Livre numérique : le marché mondial des liseuses vise les 10 milliards de dollars d’ici 2030

La croissance discrète des liseuses (e-readers), dont la particularité de l’écran est de ne pas produire de lumière grâce à son encre électronique (e-ink) reposante, devrait amener ce marché mondial vers les 10 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie. Amazon et Rakuten Kobo sont en tête.

(Michael Tamblyn, PDG de Rakuten Kobo, nous a confié ses doutes sur l’actualisation de l’étude à laquelle cet article de EM@ n°331 fait référence)

Elles ont des tailles d’écran variables, dont la diagonale va de moins de 6 pouces (un peu plus de 15 centimètres) à plus de 8 pouces (plus de 20 cm), en passant par 6 à 8 pouces (d’un peu plus de 15 cm jusqu’à un peu plus de 20 cm). Elles sont fines et légères, et offrent une prise en main confortable. Elles permettent une lecture d’une multitude de livres numériques (ebooks) sans fatigue, grâce à leur écran sans lumière grâce à leur encre électronique (e-ink). Ce sont les liseuses électroniques (e-readers). Le marché mondial des liseuses pourrait atteindre les 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici la fin de la décennie, contre 7,36 milliards de dollars attendus pour cette année 2024. C’est du moins ce que prévoit Mordor Intelligence, à la faveur d’une croissance annuelle moyenne de 6,31 %. « Le marché mondial des liseuses est modérément consolidé avec la présence de plusieurs acteurs comme Amazon, Barnes & Noble, Rakuten Kobo, Hanvon Technology, Onyx International, etc. », indique ce cabinet d’études indien. Selon lui, l’Asie-Pacifique (dont la Chine) affiche la croissance la plus rapide mais l’Amérique du Nord reste encore pour l’instant le plus grand marché pour les liseuses.

Amazon, qui ne divulgue pas les chiffres de ventes de ses liseuses
Bien que les tablettes beaucoup plus vendues en nombre dans le monde et bien que restées d’usage secondaire par rapport aux smartphones, les liseuses continuent, elles, de maintenir une niche solide grâce à leurs avantages spécifiques pour la lecture. Le géant du e-commerce Amazon, qui ne divulgue pas les chiffres de ventes de ses liseuses Kindle et Scribe, se maintient toujours comme le numéro un mondial des fabricants de ces e-readers, suivi par le canadien Kobo (propriété du japonais Rakuten). La firme de Jeff Bezos, qui continue d’innover pour ne pas se laisser devancer par la concurrence, a lancé le 16 octobre une nouvelle gamme de ses Kindle avec quatre modèles, dont le tout premier à écran couleur et un autre intégrant de l’IA générative. « Les ventes ont atteint un sommet l’an dernier, la majorité des achats étant effectués par les premiers utilisateurs de Kindle », a déclaré Kevin Keith (photo), vice-président d’Amazon Devices. La disponibilité de ces nouvelles liseuses d’Amazon s’échelonnera de Continuer la lecture

Presse : le kiosque digital PressReader a 25 ans

En clair. Basée à Richmond, dans la province de Colombie-Britannique au Canada, la société PressReader – ex-NewspaperDirect, rebaptisée ainsi en novembre 2013 – a son siège européen à Dublin en Ireland depuis 2017. Elle a été cofondée en 1999 par Alexander Kroogman, lequel a passé le flambeau de PDG à Ruairí Doyle en 2022 pour s’en tenir à un rôle de directeur exécutif au conseil d’administration.
A ses débuts, NewspaperDirect était un service d’impression à la demande de journaux, qui s’adressait déjà aux bibliothèques publiques, universités et institutions gouvernementales, ainsi qu’aux « hommes d’affaires » pour leurs lectures en chambre d’hôtels lors de leurs déplacements professionnels. L’offre Printon-Demand des débuts sera étendue aux aéroports, mais les éditeurs resteront frileux envers ce nouveau service digital. La version web PressDisplay est lancée en 2003, puis elle est renommée par la suite PressReader pour devenir un kiosque « all-you-can-read » donnant un « accès illimité », pour un prix unique, à des milliers de contenus presse. Aujourd’hui, le réseau de partenaires « B2B » – hôtels (1), avions (2), bibliothèques publiques (3), bateaux de croisière (4), … – rend accessible la plateforme dans 10.514 endroits dits hotspots dans plus de 140 pays.

L’industrie du livre est appelée à mieux rémunérer les auteurs à l’ère du numérique et de l’IA

Le Syndicat national de l’édition (SNE) a tenu le 27 juin 2024 son assemblée générale annuelle. L’industrie du livre dans les Vingt-sept, dont la France, va passer sous les fourches caudines de la Commission européenne qui a lancé – via sa DG Connect – une enquête sur les contrats d’auteur.

Ce n’est pas anodin à l’ère du numérique et en pleine déferlante de l’intelligence artificielle : la DG Connect – direction générale des réseaux de communication, du contenu et de la technologie de la Commission européenne – a lancé jusqu’au 21 juin une « enquête sur les pratiques contractuelles touchant le transfert du droit d’auteur et des droits voisins ». Si cette démarche porte sur le secteur de la création et de la culture en général au regard des artistes, elle concerne en particulier les maisons d’édition et leurs contrats avec les auteurs.

Papier, ebook, audio, streaming, IA, …
Cette enquête menée en ligne (1) s’est adressée d’abord directement aux auteurs et aux artistes des industries culturelles et créatives en Europe. Mais leurs organisations professionnelles et représentatives (2) ont pu y répondre aussi. L’objectif de cette étude est notamment de « recueillir des données et des preuves concernant les arrangements contractuels liés au transfert du droit d’auteur ou des droits voisins, et évaluer leurs effets, en particulier sur la capacité des créateurs à recevoir une rémunération équitable et la capacité des producteurs à utiliser efficacement leurs droits à long termes ». Les contrats d’édition posent problèmes et le partage de la valeur entre les éditeurs de livres et les auteurs laisse à désirer. A l’occasion du troisième anniversaire de l’entrée en vigueur de la directive européenne « Droit d’auteur et droits voisins dans le marché unique numérique » de 2019, le Conseil des écrivains européens – European Writers’ Council (EWC) basé à Bruxelles – a publié début juin un rapport sur « les clauses contractuelles dans les accords d’édition dans le secteur du livre européen » (3).