Pour Twitter France, ça va déménager en 2016…

En fait. Le 30 novembre, Damien Viel passait son grand oral devant l’Association des journalistes médias (AJM). Ayant pris début octobre ses fonctions de directeur général de Twitter France, ce commercial de formation est chargé d’élargir l’audience de l’oiseau bleu sur l’Hexagone et d’accroître sa monétisation.

En clair. Avant sa nomination il y a deux mois maintenant comme directeur général
de Twitter France, Damien Viel – ancien de YouTube, de M6, d’Afflelou, de Carat et
de l’Oréal, était presque inactif depuis son inscription en avril 2009 sur le site de microblogging : il n’avait émis que 31 tweets et était alors suivi par seulement 54 followers… A l’heure où nous bouclons ces pages de EM@, le compteur @damienviel s’est depuis affolé : le « twitto » devenu patron de la filiale française du réseau social
à l’oiseau bleu est sur le point de franchir la barre des 4.000 abonnés (1) pour un total de… 210 tweets postés, seulement. Damien Viel a pris son envol et gageons qu’il gardera le cap plus longtemps que son prédécesseur, Olivier Gonzalez, lequel a quitté l’entreprise fin janvier 2015 après 18 mois passés à ce poste. Damien Viel se retrouve à la tête d’une équipe parisienne de 35 personnes, qui va quitter la rue de la Paix à Paris pour emménager au début de l’année prochaine dans de nouveaux locaux dans le quartier de l’Opéra.

Numéros surtaxés : moins de 1 milliard d’€ en 2015

En fait. Depuis le 1er octobre, la tarification des appels à destination des numéros spéciaux commençant par 08 et des numéros courts a évolué pour être « plus simple et plus transparente ». Ces services vocaux « à valeur ajoutée » ont généré plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014.

En clair. C’est un peu le «Minitel vocal » d’aujourd’hui. Alors que les services vidéotex sur les anciens terminaux de l’ex- France Télécom avaient générés près de 1 milliard d’euros à leur apogée en 1998, les services vocaux à valeur ajoutée (SVA) – ces numéros commençant par « 08 » ou des courts commençant par « 3 » et pour la plupart surtaxés (http://infosva. org) – ont pris le relais et génèrent aujourd’hui encore un peu plus de 1 milliard d’euros (1). Mais l’apogée de ces services vocaux est déjà
loin : plus de 2,07 milliards d’euros en 2006 (hors services de données sur mobile de type Gallery, jeux télé ou encore téléchargement de sonneries).
Le pactole s’érode d’année en année sous les coups de butoir d’Internet et des applis mobiles. La baisse est continue, bien que l’année 2014 affiche une quasi stagnation à un peu plus de 1 milliard d’euros. Va-t-on néanmoins vers l’extinction à long terme de ces numéros spéciaux du kiosque de la « télématique vocale », comme pour le Minitel qui a été arrêté le 30 juin 2012 après 30 ans de bons et loyaux (quoique) services ?
« La baisse du volume de minutes vers les services à valeur ajoutée en 2014 (- 4 %
en un an) est due à l’érosion de ces services au départ des postes fixes (- 6,2 % par rapport à 2013) » (2), constate l’Arcep. En revanche, le volume des minutes au départ des mobiles progresse encore (+ 2,7 %) malgré là aussi une érosion certaine depuis 2006. Résultat, en valeur cette fois : le revenu des services vocaux au départ des clients des opérateurs fixes atteint 515 millions d’euros en 2014, soit une baisse en valeur de – 3,7 % en un an.
Et, selon les dernières données de l’Arcep publiées cet été, cette érosion du chiffre d’affaires s’est poursuivie au premier trimestre de cette année (- 8 %) – toujours
dans les services vocaux « fixe ». Quant au revenu des services vocaux au départ
des mobiles, il progresse l’an dernier de + 6,3 % sur un an à 494 millions d’euros.
Mais cette embellie n’est que passagère car il enregistre déjà un recul de – 6 % au premier trimestre 2015. Au total, les services vocaux totalisent un peu plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014 (voir graphique p. 10). Avec l’érosion en cours,
le marché des SVA devrait passer cette année sous la barre du milliard d’euros.
Il est peu probable que la réforme tarifaire en vigueur depuis le 1er octobre inverse
la tendance. @

Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin : le « Monsieur télécoms et médias » de Vincent Bolloré

Il est depuis près de 15 ans l’homme de l’ombre de Vincent Bolloré dans les télécoms et les médias. Jean- Christophe Thiery – ajoutez « de Bercegol du Moulin » pour avoir son nom complet – est président de Bolloré Télécom, président de Bolloré Média, PDG de l’Institut CSA et maintenant président
du directoire du groupe Canal+.

« Jean-Christophe Thiery, énarque et ancien de Bercy [qui] a travaillé avec moi dans les médias depuis 15 ans (…) présidera le directoire ». C’est en ces termes que Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi depuis le 24 juin 2014, a annoncé par e-mail début septembre aux salariés de
sa filiale Canal+ la nomination de son bras droit dans les médias et les télécoms – en remplacement de Bertrand Meheut. Le nouveau président du directoire du groupe Canal+ est notamment chargé de développer la chaîne d’information
en continue iTélé qui sera rebaptisée CNews, tandis que les autres chaînes D8 et D17 deviennent respectivement C8 et C17. Il sera épaulé par un autre proche de Vincent Bolloré, Guillaume Zeller (1). Depuis la cession à Canal+ en 2012 de ses chaînes Direct 8 (que Jean-Christophe Thiery a contribué à créer) et Direct Star, transformées en D8 et D17, le groupe Bolloré est devenu actionnaire de Vivendi, sa participation atteignant 14,5 % du capital depuis le 10 avril dernier. Contrairement à TF1 et à M6
qui ont tenté en vain il y a dix ans de bloquer le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT), Vincent Bolloré, lui, y a toujours cru et en a même été « l’un des fers de lance auprès du CSA et des pouvoirs publics » – dixit Jean-Christophe Thiery au Figaro le 27 juillet 2012. C’est d’ailleurs le 24 septembre prochain que Vincent Bolloré sera auditionné par le CSA.

Sites web, applis et bientôt vidéo : comment la mesure d’audience de l’Internet devient « globale »

Médiamétrie intègre désormais les mesures d’audiences des tablettes à celles, déjà fusionnées depuis deux ans, des ordinateurs et des smartphones. Les premiers chiffres « Internet global » seront publiés fin mars. Sites web et applis sont concernés, et bientôt la vidéo.

Par Charles de Laubier

Coralie FourmentrauxLe triptyque « ordinateur+mobile+tablette » a désormais sa mesure d’audience globale sur Internet. Les résultats obtenus sur janvier 2015 seront publiés pour la première fois par Médiamétrie en
mars prochain. D’ici là, courant février, médias, annonceurs et professionnels de la publicité en ligne concernés ont accès de façon confidentielle aux résultats tests effectués sur le mois de décembre 2014. Près de deux mois sont en effet nécessaires pour « fusionner » les données provenant à la fois des ordinateurs (mesures site centric et panel de 20.000 personnes), des smartphones (logs opérateurs mobiles et panel de 10.000 individus) et maintenant des tablettes (panel de 1.500 et, selon nos informations, bientôt mesures site centric).

« Luxembourg Leaks » : un pavé dans le numérique

En fait. Le 6 novembre, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a publié une enquête menée par 80 reporters de 26 pays
sur les accords fiscaux (tax rulings) conclus entre 340 entreprises et le Luxembourg. Des entreprises du numérique, de médias et des télécoms
figurent en bonne place.

En clair. Selon nos constatations, plus d’une douzaine d’entreprises du numérique,
des médias ou des télécoms font partie des 340 sociétés – la plupart multinationales – ayant bénéficié du Luxembourg d’avantages fiscaux (tax rulings) considérées comme des « aides d’Etat » déguisées. Ce scandale a été révélé – via Le Monde notamment – sous le nom évocateur de « Luxembourg Leaks » ou « LuxLeaks » (1). Ainsi, dans la catégorie de entreprises de technologies, on y trouve la filiale iTunes d’Apple que l’on ne présente plus, le géant du e-commerce Amazon avec notamment sa filiale luxembourgeoise Amazon Media, l’opérateur mobile européen Vodafone, l’opérateur télécom historique suédois Tele2, l’opérateurs télécoms américain Verizon, le groupe de conseil informatique Accenture d’origine américaine (ex-Arthur Andersen) mais basé en Irlande et présidé par le Français Pierre Nanterme, ou encore Tele Columbus qui est le troisième câblo-opérateur en Allemagne.