L’OSINT court-circuite de plus en plus les médias

En fait. L’Open Source Intelligence (OSINT) consiste à collecter des informations auprès de « sources ouvertes », en toute légalité, et à les diffuser auprès de publics en quête d’immédiateté et de vérification. Avec les réseaux sociaux et les messageries instantanées, les médias sont pris de court..

En clair. L’OSINT (Open Source Intelligence), en français « renseignement open-source », prend de l’ampleur au point de devenir une alternative pour s’informer sans passer par les médias traditionnels. Avec les réseaux sociaux et les messageries instantanées, ces informations circulent quasiment en temps réel. L’OSINT est défini comme « la collecte méthodique et l’exploitation d’informations provenant de sources accessibles au public pour répondre à une exigence en matière de renseignement », selon Ludo Block, maître de conférences à la Faculté de gouvernance et des affaires mondiales (FGGA) à l’Université de Leiden, à La Haye (Pays-Bas).
Chargé de cours sur l’OSINT, cet enseignant néerlandais indique dans « The long history of OSINT » (1) (article paru en juin 2023) que la première utilisation de l’expression « renseignement open-source » et de l’acronyme « OSINT » remonte à 1990 avec un article de Robert Steele, ancien officier de la CIA et co-fondateur des activités de renseignement du Corps des Marines américain, publié dans l’American Intelligence Journal (2). Ludo Block explique que (suite)

Cyberattaques et rançongiciels : branle-bas de combat dans le monde face à la cybercriminalité

Jamais le péril « cyber » n’a été aussi élevé dans le monde. Les tentions internationales (guerres militaires et guerres commerciales) accroissent le nombre de cyberattaques et de rançongiciels. Le blackout total numérique n’est pas exclu. L’Europe met en place un e-bouclier, mais le risque demeure

L’Agence européenne pour la cybersécurité (Enisa), qui a été créée il y a plus de 20 ans et dont le rôle a été renforcé par le Cybersecurity Act (1) en 2019, ne compte plus les milliards d’euros que coûtent à l’économie en Europe les cyberattaques et la cybercriminalité. De même, en France, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), dirigée par Vincent Strubel (photo), ne fait plus état – pas même dans son rapport du 11 mars (2) – des milliards de dommages financiers et des manques à gagner que provoquent cyberpirates, hackers, cyberescrocs et autres hacktivistes.

Sauve qui peut et branle-bas de combat
Le fléau est tel qu’il est devenu impossible de mesurer les pertes subies dans le monde. Potentiellement, personne n’est à l’abris : ni les Etats, ni les administrations publiques, ni les grandes entreprises, ni les PME-TPE, ni les artisans, et ni les particuliers. Face à la vulnérabilité numérique grandissante, l’UE avait adopté le 14 décembre 2022 pas moins de trois directives que la France (3) transpose actuellement dans sa législation nationale via le projet de loi « Résilience des infrastructures critiques et renforcement de la cybersécurité ». Ce texte « Résilience & Cybersécurité » a été adopté le 12 mars dernier au Sénat (4) et est maintenant entre les mains de l’Assemblée nationale (5). Il y a urgent, le gouvernement ayant même engagé une « procédure accélérée ». Ces trois directives européennes sont :
La directive « Network and Information Security » (6), surnommée NIS2, vise à (suite)

L’industrie musicale veut plus d’abonnés en France

En fait. Le 11 mars, le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) a présenté le bilan 2024 du marché français de la musique enregistrée, lequel refranchit au bout de 20 ans la barre du milliard d’euros. Pour autant, les Français ne se précipitent pas pour s’abonner aux plateformes de streaming.

En clair. Les 174 maisons de disques et labels membres du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), parmi lesquels les trois majors mondiales de la musique (Universal Music, Sony Music et Warner Music), se plaignent de ne pas arriver à convaincre suffisamment d’utilisateurs à s’abonner aux plateformes de streaming musical.
Pourtant, ce n’est pas les « streamers » qui manquent sur le marché français : Spotify, Deezer, Qobuz, YouTube Music, Amazon Music, Apple Music ou encore Napster. Dans son bilan 2024 publié le 11 mars, le Snep fait état de « seulement » 12,3 millions d’abonnements (périodes d’essai comprises). Ces abonnements au streaming musical correspondent à 522,3 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, soit tout de même une hausse de 11,4 %, pour représenter plus des trois-quarts (77,5 %) du total des revenus numériques de la musique enregistrée. (suite)

Comme pour le FTTH à ses débuts, la 5G est en mal d’abonnés : mettre fin à la 4G comme l’ADSL ?

Cela fera cinq ans fin 2025 que la 5G a été lancée en Europe, dont la France. Mais force est de constater que les abonnés mobiles ne se bousculent pas au portillon – comme ce fut le cas pour le FTTH. Faudrait-il « éteindre » la 4G pour basculer en 5G, comme on coupe le cuivre pour la fibre ?

Edition Multimédi@ fait le parallèle entre la lente adoption de la fibre optique à domicile – le FTTH (1) – au cours de ses dix premières années de déploiement en France (2008-2017) et l’actuelle lente adoption de la cinquième génération de mobile – la 5G – depuis son lancement en France fin 2020. Au-delà du fait que ces deux technologies ont en commun d’offrir du très haut débit, l’une en réseau fixe, l’autre en réseau mobile, elles ont chacune une courbe d’adoption comparable : le FTTH a mis longtemps, comme la 5G actuellement, à attirer des abonnés. Les utilisateurs ne sont pas tous convaincus de l’intérêt du FTTH et de la 5G en termes d’usages par rapport à respectivement l’ADSL et la 4G.

5G et FTTH : plus de 20 millions d’abonnés chacun
Surtout que ces deux très haut débit supposent de payer un forfait mensuel plus élevé et d’avoir, côté mobile, un smartphone compatible et plus coûteux – y compris pour la nouvelle 5G+ (ou 5G SA, pour standalone) qu’Orange est le premier à lancer, le 6 mars (2), auprès du grand public. Près de cinq ans après son lancement, la 5G a franchi seulement au troisième trimestre 2024 la barre des 20 millions d’abonnés, à 22,1 millions d’abonnés précisément au 30 septembre dernier (derniers chiffres en date de l’Arcep pour la 5G, ceux du quatrième trimestre étant attendus pour le 10 avril prochain). Ce qui représente un taux « 5G » de seulement 26,4 % sur le total des 83,8 millions d’abonnés mobile en France.
Il a fallu une dizaine de trimestres (soit deux ans et demi environ) pour que la 5G franchisse le seuil des 10 millions d’abonnés (au deuxième trimestre 2023), et une quinzaine (soit près de quatre ans) pour dépasser les 20 millions (au troisième trimestre 2024). Toutes proportions gardées, il a fallu une douzaine de trimestres (soit trois ans) pour que le FTTH passe le cap des (suite)

Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a son nouveau président : ce qui attend Gaëtan Bruel

Un décret présidentiel du 5 février a officialisé la nomination d’un expert culturel, Gaëtan Bruel, à la présidence du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Il prend ses fonctions ce 17 février, pour trois ans, au moment où l’avenir du grand argentier du cinéma et de l’audiovisuel français est en jeu.

Le normalien de 37 ans Gaëtan Bruel (photo) prend ce lundi 17 février ses fonctions pour trois ans de président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), après avoir été officialisé par décret présidentiel signé le 5 février. Soit… le même jour où le projet de loi de finances 2025 a été adopté par l’Assemblée nationale, dans la foulée du rejet de la motion de censure déposée par La France insoumise (LFI) contre le gouvernement Bayrou (1). Celui-ci avait engagé deux jours auparavant sa responsabilité en dégainant le « 49-3 » pour l’adoption de ce budget de l’année en cours, sur la base du texte que les sénateurs et députés ont approuvé le 31 janvier 2025 en commission mixte paritaire. Or ce texte controversé adopté à l’arrachée concerne aussi le CNC, dont le pactole financier intéresse depuis des années l’Etat (en l’occurrence Bercy), surtout en ces périodes de déficit budgétaire de la France en quête de rentrées d’argent. Justement, le CNC est la poule aux œufs d’or de « l’exception culturelle française » avec environ 770 millions d’euros de recettes annuelles – provenant de différentes taxes – et destinées à son « fonds de soutiens » pour le cinéma, l’audiovisuel et même le multimédia et le jeu vidéo. Ce pécule, que ne cesse de lorgner le ministère de l’Economie et des Finances, est reparti à la hausse après la crise sanitaire covid-19.

Déficit public : l’Etat prend 500 M € au CNC
Le budget 2025 table pour le CNC sur un « rendement prévisionnel total » de 768,5 millions d’euros cette année, auxquels s’ajouteront d’autres « cotisations (normale et supplémentaire) des entreprises cinématographiques », dont le montant est « non chiffrable » à ce stade. Or que prévoit la loi de finances 2025 telle qu’il a été promulguée au Journal Officiel du 15 février ? « Un prélèvement de 500 millions d’euros sur le fonds de roulement du Centre national du cinéma et de l’image animée […] », est décidé (2). Cette ponction exceptionnelle dans le trop plein de trésorerie du grand argentier du 7e Art français est (suite)