Le Centre national du livre (CNL), pour ses 70 ans d’existence cette année, prend un coup de jeune

Etablissement public du ministère de la Culture et de la Communication, le Centre national du livre est né en 1946 sous le nom de « Caisse nationale des lettres ». Sa dernière étude porte sur les jeunes et la lecture. Ils sont près de 20 % à lire des livres numériques, et même 27 % chez les lycéennes.

Les livres numériques sont connus par presque tous les jeunes (95 %) interrogés par le Centre national du livre (CNL). Ils sont plus nombreux à les connaître lorsqu’ils sont dans les lycées qu’en primaire. Ce sondage, réalisé par l’institut Ipsos pour le compte du CNL – présidé par Vincent Monadé (photo) – et publié fin juin (1), montre en outre que près de deux jeunes sur dix (19 %) en ont déjà lus. Mieux : ce sont surtout les lycéennes (27 %) qui sont les plus adeptes de la lecture d’ebooks dans les transports. Là aussi, sans surprise, les livres numériques sont plus lus dans les lycées qu’en primaire.

Les lycéennes lisent plus d’ebooks
Et lorsqu’ils sont lecteurs de livres numériques, ils sont 12 % à en avoir lu plusieurs :
14 % chez les filles, 10 % chez les garçons. Le taux de réponse sur ce point monte à 20 % lorsqu’ils s’agit de filles au lycée. C’est donc l’une des révélations de cette étude : les filles de plus de 15 ans se sont plus appropriées les livres numériques que ne l’ont fait les garçons. Les contextes de lecture diffèrent entre filles et garçons et selon l’âge : les plus jeunes, et surtout les garçons, lisent davantage les livres numériques en vacances ; les plus âgés, et surtout les filles, privilégient la lecture de livres numériques le soir ou en mobilité. « L’intérêt pour la lecture de livres numériques varie fortement selon que le jeune ait testé ou non ce mode de lecture. Les lecteurs actuels déclarent aimer pour les deux tiers mais leur enthousiasme n’est que modéré. Là encore ce sont les lycéennes qui sont les plus convaincues. Les non lecteurs semblent beaucoup plus réfractaires : seulement trois sur dix aimeraient tester ce type de lecture », tempère les auteurs de l’étude.
Dans les résultats, cela se traduit ainsi : 63 % des jeunes lecteurs déclarent aimer ce type de lecture mais seuls 15 % déclarent « adorer » ; 75 % des jeunes filles de plus de 15 ans aiment lire des livres numériques ; seulement 32 % des non lecteurs aimeraient tester ce type de lecture. Plus des trois quart (76 %) des jeunes lecteurs de livres numériques les lisent sur des supports mobiles : tablette principalement, mais aussi liseuse et smartphone (voir les équipements et les loisirs de ses lecteurs d’ebooks ci-contre). Là encore, les lycéennes se démarquent comme étant des lectrices d’ebooks sur smartphone (32 %), surtout si elles sont au lycée (44 %). Les jeunes lecteurs d’ebooks les lisent principalement chez eux (90 %), dans leur chambre (74 %), lorsque ce n’est pas à l’extérieur (41 %), dans les transports (21 %).
Si les livres numériques sont des livres que l’on achète ou télécharge le plus souvent sur Internet et que l’on peut lire sur un écran, les livres audio sont, eux, des histoires que l’on peut écouter avec un CD ou un fichier numérique. Ces derniers sont également connus par presque tous les jeunes (93 %) et plus de deux jeunes sur dix (21 %) en ont déjà écoutés. Ils écoutent encore essentiellement des livres audio sur CD (80 %), contre moins d’un tiers (28 %) de façon dématérialisée. Comme pour les livres numériques, ils les écoutent principalement chez eux (83 %), dans leur chambre (66 %).
Un peu plus du tiers d’entre eux les écoutent également hors de leur domicile, essentiellement en mobilité, dans les transports (18 %). Et comme pour le livre numérique, l’intérêt pour les livres audio varie fortement selon que le jeune ait déjà testé ou non ce mode de lecture. Quant à la question du piratage de livres numériques, elle n’est pas du tout abordée dans le sondage Ipsos/CNL.

16 % des Français piratent le livre, jeunes compris
Il faut se référer au baromètre « SNE/Sofia/SGDL » sur les usages des livres numériques, réalisé par OpinionWay (2) et paru en mars dernier, pour avoir un aperçu de ce qu’il en est : 16 % des personnes interrogées ont admis « avoir déjà eu recours à une offre illégale de livre numérique ». Ils sont 53 % à justifier le piratage d’ebooks en raison de « l’indisponibilité des titres en offre légale », 40 % parce que « l’offre légale trop chère », 32 % car « l’offre illégale globalement plus facilement accessible » ou encore par le fait que « les systèmes de protection des œuvres comme les DRM (3) trop compliqués à utiliser ou trop contraignants ». @

Charles de Laubier

Les livres numériques trop chers se vendent moins

En fait. Le 31 mai, Nielsen a publié son « Year in Books Review » sur 2015 aux Etats-Unis. Contre toute attente, la part des ventes de livres numériques – sur le total du marché américain de 857 millions d’exemplaires – a reculé de 27 % à 23,8 % en un an. Mais les ebooks sur smartphone font un bond.

En clair. A quelques jours de la prochaine assemblée générale du Syndicat national de l’édition (SNE), les résultats des ventes de livres aux Etats-Unis devraient redonner du baume au cœur des maisons d’édition traditionnelles de l’Hexagone. Les ventes de livres imprimés sur marché américain ont augmenté en volume de 2,8 % à 653 millions d’exemplaires vendus en 2015, tandis que les ventes de livres numériques (ebooks) accusent une baisse de 13 % à 204 millions d’unités. « Nous avons tous entendu le dicton “Tout ce qui est vieux est encore nouveau”. Dans le royaume de livre, cette déclaration ne pouvait pas sonner plus vrai », a ironisé l’institut d’études Nielsen qui réalise cette étude annuelle. L’explication de ce repli des ebooks par rapport aux livres papier – tendance déjà amorcée entre les années 2013 et 2015 (voir tableau ci-contre) –, vient de la hausse générale du prix des livres numériques outre-Atlantique à en moyenne 10 dollars (au lieu de 8 dollars auparavant).
Les « Big 5 » des éditeurs aux Etats-Unis (Hachette Book Group, HarperCollins, Macmillan, Penguin Random House, et Simon & Schuster) ont même repris le plus à
la hausse le contrôle sur le prix de leurs ebooks – et sur leur marge. En revanche, les auteurs auto-publiés ont baissé leur prix pour être à 2,50 dollars en moyenne. Ce fossé tarifaire pourrait se reproduire en France. Bien que les ventes d’ebooks fléchissent, celles générées par les smartphones progressent fortement : de 7,6 % des exemplaires vendus en 2014, les livres numériques sur téléphone multimédia représentent 14,3 % l’an dernier, au détriment des liseuses et des tablettes. C’est le signe que la lecture numérique devient véritablement ubiquitaire. Prometteur. @

L’auto-édition en pleine croissance redynamise une industrie du livre qui en a bien besoin

Le livre se démocratise grâce à l’auto-édition – selon une enquête de Books on Demand (BoD). De plus en plus d’auteurs indépendants publient eux-mêmes leur livre, broché et/ou ebook. Pour Marie-Pierre Sangouard, passé d’Amazon à Editis, c’est un gage de « dynamisme de l’édition ».

« Paradoxalement, la croissance de l’auto-édition en nombre de titres et la multiplication des services éditoriaux autour de cette activité sont deux sujets d’optimisme quant au dynamisme de l’édition au sens large, et à la prise de conscience des auteurs, même indépendants, de la nécessité de travailler leurs textes tant sur le fond que sur la forme pour rencontrer leurs publics », nous confie Marie-Pierre Sangouard (photo), directrice de la stratégie digitale et marketing d’Editis depuis septembre 2015 (lire page précédente). Et elle sait de quoi elle parle.

Les libraires soutiennent l’auto-édition
Marie-Pierre Sangouard était auparavant, et depuis 2011, directrice des contenus Kindle d’Amazon France, dont elle était chargée notamment de développer le service en ligne d’auto-édition Kindle Direct Publishing (KDP) dans les pays francophones.
« Les auteurs indépendants développent des compétences marketing très particulières et adaptées au monde du numérique : ils testent leur politique de prix, ils constituent
et animent leurs communautés de fans et développent un savoir-faire marketing particulièrement pointu », poursuit-elle. Autrement dit, les maisons d’édition traditionnelles n’ont pas à avoir peur de l’auto-édition. Les auteures de « Publier son livre à l’ère numérique », Marie-Laure Cahier et Elizabeth Sutton, prônent même un modèle hybride comme elles l’ont pratiqué pour leur propre livre : il est en effet paru en début d’année en version papier aux éditions Eyrolles et en auto-publication pour l’ebook. Inversement, la holding Aparis – qui possède les plateformes d’auto-édition Edilivre et Publibook – a lancé l’an dernier une maison d’édition traditionnelle, Maison E. Bien qu’il n’y ait pas encore de chiffres sur le marché de l’auto-édition, le phénomène prend de l’ampleur auprès des auteurs comme le démontre une enquête dévoilée le 14 mars dernier par la société d’origine allemande Books on Demand (BoD (1)), une plateforme européenne d’autoédition (2). « L’auto-édition permet aujourd’hui à tout un chacun de publier son ouvrage, indépendamment d’une maison d’édition traditionnelle et de le proposer à la vente via le canal de distribution et le format de son choix. Nous assistons depuis plusieurs années à une démocratisation du marché du livre en France et dans le monde entier », explique Noémie Machner, responsable de BoD France, dont l’enquête (3) a été menée auprès de près d’un millier d’auteurs sur l’Hexagone afin de connaître leurs motivations. « La liberté reste pour tous l’un des principaux moteurs dans le choix de ce mode d’édition alternatif, les auteurs cherchant avant tout à pouvoir contrôler le contenu (95 %), les droits d’auteur (85 %) ou encore la promotion (73 %) », analyse BoD. Quant au lecteur, il est « au coeur du processus de création » dont il reste « une pierre angulaire » : un auteur indépendant sur deux (46 %) déclarent intégrer les lecteurs dans la création de leurs livres (développement du contenu, choix de la couverture, du titre). En tout cas, l’auto-édition relève d’une économie low cost : toujours selon BoD, seul un auteur sur cinq y consacre plus de 200 euros, et moins de 30 % ne réalisent aucun frais. « Concernant les formats, le combo papier-numérique l’emporte pour 66 % des auteurs indépendants, devant le papier seul (29 %) ou le numérique seul (5 %) », détaille l’enquête (4).

Du livre auto-édité à la page lue
L’auto-édition est en outre très bien accueillie par les lecteurs dont l’acte d’achat est motivé d’abord par le contenu, ensuite par le résumé du livre, loin devant son prix
de vente, les critiques diverses ou encore l’auteur du livre. Contre toute attente, les librairies – que l’on croyait inconditionnels des maisons d’édition traditionnelles – deviennent de plus en plus des alliés de l’auto-édition. « L’auteur indépendant a tout intérêt à lier des liens solides avec les lecteurs et doit continuer à démarcher les libraires, bien plus ouverts à ce mode d’édition alternatif qu’on ne pouvait le croire », explique Noémie Machner. En effet, les livres auto-édités ont de plus en plus leur
place dans leurs rayons : 74 % des libraires interrogés affirmant proposer ou avoir
déjà proposé des titres auto-édités à la vente, tandis que près de la moitié d’entre
eux ont déjà organisé ou prévoient d’organiser une séance de dédicace avec un auteur indépendant. Par ailleurs, des plateformes de livres numériques par abonnement telles que Kindle Ulimited d’Amazon ou Youboox, fonctionnent en partie avec l’auto-édition. Depuis juillet 2015, le géant du e-commerce rémunère des milliers d’auteurs auto-édités en fonction du nombre de pages lues. @

Charles de Laubier

Ebook : Orange arrête MO3T, à cause d’Hachette ?

En fait. Le 22 février, Orange confirme à Livres Hebdo et à ActuaLitté l’abandon du projet de plateforme professionnelle ouverte de livres numériques MO3T – en gestation depuis 2012. « Certains acteurs n’ont pas suivi », comme Hachette. Née aussi en 2012, la plateforme TEA de Decitre se développe, elle.

En clair. Les éditeurs, les libraires et les opérateurs télécoms n’ont pas réussi en France à s’entendre en quatre ans en vue de mettre en place une plateforme de gestion commune ouverte de livres numériques. Le projet baptisé MO3T, pour « modèle ouvert trois tiers » (édition-librairie-numérique), est mort-né. Ainsi en a décidé Orange faute d’avoir réussi à réunir dans le consortium « l’ensemble des acteurs du marché », à commencer par Hachette qui avait dès le début en 2012 qualifié le projet de « flou ». L’absence du numéro un français de l’édition (groupe Lagardère) a instillé le doute
chez beaucoup d’autres tout au long des développements et des négociations interprofessionnelles.
MO3T devait associer les opérateurs télécoms Orange, SFR et Bouygues Telecom (sans qu’il soit jamais question d’ailleurs de Free), ainsi que les maisons d’édition Editis, La Martinière, Gallimard, et les libraires Dialogues, Lamartine, La Procure ou en encore les prestataires ePagine et Dilicom. Cette plateforme B2B devait servir aux vendeurs pour gérer la distribution de livres numériques auprès du grand public via tous les canaux possibles : sites web, applications mobile, boutiques physiques, etc. MO3T avait l’ambition d’être aux ebooks ce que Dilicom (1) est aux livres imprimés, une plateforme interprofessionnelle entièrement ouverte. Transparente pour le lecteur final, elle aurait permis à ce dernier d’acheter son livre numérique n’importe où – en librairie ou en ligne – pour le stocker dans son cloud personnel, sans souci d’interopérabilité entre ses terminaux. MO3T voulait être ouvert là où Amazon, Apple ou Adobe étaient fermés, voire verrouillés. Malgré un budget de 7 millions d’euros, dont 3 millions obtenu du « Grand emprunt » (investissements d’avenir financés par le contribuable via l’Etat), le GIE ne verra jamais le jour faute d’entente entre les parties. Pourtant, en Allemagne, un consortium similaire – Tolino – a, lui, réussi sous la houlette de Deutsche Telekom grâce au soutien des éditeurs et libraires.
La plateforme française TEA (« The Ebook Alternative »), lancé en 2012, par les librairies Decitre, se verrait bien, elle, comme « le Tolino français » (2) qui propose sa solution DRM (Digital Rights Management) anti-Adobe baptisée Care (Content and author rights environment). Pas sûr que cela soit suffisant pour adapter toute la filière du livre au numérique. @

Pierre Moscovici, commissaire européen, préfère une « fiscalité globale » à une « fiscalité numérique »

Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Fiscalité et Douanes était l’invité le 25 janvier de l’Association des journalistes économiques et financiers (AJEF). Il s’est notamment exprimé sur la ficalité numérique dans le plan anti-optimisations fiscales des multinationales présenté le 28 janvier.

« Il y a une question qui nous agite parfois lorsque l’on parle avec nos collègues Andrus Ansip et Günther Oettinger [respectivement commissaire européen en charge du Marché unique numérique, et commissaire européen à l’Economie et à la Société numériques, ndlr], c’est de savoir si l’on doit avoir un développement spécifique de la fiscalité du numérique ou si l’on doit englober le numérique dans une approche plus large et plus moderne. Je suis plutôt partisan de la deuxième option. Cela fait aussi partie du débat que l’on va avoir sur la TVA [voir encadré ci-dessous] », a répondu Pierre Moscovici, à une question de Edition Multimédi@ sur la fiscalité des géants du Net, devant l’AJEF. Et le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Fiscalité et Douanes d’ajouter : « Je suis plutôt favorable à une fiscalité globale, une approche globale, qui soit adaptée au monde où nous vivons et à l’économie numérique, au lieu de faire une fiscalité numérique. Je trouve que cela toujours très compliqué et cela risque d’être dépassé assez vite ».

Google, Apple, Amazon, Facebook, …
Pierre Moscovici s’est ainsi exprimé le 25 janvier dernier, soit l’avant veille de l’adoption le 27 janvier par le collège des Vingt-huit de la Commission européenne d’un « Paquet BEPS (1) » de lutte contre l’optimisation fiscale des multinationales tous secteurs confondus, présenté publiquement le lendemain. Ces propositions législatives contre les pratiques d’érosion de la base d’imposition et de transfert de bénéfices de certaines entreprises doivent transposer à toute l’Europe le plan BEPS (2) de l’OCDE (3) dévoilé en octobre 2015 et approuvé dans la foulée par les ministres des Finances des pays
du G20. Le Parlement européen s’est lui aussi prononcé, dans une résolution du 16 décembre dernier, en faveur de ces mesures au nom de la transparence fiscale des entreprises. La Commission européenne a présenté son « Paquet BEPS » (4), en vue de partir en guerre contre l’évasion fiscale déguisée en « optimisation » et de faire oublier le scandale « LuxLeaks » de 2014 provoqué par le favoritisme fiscal du Luxembourg à l’égard de certaines grandes entreprises.
Des multinationales sont déjà dans le collimateur de l’Union européenne, lorsqu’elles ne le sont pas aussi au niveau des Etats membres. Google, qui est en redressement fiscal en France, a annoncé le 23 janvier s’être engagé auprès de la Grande-Bretagne de payer 172 millions d’euros d’arriéré fiscal sur les dix dernières années ; Apple devra de son côté s’acquitter de 318 millions d’euros au fisc italien au titre de l’impôt sur les sociétés entre 2008 et 2013. Amazon, Facebook et d’autres géants du Net sont également sous surveillance ou en redressement fiscal. « J’ai la conviction très profonde que la révolution de la transparence fiscale ne s’arrêtera pas. Vous évoquiez tel ou tel géants du numérique qui s’apprêtaient à payer des arriérés. Il m’est arrivé de rencontrer telle ou telle entreprises de ce secteur et d’autres aussi : ils ont pris conscience qu’aujourd’hui l’évitement des règles et les combats d’arrière-garde ne servent à rien. Pour la transparence, nous irons jusqu’au bout. Non seulement nous avons transposé le plan BEPS, mais maintenant nous allons aller légèrement plus loin que BEPS – un processus qui continuera », a prévenu Pierre Moscovici, devant l’AJEF. Selon une récente étude du Parlement européen, le manque à gagner serait compris entre 50 et 70 milliards d’euros par an. Pour y remédier, la Commission européenne propose une directive de lutte contre l’évasion fiscale et une recommandation sur les conventions fiscales contre les pratiques abusives. @

Charles de Laubier

ZOOM

TVA globale ou TVA « numérique » ?
Avoir une fiscalité spécifique au numérique ou englober le numérique dans une approche fiscal globale ? « Cela fait aussi partie du débat que l’on va avoir sur la TVA », a indiqué Pierre Moscovici, devant l’AJEF. Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Fiscalité et Douanes (5) a pris l’exemple de la TVA sur les ebooks, que la France soumet à tort depuis avril 2012 à la TVA réduite (5,5 %) comme l’édition papier (6), ou sur la presse numérique : « Je suis saisi d’un certain nombre de demandent comme celle de la presse française (3) ou la presse belge. Et je comprends tout à fait que, dans le modèle économique des journaux d’aujourd’hui, l’on veuille éviter de pénaliser le numérique. Mais qui doit décider ça ? Est-ce que c’est une liste qui doit être décidée à Bruxelles ou est-ce que nous devons renvoyer sur les Etats membres ? Cela fait partie des sujets qui restent encore à trancher, notamment dans le “paquet TVA” que nous préparons pour plus tard ». @