Le marché mondial du cloud est en plein boom, au risque d’échapper aux régulateurs nationaux

Les services de cloud dans le monde devraient franchir cette année la barre des 200 milliards de dollars. Les « as a service » (activité, infrastructure, application, logiciel, …) et les mégadonnées du Big Data font les affaires des prestataires du cloud computing, où les GAFAM s’en donnent à coeur joie.

« Les services en nuage bouleversent vraiment l’industrie.
Les prestataires bénéficient de plus en plus de stratégies cloud-first d’entreprises. Ce que nous voyons maintenant
n’est que le début. D’ici 2022, la croissance de l’industrie
des services infonuagiques sera près de trois fois celle de l’ensemble des services numériques », prévient Sid Nag (photo), vice-président analyste chez Gartner.

Très haut débit : Les abonnés VDSL2 sont toujours plus nombreux que les abonnés FTTH

Dans le Gers, le 22 mars, le Premier ministre Edouard Philippe a fait un point d’étape sur le « Plan très haut débit pour tous en 2022 » poursuivi par Emmanuel Macron. L’Arcep, elle, a organisé le 26 mars une conférence « Territoires Connectés ». Mais un train (FTTH) peut en cacher un autre (VDSL2).

En novembre prochain, le quinquennat du président de la République arrivera à michemin. A mi-parcours aussi sera alors le « Plan très haut débit pour tous en 2022 » qu’Emmanuel Macron a voulu pour « garantir un accès au bon ou au très haut débit pour tous en 2020 et du très haut débit pour tous en 2022 » – en infléchissant au passage le plan « 2022 » de son prédécesseur François Hollande (1). Le Premier ministre Edouard Philippe (photo) a prévenu, lui, dans le Gers le 22 mars qu’« un certain nombre de foyers n’auront pas le haut débit avec la fibre en 2020 » (2).

Blocage du site «Democratieparticipative.biz»:des obligations à la charge des FAI mais… sans les coûts

Contrairement au jugement de l’affaire « Allostreaming » de 2013, où les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) avaient dû prendre leur charge les coûts
de blocage (ce qui fut confirmé en cassation en 2017 (1)), le jugement
« Democratieparticipative.biz », lui, les en dispense en raison de l’intérêt général.

Par Olivia Roche, avocate, et Prudence Cadio, avocate associée, cabinet LPA-CGR avocats

Dans un jugement du 27 novembre 2018 (2), le Tribunal de grande instance de Paris a ordonné à neuf fournisseurs d’accès à Internet (FAI) de bloquer, de manière définitive et illimitée dans le temps, l’accès
à au site Internet au nom trompeur
« Democratieparticipative.biz ». Celui-ci diffusait depuis 2016 des publications à caractère haineux.

Nouveau code des télécoms européen : le Berecest renforcé et prend des allures de régulateur paneuropéen

La directive instaurant le code des communications électroniques européen et
le règlement établissant l’Organe des régulateurs européens du secteur (Berec) sont entrés en vigueur le 20 décembre 2018. Dix ans après l’ancien cadre, la régulation paneuropéenne des télécoms devient un peu plus réalité.

L’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (Berec) fête ses dix ans cette année et accueille comme président pour 2019 Jeremy Godfrey (photo), lequel est membre du régulateur irlandais ComReg. Cet Irlandais succède à l’Autrichien Johannes Gungl (RTR), lequel avait pris la place du Français Sébastien Soriano, président de l’Arcep, qui fut président du Berec en 2017. Mais cette année 2019 marque une nouvelle étape pour le Berec, aux compétences élargies, avec l’entrée en vigueur – le 20 décembre 2018 (1) – du nouveau code européen des communications électroniques.

Pluto TV (Viacom), prêt à se mesurer à Motolov

En fait. Le 22 janvier, le groupe américain Viacom (Paramount, MTV, Nickelodeon, Comedy Central, …) a annoncé l’acquisition de Pluto TV, plateforme de télévisions en streaming, pour 340 millions de dollars. Pour l’Europe, c’est un Français, Olivier Jollet, qui est aux commandes et que nous avons contacté.

En clair. Après avoir débarqué en Europe fin 2018, à commencer par la Grande-Bretagne en octobre (via Now TV de Sky sur la box Roku) puis à la fois en Allemagne et en Autriche en décembre (via Sky Ticket), la plateforme américaine Pluto TV n’exclut pas de se lancer ensuite en France. C’est ce qu’a indiqué Olivier Jollet, directeur général Europe de Pluto TV, à Edition Multimédi@ : « Nous avons l’intention de poursuivre notre développement sur les marchés européens, dont la France, sans qu’il y ait de calendrier précis. Nous voulons d’abord réussir les tous récents lancements en Grande- Bretagne, en Allemagne et en Autriche ». Pour autant, Olivier Jollet, Français lui-même et basé à Berlin où Pluto TV a installé son quartier général européen, est convaincu que la plateforme cofondée par les Américains Tom Ryan et Ilya Pozin en 2013 – et totalisant aujourd’hui outre-Atlantique plus de 12 millions d’utilisateurs actifs par mois – a une carte à jouer sur l’Hexagone face à des offres similaires déjà en place. « Il y a déjà Molotov qui propose une plateforme très performante de distribution de chaînes déjà existantes, alors que Pluto TV s’en distingue par le fait que sur la centaine de chaînes thématiques proposées gratuitement sur notre plateforme nous en avons créées plus de 80 % en éditorialisant les programmes de nos partenaires ». Pluto TV décèle tout de même « une certaine complexité en France » par rapport aux marchés anglo-saxons, en raison de la forte implantation des « box » des fournisseurs d’accès
à Internet (FAI). « Il nous faudra trouver des accords avec Bouygues Telecom, Free
ou Orange, ce qui n’est pas insurmontable. Nous pourrons aussi être présent en OTT [Over-The-Top, soit indépendamment des FAI, ndlr], via par exemple Chromecast, ou les téléviseurs connectés Samsung », nous confie Olivier Jollet. Et d’ajouter : « Avec Pluto TV, les annonceurs de la télévision traditionnelle ont une opportunité nouvelle d’investir aussi sur Internet, à défaut de pouvoir le faire sur la SVOD ». En rachetant 340 millions de dollars la totalité des actions des investisseurs historiques tels que le britannique Sky (1) et l’allemand ProSiebenSat Media (2), le groupe Viacom (3) apporte à la start-up Pluto TV – gardant son indépendance en tant que filiale – une puissance de feu susceptible d’en faire au niveau mondial le « Netflix gratuit » de la télévision. @