Audience mobile : ComScore veut aussi les « logs »

En fait. Du 3 au 5 avril s’est tenue le salon Buzzness Mobile, consacré au
marketing mobile, au commerce mobile et au paiement mobile. Il s’agit notamment de « dépasser le stade expérimental dans lequel se trouve 62 % des grandes marques ». La m-pub devrait décoller cette année, la mesure aussi…

En clair. Selon nos informations, ComScore se dit prêt à être en France la deuxième société de mesure d’audience de l’Internet mobile à partir des « logs » des opérateurs mobile. Depuis trois ans, Médiamétrie est la seule société de mesure d’audience à exploiter ces résultats anonymisés des connexions collectés directement et de façon exhaustive sur les réseaux d’Orange, SFR et Bouygues Telecom. Ces « logs » valent
de l’or, car ils permettent de mesurer à la source les visites des mobinautes et de monétiser ainsi l’audience auprès des annonceurs. Or, après un appel à candidatures
en 2009, une exclusivité de trois ans (2010-2012) a été accordée à Médiamétrie par l’Association française du multimédia mobile (AFMM) – fondée par Orange, SFR et Bouygues Telecom (1). L’américain ComScore et l’allemand GfK n’avaient pas été
retenus et ont donc été privés d’accès aux milliards de « logs » générés chaque mois
par plus de 30 millions d’abonnés mobiles « multimédia » (2). « Nous espérons qu’il y
aura cette année un deuxième appel d’offres, car avoir deux sociétés de mesure d’audience mobile en France permettrait d’émuler le marché et d’inciter à l’innovation », explique Blandine Silverman, directrice des activités mobiles chez ComScore, à Edition Multimédi@ sur le salon Buzzness Mobile. Surtout que le marché français s’est enrichi d’un quatrième opérateur avec Free Mobile, lequel ne fait pas partie de l’AFMM. C’est en octobre 2010 que Médiamétrie avait publié la première mesure de l’Internet mobile trimestrielle, établie à partir 75 milliards de « logs » collectés (hors WiFi) et sur un panel représentatif de 10.000 mobinautes pour qualifier le profil des visiteurs de 5.286 sites
web et 407 applications mobiles mesurés à l’époque. Selon Médiamétrie, « cette solution hybride permet d’allier exhaustivité, précision et ciblage publicitaire ».
Et depuis février dernier, Médiamétrie publie désormais mensuellement la mesure de l’Internet mobile qui porte aujourd’hui (au mois de février) sur 13.774 sites et 1.968 applications mobiles connectées (avec « estimation statistique » du WiFi). Selon le Syndicat des régies Internet (SRI) et Capgemini (voir p.10), la publicité sur mobile
– incluant search, display, push marketing – a affiché en 2011 une croissance de
37 % (la plus forte de tous les segments de la publicité en ligne) pour un chiffre d’affaires
de 37 millions d’euros nets. @

Face à la fragmentation de l’audience, l’Internet global

En fait. Le 14 mars, Médiamétrie a fait le point sur les faits marquants du Web
sur l’année 2011 (les barres des 40 millions d’internautes et des 20 millions de mobinautes atteintes) et présenté les évolutions à venir des mesures d’audience. L’Internet fixe et L’Internet mobile vont être réconciliés.

En clair. Les annonceurs et les agences de publicité vont avoir au début du second semestre de cette année la première mesure d’un « Internet global », agrégeant pour la première fois les mesures d’audiences de l’Internet fixe et mobile à partir des ordinateurs, des smartphones, des tablettes et des téléviseurs connectés. C’est la réponse que leur apporte Médiamétrie pour faire face à la fragmentation de l’audience avec la multiplication des écrans. La mensualisation de la mesure de l’Internet mobile depuis décembre 2011, jusqu’alors trimestrielle, a déjà permis aux éditeurs et aux publicitaires de pouvoir comparer l’audience du web fixe avec celle des mobiles.
La frontière entre les deux modes d’accès tend d’ailleurs à devenir poreuse (1). Les tablettes – non intégrées dans l’Internet mobile – feront aussi leur entrée dans cette mesure globale, 1.000 panélistes ayant été « recrutés » pour de premières mesures réalisées sur ce premier trimestre, lesquelles seront publiées au second trimestre (2). Mais elles ne porteront pour l’instant que sur des iPad d’Apple, « qui génèrent encore
90 % des connexions des tablettes », explique Tiphaine Goisbeault, directrice Télécom
et Equipement de Médiamétrie. Or sur 1,764 million d’utilisateurs de tablettes en France, seuls 55 % ont un iPad. « Les tablettes sous Android [de Google] seront prises en compte fin 2012/début 2013 », ajoute-t-elle. Pourtant, l’institut constate dans une de ses études
« eStat » que la part des visites des sites (hors applications) à partir de tablettes ou smartphones sous Android (Samsung, HTC, …) est déjà de 40 % en janvier 2012 – face aux 52 % de l’iOS d’Apple. Un an plus tôt, le rapport de force était respectivement de 16 % et 72 %. Malgré ce rééquilibrage spectaculaire en faveur de l’OS de Google, il faudra donc attendre la prise en compte des tablettes sous Android…
Quant à la mesure hybride (panel + site centric), dont les premiers résultats historiques seront communiqués aux clients fin mars pour une publication début juin, sera intégrée elle aussi à la mesure globale. L’institut n’entend pas pour autant en rester là. « Il manque des outils pour mesurer l’efficacité de l’audience sur les marques. Nous prévoyons à l’avenir de le faire, en mesurant les intentions d’achat, la satisfaction et l’intérêt pour
la marque », a indiqué Benoît Cassaigne, directeur des mesures d’audiences chez Médiamétrie. @

FT.com : les abonnés dépassons le papier dès 2012

En fait. Le 27 février, Pearson – numéro un mondial de l’édition scolaire et éditeur du Financial Times (FT) – affiche un bénéfice net de 1,11 milliard d’euros (+ 12 %) et un chiffre d’affaires de 6,9 milliards (+ 6 %). Le FT, qui réalise 503,1 millions d’euros de revenus (+ 8 %), « n’est pas à vendre ».

En clair. Kristy Jones, à la direction du « FT.com», le site web du « Financial Times », indique à Edition Multimédi@ que les abonnés en ligne au quotidien économique britannique sont au nombre de 281.512 au 1er janvier 2012 (+ 30 % sur un an). Ils représentent ainsi 46,8 % de la diffusion totale payante du « FT », qui s’établit à 601.269 exemplaires payés (papier + numérique) – la diffusion la plus élevée de l’histoire du FT. Selon nos informations, le nombre d’abonnés en ligne devrait dépasser, pour la première fois, les abonnés papier dès cette année, et non pas en 2013 comme le prévoyait Rob Grimshaw, directeur du FT.com, lors de la conférence Médias des « Echos » en décembre dernier. C’est déjà le cas aux Etats- Unis depuis fin 2011. « Les lecteurs du
FT continuent de migrer vers nos plateformes digitales », nous confirme Kristy Jones. Globalement, le site web compte plus de 4 millions d’internautes inscrits, audience en augmentation de 33 % sur un an. Les revenus numériques compensent le recul de
la publicité, d’où l’empressement de basculer dans le digital qui génère environ 30 %
du chiffre d’affaires du FT Group à fin 2011. « Le mobile sera le principal média de distribution », a affirmé Rob Grimshaw. En 2011, les mobinautes génèrent déjà près d’un quart du trafic du FT.com. L’été dernier, en désaccord avec Apple, le FT a retiré de l’App Store son « appli » mobile pour iPad et iPhone.
Malgré la crise publicitaire, le FT reprend donc le dessus grâce au numérique. Contrairement à ce qu’avait affirmé le « Guardian » le 9 février, Pearson n’est pas prêt à céder sa pépite : le « Financial Times » génère seulement 7,3 % des revenus du groupe britannique, mais lui assure la seconde plus forte croissance des résultats opérationnels par activité. « Le FT sera vendu. Mais elle ne le vendra pas », avait répondu singulièrement au Guardian une source chez Pearson, parlant de l’actuelle DG Marjorie Scardino (1). Thomson Reuters serait intéressé. Les rumeurs courent depuis des années sur une cession du quotidien économique britannique, surtout depuis que Pearson a vendu en 2007 « Les Echos » à Bernard Arnault (groupe LVMH), lequel s’était dit lui aussi intéressé. A l’époque, pourtant en difficulté, le quotidien de la City valait 1 milliard d’euros. Leader du livre scolaire, Pearson indique aussi que Penguin réalise 12 % de ses ventes sous forme d’eBook (2). @

Très haut débit : la 4G va coiffer au poteau le FTTH

En fait. Le 1er mars s’est achevé à Barcelone le 17e congrès annuel mondial de
la téléphonie mobile, le Mobile World Congress, organisé sur quatre jours par la GSM Association. La téléphonie de quatrième génération – 4G – était à l’honneur. Les réseaux LTE seront-ils des concurrents pour le FTTH ?

En clair. Le très haut débit mobile (LTE) pourrait contrarier les projets de fibre optique
à domicile. Moins coûteux, car nécessitant moins de génie civil, les réseaux 4G sont
déjà au nombre d’une cinquantaine dans le monde, selon l’UMTS Forum et Wireless Intelligence. Et, selon le DigiWorld Institute (Idate), le nombre d’abonnés 4G va exploser à 830 millions d’ici à 2016 – contre plus de 5 millions aujourd’hui. Comparé au très haut débit optique (FTTH (1) en tête), il n’y a pas photo : le nombre d’abonnés FTTx dans le monde dépassera à peine les 200 millions d’ici à 2016 également (198 millions en 2015). Il y aura donc quatre fois plus d’abonnés FTTx que d’abonnés 4G ! Prenons l’opérateur américain Verizon, qui est à ce jour le numéro un mondial en termes d’abonnés LTE, loin devant le japonais NTT Docomo, le sud-coréen SK Telecom et les suédois TeliaSonera et Tele2. Or, Verizon est aussi un pionnier de l’investissement massif en FTTH et également le numéro un mondial dans ce très haut débit fixe. Que constate-t-on ? Que ses abonnés 4G sont en passe de rattraper et de dépasser le nombre d’abonnés FTTH. Il a fallu moins de deux ans au réseau très haut débit 4G de Verizon pour parvenir à constituer un parc de clients équivalent à celui de son réseau FTTH déployé il y a huit ans ! En effet, Verizon compte, au 31 décembre 2011, quelque 4,8 millions d’abonnés Internet très haut débit (2) (service fois) via la fibre optique à domicile déployé à partir de 2004. Par ailleurs, Verizon a lancé, en décembre 2010, son réseau mobile 4G – ou LTE (3) – avec le franco-américain Alcatel-Lucent comme principal fournisseur d’infrastructure (4). Un an après son lancement, la 4G de Verizon Wireless atteint déjà 4,4 millions d’abonnés à fin 2011,
si l’on en croit le « Wall Street Journal ». Autrement dit, 5% des 87,382 millions d’abonnés mobile de l’opérateur américain ont basculé vers la 4G en douze mois.
Le Mobile World Congress, où plus de 200 terminaux compatibles 4G ont été présentés cette année (smartphones, tablettes, combinés mobile-tablette (5), appareils M2M, …), promet un engouement pour la 4G et une explosion du trafic mobile mondial – lequel devrait être, selon l’Idate, multiplié par 33 à 127 Exabits en 2020, contre moins de 5 Exabits aujourd’hui ! Plus que sur la fibre, la monétisation des données devrait déboucher sur une « différenciation des tarifs » en fonction du débit 4G. @

Le salon CES a sonné la fin de la domination d’Apple

En fait. Le 13 janvier s’est achevée à Las Vegas la grand-messe internationale de l’électronique grand public, le Consumer Electronics Show (CES). Cette industrie mondiale va dépasser pour la première fois cette année les 1.000 milliards de dollars de chiffre d’affaires, selon l’association CEA organisatrice.

En clair. Un seul être vous manque – Steve Jobs (1) – et tout est dépeuplé ? Pas le moindre du monde. Apple a beau avoir brillé encore une fois par son absence au CES
de Las Vegas (2.700 exposants, 20.000 produits nouveaux, 140.000 visiteurs…), ses concurrents en ont profité pour lancer des nouveautés destinées notamment à mettre
un terme à la domination d’Apple dans les tablettes depuis avril 2010 et voler la vedette
à l’iPhone.
Lors de ce CES 2012, une cinquantaine de nouvelles tablettes ont été lancées. Apple
a déjà vendu plus de 30 millions d’exemplaires de sa tablette multifonction, selon le cabinet eMarketer, et tutoierait encore en 2011 les 80 % de parts de marché. Mais le fabricant californien est concurrencé avec succès par le sud-coréen Samsung et sa Galaxy Tab, mais aussi par Motorola et son Xoom (2), Hewlett-Packard ayant arrêté l’an dernier sa TouchPad. La bataille mondiale des brevets liés aux tablettes, engagée par Apple contre Samsung, en dit long sur la nervosité de la firme californienne. L’iPad est en outre chahuté par le lancement au CES d’ultrabooks ultrafins et ultra-légers, dont près d’une cinquantaine de modèles ont été présentés. A mi-chemin entre l’ordinateur et la tablette dont il sont des alternatives, concurrents du Macbook Air d’Apple, ces terminaux hybrides – appelés aussi laptop – ont notamment été lancés par Hewlett-Packard et Acer.
Sur le front des smartphones, Apple – qui détient à peine 4 % de parts de marché mondial, selon le cabinet Gartner, avec son iPhone lancé en 2007 – a là aussi du souci à se faire. Samsung est devenu sa bête noire avec son Galaxy S. D’autant que le fabricant sud-coréen, entré en 2010 sur le marché des smartphones, caracole désormais à près de 18 % de parts de marché mondial derrière le numéro un (depuis près de 15 ans !) qu’est le finlandais Nokia, relégué néanmoins en dessous des 25 % de parts de marché. LG Electronics, HTC, Sony Ericsson et Motorola Mobility (en cours de rachat par Google) sont eux aussi près à croquer la pomme. Résultat, l’iPhone perd du terrain et son heure de gloire semble derrière lui. Selon le cabinet d’études Kantar,
le smartphone d’Apple résiste encore dans le monde anglo-saxon (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie) mais décline en Europe. La France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ne sont plus des « Applemaniaques ». @