Qui pour remplacer Françoise Nyssen à la Culture ?

En fait. Le 25 août, la ministre de la Culture, a assuré au Journal du Dimanche : « Je n’ai pas songé à démissionner », malgré deux affaires
« Actes Sud » révélées en deux mois par Le Canard enchaîné et l’ouverture d’une enquête judiciaire. A la veille de profondes réformes audiovisuelles, un remaniement s’impose.

En clair. Qui remplacera Françoise Nyssen rue de Valois ? La question se pose, même si la ministre de la Culture assure, elle, le 25 août dans le JDD :
« Je n’ai pas songé à démissionner », le Premier ministre Edouard Philippe lui ayant réaffirmé son soutien. Interrogés par Edition Multimédi@, des sources avancent quelques successeurs potentiels tels que Aurore Bergé, députée (LREM) des Yvelines et rapporteure de la mission d’information sur « une nouvelle régulation de la communication audiovisuelle à l’ère numérique ». Son rapport sera remis à l’automne sur la responsabilisation des plateformes vidéo, les règles télévisuelles, le rapprochement Hadopi-CSA et l’audiovisuel public. « C’est une bonne connaisseuse des dossiers », nous dit-on. Politicienne, Aurore Bergé est membre de la commission des Affaires culturelles et de l’Education à l’Assemblée nationale, laquelle a saisi le 26 juin l’Autorité de la concurrence pour « éclairer sa réflexion sur le prochain projet de loi de réforme de l’audiovisuel » (1). Le texte doit être présenté au Parlement d’ici à la fin de l’année. Il s’agit aussi de transposer la directive européenne SMA qui sera votée début octobre (Lire EM@189, p. 6), voire de modifier la chronologie des médias. Est aussi citée comme ministre potentielle à la Culture : Frédérique Dumas, députée (LREM) des Hauts-de-Seine et vice-présidente de cette même commission des Affaires culturelles et de l’Education. Productrice de cinéma (2), elle fut DG d’Orange Studio (3). En février 2017, elle avait quitté le conseil régional d’Ile-de-France – où elle fut présidente de la commission Culture (4) – pour rejoindre Emmanuel Macron. C’est à ce dernier qu’elle avait présenté… Françoise Nyssen.
Du côté des hommes, trois ministrables sont évoqués : le conseiller à la Cour des comptes Marc Schwartz, ex-directeur de cabinet de Françoise Nyssen, après avoir été coordinateur du programme Culture et Médias du candidat Macron. Il fut directeur financier de France Télévisions en 2000 puis auteur du rapport de 2014 sur la télévision publique. Il a coordonné l’accord de 2013 entre Google et la presse, puis la mission streaming et producteurs
de musique en 2015. Il a été médiateur du livre en 2016. Sont aussi mentionnés : l’actuel DG d’Orange Studio et ancien conseiller Médias et Culture de François Hollande à l’Elysée, David Kessler ; l’ex-PDG de l’AFP
et de l’INA Emmanuel Hoog ; les conseillers d’Etat Raphaël Hadas-Lebel et Jean Musitelli. @

Services de médias audiovisuels (SMA) : la nouvelle directive devrait être votée le… 1er octobre

La future nouvelle directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMA) pourrait être votée à l’automne. Si le cinéma, l’audiovisuel et les régulateurs concernés sont satisfaits, les acteurs
du Net, eux, restent presque sans voix. En France, la grande loi audiovisuelle a ses premiers jalons.

« Cet accord est une avancée historique pour la création. (…) Cela signifie concrètement que, pour la première fois, l’Europe accepte l’idée d’intégrer tous les diffuseurs établis à l’étranger mais qui ciblent notre marché dans l’écosystème de l’exception culturelle européenne », s’est félicitée le 26 avril Frédérique Bredin (photo de gauche), présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Cet établissement public administratif, sous la tutelle du ministre de la Culture, est d’autant plus satisfait qu’il constitue la plaque tournante du financement du cinéma et de l’audiovisuel en France.

C’est la fête à Nyssen ! La ministre de la Culture ne plaît pas à tout le monde et les dossiers sensibles s’accumulent

L’ancienne co-directrice des éditions Actes Sud fête ses un an – le 17 mai – comme ministre de la Culture, nommée par Emmanuel Macron car issue de la « société civile ». Mais les dossiers délicats voire sensibles s’amoncellent sur son bureau de la rue de Valois. Beaucoup se demandent si elle est à la hauteur.

Critiquée, brocardée, déconsidérée, décrédibilisée, … La discrète ministre de la Culture d’Emmanuel Macron passe de moins en moins inaperçue, et à son corps défendant. Depuis un an qu’elle est la locataire de la rue de Valois, Françoise Nyssen (photo) déçoit politiquement et médiatiquement – même si certains l’apprécient toujours. Issue de la « société civile », elle ne s’est
pas vraiment imposée dans les deux gouvernements successifs d’Edouard Philippe. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur sa capacité à incarner la Culture et… la Communication, ce dernier volet ayant d’ailleurs disparu du libellé de cette fonction ministérielle avec l’ère Macron.
Au moment où « l’exception culturelle » qui lui est chère doit s’adapter aux usages numériques, l’ancienne co-directrice des éditions Actes Sud semble déconnectée des nouveaux enjeux de son maroquin.

Carrefour arrête Nolim, sa plateforme de livres et films

En fait. Le 23 janvier, Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour depuis plus de six mois, a présenté la stratégie numérique de son plan « Carrefour 2022 ». Parmi les mesures annoncées : l’abandon de Nolim, la liseuse et la plateforme de contenus (ebooks et films) lancées par le géant de la grande distribution en 2013.

En clair. Nolim, No Future ! Cela aurait fait cinq ans en octobre prochain que Carrefour a lancé un site de vente d’ebooks, Nolim.fr, et une liseuse fabriquée par la société française Bookeen (ex-société Cytale). Il y a trois ans, la librairie en ligne Nolim.fr se diversifiait dans la vidéo à la demande (VOD) avec le lancement de Nolim Films (1). Carrefour commercialisait, à proximité de ses rayons « livres et BD », les fameuses liseuses Nolimbook. Contacté par Edition Multimédi@, le géant de la grande distribution nous a fait savoir qu’aucun calendrier d’arrêt du service en ligne n’était encore établi. Carrefour avait déjà essuyé les plâtres dans les livres numériques avec Numilog en 2010, ainsi que dans la VOD lors d’une première expérience en 2008 avec Glowria (devenu par la suite Videofutur chez Netgem). Nolim aura été une nouvelle tentative, finalement passées par pertes et profits. La société éditrice du Nolim Store – « Votre librairie numérique » – était Online Carrefour, dirigée par Hervé Parizot, directeur exécutif ecommerce et data clients du groupe Carrefour. Dans le rapport financier de 2016, publié en avril 217, une filiale détenue à 100 % avait fait son apparition sous le nom de Carrefour Nolim. La plateforme culturelle en ligne de Carrefour est encore accessible via Nolim.fr ou Nolim.carrefour.fr, ce dernier lien étant référencé parmi les 423 plateformes légales recensées par l’Hadopi (2), mais curieusement sans être labellisée par cette dernière, et uniquement sur son catalogue de livres numériques mais pas sur les films et séries proposés. Qu’à cela ne tienne. Nolim fait partie des nombreuses activités abandonnées par le nouveau PDG du groupe Carrefour, Alexandre Bompard.
Ce dernier a annoncé un plan de départs volontaires de 2.400 personnes dans le
cadre d’une restructuration des activités au niveau mondial (plan « Carrefour 2022 »), tout en prévoyant d’investir 2,8 milliards d’euros sur cinq ans dans le digital (portail
e-commerce unique Carrefour.fr, fin du cybermarché Ooshop, poursuite de Rueducommerce.fr, participation dans Showroomprivé, accord avec Tencent en Chine, …). C’est Marie Cheval, ancienne DG de Boursorama, qui devient directrice de la transformation digitale. Quant au partenariat avec Fnac-Darty, dont Alexandre Bompard était auparavant PDG, fera-t-il revenir les ebooks et la VOD chez Carrefour ? @

Les assistants vocaux s’apprêtent à bouleverser l’accès aux contenus informationnels et culturels

Google Assistant, Amazon Alexa, Microsoft Cortana, Apple Siri, … Les assistants vocaux vont redonner la main aux utilisateurs dans leurs recherches de contenus (musiques, films, infos, livres, jeux vidéo, …). Recommandations et marketing vont se retrouver court-circuités.

Les internautes vont donner de la voix, tandis que les industries culturelles risquent
de rester sans voix ! Les assistants vocaux virtuels – au premier rang desquels l’on retrouve Assistant (Google), Alexa (Amazon), Cortana (Microsoft), Siri (Apple) ou encore Bixby (Samsung) – vont non seulement transformer nos vies numériques
et nos objets du quotidien, mais aussi et surtout nous permettre d’aller directement
à l’essentiel et de façon explicite dans nos choix de contenus et de services en ligne.
Et ce, sans surfer sur le Web ni ouvrir moultes applis mobiles, et sans être la cible de publicités « ciblées » ou de recommandations « personnalisées » à tout-va.