Malgré sa couverture médiatique et ses exclusivités avec Gaumont, Netflix devra encore convaincre

Défrayant la chronique depuis trois ans et fort de deux séries exclusives produites par le français Gaumont, en attendant sa propre série française – « Marseille » – prévue pour 2015, le numéro un mondial de la VOD par abonnement est attendu au tournant en France à partir du 15 septembre.

Par Charles de Laubier

Reed HastingsSelon nos informations, Netflix a reçu juste avant l’été en toute discrétion une petite poignée de journalistes de la presse française. Ce sont plus des hebdos que des quotidiens qui ont ainsi eu le privilège d’être invités au siège social à Los Gatos, en Californie. Ayant été soumis à un strict embargo fixé jusqu’à fin août, leurs premiers articles en avant-première commencent à être publiés (1).
Le 31 juillet dernier, plus nombreux ont été les journalistes français à recevoir un « Save the date. Bientôt sur vos écrans » afin de retenir la date du 15 septembre pour une « soirée à partir de 20 heures ». Et les invitations personnelles elles-mêmes, triées sur le volet, viennent de parvenir aux intéressés, conviés à festoyer sous le pont Alexandre III.
L’agence de communication MSL, filiale du groupe Publicis, a discrètement a été retenue par Netflix pour assurer en France les relations presse du numéro un mondial de la VOD par abonnement (SVOD). Et ce, sous la houlette de Joris Evers, fraîchement nommé en juillet vice-président de Netflix en charge de toute la communication en Europe.

Les Crypto-monnayeurs

Ce soir, j’ai rendez-vous avec un ami qui m’a promis de tout me dire sur son activité de « mineur », tout autant mystérieuse que nocturne. Quand il m’ouvre la porte, je suis presque déçu de ne pas le trouver le visage noirci,
moi qui vaguement l’imaginais travaillant à creuser une galerie au fond de sa cave, à la lueur d’une lampe frontale, en quête d’un trésor ancestral… Si nous descendons bien l’escalier, c’est pour découvrir un mini data center patiemment assemblé par mon ami qui s’est doté de la puissance nécessaire pour se livrer au « minage ».
Il fait ainsi partie des milliers de particuliers autour de la planète qui participent à la création d’unités de comptes des nouvelles monnaies virtuelles. Être partie prenante
du réseau peer-to-peer de ces crypto-monnaies est autant un passe-temps pour geek avancé qu’une perspective de revenus très concrète, même si cette activité est de plus en plus confisquée par des professionnels. Ainsi équipé, il est en effet possible de faire participer son ordinateur à la résolution des calculs nécessaires à la validation de chaque transaction, et de se voir attribuer un certain nombre d’unités de la monnaie virtuelle concernée. Chacun espère ainsi accumuler des « coins » qui firent la fortune de quelques pionniers.

« Il s’agit bien d’un phénomène majeur inscrit
désormais dans la longue histoire de la monnaie. »

Les adblockers grippent les « rouages » de l’édition et de la publicité numériques

Le « rouage » était au Moyen-Âge une redevance payée en fonction des
places occupées dans les foires. Un peu comme le sont aujourd’hui certains adblockers… En Allemagne, des éditeurs ont saisi la justice contre ces bloqueurs de pubs. En France, la pédagogie sera-t-elle suffisamment payante ?

Par Inès Veyne et Etienne Drouard (photo), K&L Gates Avocats

Les internautes qui ne veulent pas voir s’afficher de publicités
sur Internet peuvent ajouter à leur logiciel de navigation un filtre bloquant les contenus publicitaires, ou « adblocker ». Or, les modèles économiques des éditeurs de services en ligne reposent en grande partie sur le financement par la publicité des contenus publiés gratuitement auprès des internautes. Le taux de blocage de ces logiciels « anti-pub » – pouvant aller de 15 % à 60 % de l’inventaires publicitaires selon les sites web – remet aujourd’hui
en cause les modèles économiques des éditeurs de services en ligne.

Timeline

18 juillet
• Le « G29 » va rencontrer les moteurs de recherche (dont Google) le 24 juillet sur le droit à l’oubli.

17 juillet
• Microsoft annonce la suppression record de 18.000 emplois dans le monde (14 % des effectifs), dont 12.500 dans l’activité mobile de Nokia.
• Manuel Valls donne son « accord de principe » à 7 projets de réseaux d’initiative publique (RIP) (lire p. 4).
• L’Avicca « regrette que l’Arcep n’ait pas réussi à articuler (…) l’utilisation du VDSL2 avec les projets FTTH, qui viendront se percuter localement ».
• Facebook commence à tester un bouton « acheter » sur ses epub aux Etats-Unis.
• Joël Ronez, directeur des nouveaux médias de Radio France (EM@89), annonce son départ pour le 1er août.

Cloud TV everywhere

Les nuages, c’est bien connu, ne se préoccupent que rarement des frontières. Les nuages informatiques,
comme les nuages radioactifs en leur temps, ont une fâcheuse tendance à se jouer des contrôles et des barrières dérisoires que tentent de dresser des administrations dépassées par ces phénomènes atmosphériques. Pas plus que l’invasion des magnétoscopes japonais n’avait pu être arrêtée – lorsqu’en 1982 Laurent Fabius, alors Premier ministre, promulgua un arrêté pour contraindre les importateurs à ne plus dédouaner leurs magnétoscopes dans les ports mais au centre de la France, à Poitiers –, l’évolution des nouvelles formes de diffusion de la télévision ne put être stoppée. Edifier des lignes Maginot mobilise inutilement une énergie précieuse, lorsqu’on en a tant besoin pour la nécessaire modernisation des activités audiovisuelles françaises et européennes.
On connaissait pourtant le point de départ, notre télé traditionnelle, et le point d’arrivée, une consommation de vidéo aujourd’hui banalisée sur tous nos terminaux en tout lieu
et à tout moment. Entre les deux, plus de dix ans de mutation que certains ont vécue comme un véritable chaos. Avant que le Cloud TV ne s’impose, de multiples solutions ont été proposées. Les boîtiers de type media gateways ont d’abord permis aux opérateurs, comme Free ou Sky TV, de proposer des terminaux qui, bien qu’onéreux, permettaient de répondre aux nouveaux usages : interface enrichie, VOD, PVR, hybridation IP, distribution multi-terminaux, … D’autres, comme le pionnier américain des magnétoscopes numériques Tivo ou l’opérateur satellite SES, proposaient des boîtiers avec des fonctionnalités de déport de lieu de consommation TV ou de multiécrans. Ils furent ensuite intégrés aux media gateways.

« Les usages ‘TV everywhere’ bénéficient maintenant
de la puissance du Big Data pour personnaliser
la télé et la publicité. »