SFR Play proposera VOD et TVR en plus de la SVOD

En fait. Le 22 octobre, Michel Combes, président de SFR a indiqué à EM@
que SFR Play (ex-Zive) – actuellement service de SVOD – devient la « marque ombrelle » sous laquelle les autres services de VOD et de TV rattrapage seront regroupés. Il vise un catalogue de 30.000 films et séries d’ici fin 2017.

En clair. « Nous sommes en train de réunir, sous la même ombrelle SFR Play, la VOD, la SVOD et la TV de rattrapage », a indiqué Michel Combes, président du groupe SFR, interrogé par Edition Multimédi@ en marge d’un débat où il intervenait aux Rencontres cinématographiques de Dijon (RDC) le 22 octobre sur le thème de « Cinéma et diffuseur : vers un nouvel edeal? ». Jusqu’à maintenant, SFR Play est uniquement une plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD). Elle est le nouveau nom depuis cet été de Zive lancé il y a près d’un an (en novembre 2015). Le service « TV à la demande » de SFR, qui fut lancé durant l’été 2011 comme offre de la télévision de rattrapage (TVR), deviendra une partie intégrante de SFR Play. De même, le service de VOD à l’acte Club Vidéo SFR va passer lui aussi sous la marque fédératrice SFR Play. Selon nos informations, la société française VOD Factory, créée en août 2013 par d’anciens de SFR (1), a prolongé son contrat d’exclusivité avec SFR pour continuer
à opérer en background l’offre de VOD à l’acte et deux offres de SVOD (Pass Cinéma et Pass Kids). « Notre catalogue va s’enrichir et passer de 10.000 à 30.000 films et séries d’ici fin 2017. Nous partons de zéro ; il faut nous laisser le temps », nous a précisé Michel Combes. Depuis le 25 octobre dernier, SFR diffuse la saison 1 de sa toute première série originale et exclusive, « Les Médicis : Maîtres de Florence », que la nouvelle entité Altice Studios a co-préfinancée (2). SFR Play dispose d’un budget de
30 millions d’euros qui sera triplé à 90 millions d’euros (3).
Altice Studios, dirigée par Nora Melhli (ex-directrice de la fiction de la société de production Shine France et ex-Endemol Fiction), co-produira ainsi des films et des séries originales à la manière de Netflix. « Nous sommes prêts à signer des accords avec la profession », a lancé Michel Combes lors du débat aux RCD, comme peut le faire par exemple Canal+ (voir en Une) ou OCS d’Orange. La maison mère de SFR s’est en outre dotée d’une autre entité placée sous la direction cette fois de Alain Weill, Altice Channel Factory, qui créera des chaînes de télévision. « Je n’exclus rien. Nous éditons déjà des chaînes mais pas de cinéma. S’il faut éditer une chaîne de cinéma ou une chaîne premium, on éditera une chaîne de cinéma ou une chaîne premium. Je n’ai pas de souci par rapport à cela », a déclaré Michel Combes à Dijon. @

Libre-échange transatlantique(TTIP) : la France est contre malgré l’absence de l’audiovisuel et de la culture

Trois ans après la polémique déclenchée par la France pour que soient exclus
les services audiovisuels et culturels des négociations du TTIP, à nouveau rien ne va plus entre Paris et Bruxelles. Cette fois, il n’est pas question d’exception culturelle mais de déséquilibre avec les Etats-Unis.

« Si nous avons obtenu la transparence des négociations, la protection des services audiovisuels et de la culture, et pesé sur la réforme de l’arbitrage privé – le fameux ISDS –, force est de constater que l’état des tractations entre l’Europe et les Etats-Unis était profondément inéquitable au profit des Américains », ont estimé les eurodéputés socialistes et radicaux qui, le 30 août dernier, se sont réjouis de la décision de la France – par la voix son président de la République (photo) – de demander l’arrêt des négociations sur le traité transatlantique de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

Chronologie des médias : énième reprise des négos

En fait. Le 23 août, Netflix a confirmé au magazine américain Variety et à L’Express qu’il fermait son bureau parisien. Mais son service de SVOD, lancé
en France il y a deux ans, reste ouvert. La chronologie des médias, elle, est entrée dans un nouveau round de négociations depuis le 22 juin dernier.

En clair. Pas facile de développer un service de vidéo à la demande en France, qu’il soit à l’acte ou par abonnement. La chronologie des médias, dont les règles strictes actuelles sont en vigueur depuis 2009 (une éternité à l’heure d’Internet), est l’un des principaux obstacles – si ce n’est le premier – au décollage de ce marché en mal de croissance. Cette fermeture de Netflix France, dont les activités et les quelque 500.000 abonnés vont relever désormais du quartier général européen de l’américain aux Pays-Bas, est révélatrice d’un malaise.
Cette décision n’est sans doute pas étrangère aux difficultés rencontrées pour faire bouger les lignes en France. La VOD par abonnement (SVOD) ne peut y proposer de nouveaux films que 36 mois après leur sortie dans les salles de cinéma, lesquelles bénéficient en outre d’un monopole de quatre mois avant la VOD à l’acte et la sortie des films en DVD.
C’est dans ce contexte que le CNC a relancé le 22 juin dernier les énièmes négociations pour tenter de faire évoluer la chronologie des médias empêtrée dans statu quo que beaucoup dénoncent. « [Il faut] faire disparaître toute chronologie entre les médias. Aujourd’hui, les films de super-héros sur Canal+ ne font pas d’audience, car les gamins les ont déjà piratés. La loi est anachronique », a lancé fin juin Vincent Maraval, directeur fondateur de Wild Bunch, distributeur et producteur de films ainsi qu’éditeur du service de VOD Filmo TV (1).
La chaîne payante du groupe Vivendi a de son côté tenu à rassurer les professionnels du cinéma français en les réunissant le 4 juillet dernier après des mois d’inquiétude (2) : Canal+ restera leur premier pourvoyeur de fonds du cinéma. En contrepartie, la chaîne cryptée fait pression sur la filière française du Septième Art pour que la chronologie des médias évolue en sa faveur : en réduisant à 8 mois le délai de sa fenêtre de diffusion, actuellement de 10 mois après la sortie des films en salles. Se pose aussi la question du dégel des droits durant les fenêtres des chaînes de télévision, lesquelles détiennent une exclusivité (la VOD devant alors suspendre la commercialisation des films concernés…). Quant aux salles de cinéma, réunies au sein de la FNCF ou de Cinéo (3), elles ne veulent toujours pas entendre parler de réduction de la fenêtre des quatre mois pour la VOD à l’acte. Le CNC réussira-t-il à leur imposer des dérogations à trois mois ? @

Amazon s’apprête à lancer en France « Prime Video » et « Video Direct » à l’assaut de Netflix et YouTube

Dernière ligne droite avant le lancement – probablement cet été en France et
dans d’autres pays – d’Amazon Prime Video, le service de SVOD du géant du
e-commerce. Objectif : détrôner Netflix. Quand à la plateforme de partage Amazon Video Direct, également attendue en 2016, elle vise YouTube.

Amazon Prime Video, le service de SVOD du géant du e-commerce, ne cesse de s’enrichir de séries et de films français. Ses deux dernières acquisitions ont été faites auprès de StudioCanal, la filiale de production et de distribution de films
du groupe Canal+. Il s’agit du thriller « Le Bureau des Légendes » (« The Bureau ») et de la comédie dramatique « Baron noir »,
deux séries actuellement diffusées en France par Canal+ qui
les a financées. Ce n’est pas la première fois que StudioCanal
et Amazon s’associent.

Relations entre Cannes et Canal : vers la fin de l’exception culturelle du cinéma français

Comme pour compenser la baisse du préfinancement de films, Canal+ met
tout son numérique à disposition du 69e Festival de Cannes du 11 au 22 mai.
La chaîne cryptée du cinéma y sera pour la 24e année. Mais ses relations consanguines avec le Septième Art français s’appauvrissent.

Le principal bailleur de fonds du cinéma français, passé sous
la coupe de Vincent Bolloré en 2015, promet à l’Association française du festival international du film (AFFIF) – présidée par Pierre Lescure et organisatrice du Festival de Cannes (1) – que son groupe Vivendi va mettre les bouchées doubles pour faire rayonner la 69e édition de la grand-messe du Septième Art.
Pour la 24e fois sur la Croisette, Canal+ va faire la promotion du cinéma dans le cadre d’un partenariat qui vient d’être renouvelé pour cinq ans avec notamment la production et la diffusion en exclusivité des cérémonies d’ouverture et de clôture du Festival de Cannes. Mais le budget consacré par la chaîne cryptée du cinéma à l’événement est en baisse par rapport aux 6 millions d’euros estimés de l’an dernier.