TF1 a perdu son procès contre l’« hébergeur » YouTube

En fait. Le 14 novembre, le groupe TF1 a déclaré que lui et YouTube mettaient
« fin au contentieux judiciaire qui les oppose depuis [2007] ». En 2008, la chaîne de Bouygues portait plainte contre la plateforme vidéo de Google pour contrefaçon (piratage). Cet accord cache une défaite judiciaire pour TF1.

En clair. La Cour d’appel de Paris n’aura pas à rendre un arrêt, lequel était attendu dans les prochains jours. Selon nos informations, le groupe TF1 devrait perdre son procès contre YouTube – à qui il réclamait 150 millions d’euros de dommages et intérêts depuis 2008. L’arrêt aurait confirmé en appel le jugement prononcé le 29 mai 2012 par le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, qui a confirmé le statut d’hébergeur de la plateforme de partage vidéo de Google. TF1 avait fait appel (1).
« La société défenderesse [YouTube] qui a le statut d’hébergeur n’est (…) pas responsable a priori du contenu des vidéos proposées sur son site ; seuls les internautes le sont ; elle n’a aucune obligation de contrôle préalable du contenu des vidéos mises en ligne et elle remplit sa mission d’information auprès des internautes (…) », avait justifié il y a plus de deux ans le TGI de Paris pour disculper la filiale de Google. La loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique (loi dite LCEN) prévoit en effet – depuis dix ans maintenant – une responsabilité limitée des hébergeurs techniques, lesquels ne sont tenus responsables de piratage en ligne que
si les contenus contrefaits leurs sont signalés par notification (2). Dans ce cas, ils sont tenus les retirer promptement. Or, le juge du TGI avait constaté que YouTube avait
« systématiquement et avec diligence traité les notifications » qui lui ont été adressées par TF1.

Facebook devient « une très grande plateforme vidéo »

En fait. Le 24 novembre 2014, Coca-Cola a annoncé un accord publicitaire et marketing avec Facebook, qui devient le premier partenaire digital de la marque aux sodas en France. Le 20 novembre, au DigiWorld Summit, Laurent Solly, DG de Facebook France a présenté « la vidéo automatique » sur mobile comme la solution publicitaire.

En clair. « Facebook devient une très grande plateforme vidéo », a lancé Laurent
Solly, directeur général de Facebook France le 20 novembre, lors du DigiWorld Summit organisé par l’Idate à Montpellier. Il en veut pour preuve l’audience massive générée
il y a quelques jours par une bande-annonce publicitaire de « Fast and Furious 7 »,
des studios Universal (1), lesquels ont utilisé aux Etats-Unis la nouvelle offre de vidéo publicitaire non intrusive lancée par Facebook au printemps dernier (2). « En 48 heures, il y a eu 100 millions de vues sur Facebook et… 18 millions sur YouTube ! », s’est-il félicité. Coca-Cola pourrait devenir le premier annonceur vidéo de Facebook. La firme de Mark Mark Zuckerberg attend beaucoup de ce nouvel outil vidéo pour monétiser son réseau social, lequel génère déjà deux-tiers de ses revenus grâce aux mobiles. Il s’agit de publicités vidéo en lecture automatique, personnalisée, dans le fil d’actualité (3).
« En tant qu’utilisateur, vous n’ête pas contraints : vous êtes libre de voir le message publicitaire ou de le passer. En aucun cas votre expérience personnelle est interrom-pue : la vidéo se met en route automatiquement et si vous voulez écouter le son, vous cliquez en une touche. Pour les marques, les éditeurs et les médias, c’est un outil extrêmement puissant et qualitatif », a assuré Laurent Solly. Le risque de décevoir
les clients et les prospects ou d’être contreproductif serait considérablement réduit.
« Le modèle d’interruption publicitaire créé au XXe siècle n’est plus adapté à la consommation sur mobile. L’espace s’est réduit ; c’est un espace personnel : il fallait donc inventer un autre modèle économique », a-t-il poursuivi.

Internet devrait tourner à la guerre des plateformes

En fait. Le 19 novembre, l’Idate a présenté – lors du DigiWorld Summit qu’il organisait à Montpellier – ses quatre scénarios pour le futur d’Internet d’ici à 2025. Son auteur, Vincent Bonneau, directeur Internet de l’institut, a indiqué
celle qui était « la plus probable : la guerre des plateformes ».

En clair. « La guerre des plateformes est déjà engagée mais pourrait être exacerbée », prévoit Vincent Bonneau, directeur des études Internet à l’Idate. Dans ce scénario « le plus probable », la guerre des plateformes n’aura pas lieu uniquement avec les acteurs du Net que l’on connaît – Google, Facebook, Amazon, … – mais aussi avec de nouveaux entrants dans le numérique tels que des géants de la distribution comme l’américain Walmart, le britannique Tesco ou encore le français Carrefour. « Ces grands retailers sont par exemple déjà les numéros deux ou trois de la VOD sur leur marché respectif, et ont commencé à faire des acquisitions dans le cloud ou la publicité en ligne ciblée », a-t-il souligné. Mais ce scénario de guerre entre les plateformes se déroule actuellement dans un monde très contrôlé : « On était parti sur un Internet assez ouvert, puis on a refermé beaucoup de chose grâce aux OS (Operating Systems) des mobiles. Avec les smartphones et les tablettes, on est revenu à un monde un peu comme “AOL” d’il y a quinze-vingt ans, avec des solutions et des écosystèmes relativement contrôlés », a fait remarquer Vincent Bonneau. Les trois autres scénarios sont : « l’innovation ouverte » (le mieux disant en terme de croissance), « les îles low-cost» (concentrés sur les services les plus disruptifs) et « la confiance contre paiement » (présenté comme un scénario de « début de chaos numérique » avec des solutions ultra-sécurisées payantes). @

Le groupe RTL trouve « intéressant » Dailymotion…

En fait. Le 25 novembre, Guillaume de Posch, co-directeur général de RTL Group a indiqué à Edition Multimédi@ – en marge d’un déjeuner de l’Association des journalistes médias (AJM) dont il était l’invité – qu’il trouvait « intéressante » la plafeforme Dailymotion avec laquelle son groupe a eu des contacts.

En clair. « Nous avons eu des contacts avec Dailymotion. C’est une plateforme intéressante », nous a confié en aparté Guillaume de Posch, co-directeur général de RTL Group, à la fin du déjeuner de l’AJM, répondant à notre question de savoir si son groupe pourrait être l’investisseur partenaire que recherchent Dailymotion et sa maison mère Orange depuis plus d’un an pour conquérir l’Amérique. D’autant que le groupe luxembourgeois, maison mère de M6 et de RTL en France, est présent aux Etats-Unis (via sa filiale de production audiovisuelle FremantleMedia) et partenaire du network américain CBS – notamment en Asie (1).

Timeline

28 novembre
• Eric Denoyer,
DG de Numericable SFR, au Figaro, à propos de Bouygues Telecom:
« Nous n’en avons pas besoin ! ».

27 novembre
• Vivendi
boucle la cession de SFR à Altice pour 13,2 Mds d’€ (lire p. 5), donnant naissance à Numericable SFR, dont il garde 20 %.
• Le Parlement européen adopte une résolution non contraignante appelant au démantèlement de Google.
• L’Autorité de la concurrenceautorise le rachat de Virgin Mobile par Numericable SFR qui s’est engagé à ne pas préempter les 1,7 million d’abonné du premier MVNO français à ses offres multi-play.
• Le Conseil des « télécoms » de l’UE se réunit à Bruxelles : pas de consensus, notamment sur la neutralité du Net (voir p. 7).
• Arthur D. Little, dans une étude pour la FFTélécoms : « Les 4 principaux acteurs non européens du numérique [Microsoft, Facebook, Google et iTunes/Apple] captent environ 50 % de la valeur numérique » en Europe (lire p. 7).
• Le Sirti appelle le gouvernenent à « décadenasser » les TPE et PME investissant dans la radio numérique terrestre (RNT).
• Hotmixradio : « 1er pure-player et 4e radio la plus écoutée en France sur le web ». (OJD).
• Truffle Capital, IDC et CXP avec l’Essec : le logiciel européen pèse 42,2 Mds d’€ en 2013 (+ 2 %), SAP, Dassault Systèmes et Sage toujours en tête, pour 6,3 Mds d’€de bénéfices (+ 8 %).
• Francis Morel, PDG du groupe Les Echos, bénéficiaire en 2014 après des années de pertes : « Le numérique représente désormais 20 % de notre chiffre d’affaires ».