier) a un prix unique fixé par l’éditeur ou par l’importateur et ce prix s’impose à tous les détaillants.

Copie privée : la commission « Hadas-Lebel » veut aussi taxer l’iPad

La commission de rémunération pour la copie privée va adopter, le 16 avril, son plan de travail 2010. Chargée par le gouvernement de fixer les taxes prélevées sur les supports de stockage numérique, elle prévoit d’appliquer cette redevance aux tablettes multimédias.

Les 24 nouveaux membres de la commission de rémunération pour la copie privée vont être appelés, vendredi 16 avril, à voter un programme de travail chargé. Après les CD et DVD enregistrables, les baladeurs MP3, les magnétoscopes numériques, les appareils numériques de salon, les clés USB ou encore les téléphones mobiles multimédia, cette commission interministérielle (1) envisage de taxer d’autres produits dotés de capacités de stockage numérique.