Fonds Google pour la presse IPG : 40 projets en un an

En fait. Le 12 septembre était la date limite de dépôt des dossiers pour la 3e session 2014 de l’appel à projets du Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP). Ce fonds, lancé par Google et l’AIPG (Association de la presse d’information politique générale), aura un an le 19 septembre.

En clair. A l’issue de sa première année de fonctionnement, le fonds « Google » d’aide financière à une certaine partie de la presse – celle dite IPG, d’information politique générale – a retenu un total de 40 dossiers sur un peu plus d’une soixantaine de déposés (1). « Ce qui frappe, c’est la diversité des projets d’innovation numérique de
la presse que nous avons financés – alors que certains craignaient plus un soutien en faveur des médias puissants au détriment des plus petites structures ou des pure players sur Internet », assure Ludovic Blecher, directeur du Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP), à Edition Multimédi@.

La BBox de Bouygues : la dernière chance de Netflix

En fait. Les 15 septembre, Netflix se lance enfin en France. Mais dans l’Hexagone, où 98 % des accès haut débit se font encore par une box ADSL, la plateforme américaine de SVOD n’a pas (encore ?) trouvé d’accord avec un FAI pour être distribué sur une box. A moins que Bouygues Telecom, avec sa future BBox…

En clair. Netflix semble contraint à n’être diffusé en France que via Internet – c’est-à-dire en Over-The-Top (OTT). Aucun fournisseur d’accès à Internet (FAI) n’a en effet,
à ce jour, trouvé un accord avec le numéro un mondial de la vidéo à la demande par abonnement (SVOD). Alors que le 15 septembre marque le lancement officiel de Netflix dans l’Hexagone, aucune box française ne semble vouloir proposer Netflix. Aucune ? Quoique.
Le seul espoir qui reste à la société de Reed Hastings réside du côté de Bouygues Telecom. Surtout que les spéculations vont bon train depuis que le PDG de Bouygues Telecom, Olivier Roussat, a tweeté le 5 septembre pour signaler une vidéo sur YouTube présentant l’interface « iFeelSmart » de sa future BBox baptisée du nom de code
« Miami ».
Or cette vidéo affiche furtivement le logo rouge de… Netflix (1) au moment où est expliqué : « Android et le Play Store Google ouvre votre salon au monde des applis ». Ainsi, Bouygues Telecom pourrait proposer Netflix via l’écosystème de Google – c’est-à-dire en OTT (Over-The-Top) – sans être distribué « directement » par sa BBox et accusé de gêner la VOD de TFI… Quoi qu’il en soit, Orange a déjà dit qu’il ne distribuerait pas Netflix en septembre. « En fonction de l’accueil de ce service et de l’évolution d’autres paramètres, on verra si un accord est possible », avait expliqué précisément son PDG Stéphane Richard le 29 juillet. Autrement dit, Orange verra plus tard pour la Livebox. Du côté de Free, pas d’accord dans l’immédiat non plus avec le champion de la SVOD. Les négociations ont échouées, comme l’a indiqué Maxime Lombardini, le DG d’Iliad (maison mère de Free), le 1er septembre, sans exclure pour autant à l’avenir un compromis sur la Freebox.

Derrière le bras de fer Amazon-Hachette, le livre numérique remet en cause le prix unique

Amazon bouscule le monde de l’édition et la politique du prix unique du livre en voulant vendre moins chers les ebooks par rapport à leurs équivalents imprimés. Des éditeurs et des auteurs se rebiffent. La France monte au créneau. Pourtant, les lecteurs veulent des ebooks plus abordables.

Après la musique et le cinéma, le livre est confronté à la concurrence – voire à la cannibalisation – de ses versions physiques par leurs équivalents dématérialisées.
Le livre imprimé ne sortira à son tour pas indemne de cette révolution numérique, à l’instar des CD ou des DVD pour la musique et la vidéo. C’est inéluctable : les ventes de livres « papier » vont être appelées à décliner au profit des ebooks. Cette dématérialisation induit une désintermédiation qui, là aussi, immanquablement, aura
un effet sur la baisse des prix au profit des consommateurs, étant donné que les coûts d’édition papier, de stockage et de distribution n’existent plus.

Protection des données : nouvelles règles « d’ici 2015 »

En fait. Le 18 août, la nouvelle commissaire européenne (par intérim) en charge de la Justice, Martine Reicherts, s’est engagée à ce que la réforme de la protection des données – entreprise depuis deux ans et demi par Viviane Reding (à laquelle elle succède) – aboutisse « rapidement » malgré ses « détracteurs ».

En clair. « Juste au moment où la réforme sur la protection des données monte en puissance et de façon urgente, des détracteurs tentent d’y mettre des battons dans
les roues. Ils essaient d’utiliser la récente décision [arrêt daté du 13 mai 2014, ndlr]
de la Cour de justice de l’Union européenne [CJUE] en faveur du droit à l’oubli pour saper notre réforme. Ils le font mal. Et je ne les laisserai pas abuser de cette décision cruciale pour nous empêcher d’ouvrir le marché unique numérique pour nos entreprises et mettre en place une plus forte protection pour nos citoyens », a prévenu avec détermination la Luxembourgeoise Martine Reicherts, lors de sa première intervention publique.

T-Mobile US : coup de bleuf d’Iliad envers Bouygues ?

En fait. Le 13 août, le directeur financier de T-Mobile US, filiale mobile américaine de Deutsche Telekom pour laquelle Iliad – la maison mère de Free – a soumis le 31 juillet une offre de 15 milliards de dollars pour s’emparer de 56,6 % du capital, a indiqué que cette offre était « très inadéquate ».

En clair. Il serait étonnant que la maison mère de Free, seule en lice depuis le retrait de Softbank, améliore son offre sur T-Mobile aux Etats-Unis (de 33 à 35 dollars par action). Ne serait-ce que pour une raison : si Deutsche Telekom (1) devait accepter une seconde offre de sa part, soit au-delà des 15 milliards de dollars proposés initialement, Iliad n’aurait plus les moyens de participer à la consolidation en cours du marché français, ni même à investir massivement dans l’Hexagone. Autrement dit, soit Free rachète T-Mobile aux Etats-Unis, soit il s’empare de Bouygues Telecom en France. Alors l’offre « sousévaluée » sur la filiale mobile de Deutsche Telekom est-elle un coup de bleuf de la part d’Iliad-Free ? Le groupe de Xavier Niel voudrait-il mettre la pression sur le groupe de Martin Bouygues pour que ce dernier se décide à vendre Bouygues Telecom qu’il ne s’y prendrait pas autrement. « Nous leur avons dit [à Bouygues Telecom] : soit vous nous dites que vous êtes vraiment à vendre, soit nous nous tournons vers d’autres options qui pourraient compromettre cette proposition dans l’avenir », a d’ailleurs expliqué le patron fondateur de Free dans le Wall Street Journal daté du 4 août dernier. Cette déclaration, faite quelques jours seulement après l’annonce de l’offre surprise du français sur T-Mobile US n’a pas manqué de faire réagir le groupe Bouygues soumis à un stress estival. Entre « un avenir autonome » ou une vente, Martin Bouygues semble encore hésiter. « Bouygues Telecom poursuit la mise en place de son plan de transformation (…) visant à lui garantir un avenir autonome.
De plus, le groupe n’a reçu à ce jour aucune offre de rachat pour sa filiale Bouygues Telecom », est-il indiqué dans un court communiqué du 4 août en réponse à Xavier Niel. Le seul moment où ce dernier a pu s’entendre avec Martin Bouygues, c’était en mars dernier – par avocats interposés – pour que Free rachète à Bouygues Telecom son infrastructure mobile et ses fréquences pour 1,8 milliards d’euros. Bouygues Telecom aurait pu ainsi, aux yeux de l’Autorité de la concurrence, s’emparer de SFR. Mais Vivendi (maison mère de SFR) lui a préféré en avril l’offre d’Altice-Numericable. Depuis, les relations entre Martin Bouygues et Xavier Niel – qui ne se sont jamais supportés – se sont à nouveau refroidies (2). C’est comme si chacun des deux milliardaires français attendaient que l’autre fasse un premier pas vers lui… @