Le chinois Bytedance, à la tête du réseau social TikTok (ex-Musical.ly), serait valorisée 75 milliards de dollars

La start-up chinoise Bytedance, créée en 2012 par Zhang Yiming, fait un carton chez les 11-14 ans avec son réseau social musical TikTok (ex-Musical.ly). Les jeunes s’y amusent ; les parents s’en émeuvent. Négociant une levée de fonds,
la société aurait une valorisation supérieure à celle d’Uber.

Si les BATX sont à la Chine ce que les GAFA sont aux Etats-Unis, c’est à se demander si le « B » des BATX – normalement Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi (1) – ne va pas devenir Bytedance, tant cette start-up chinoise commence à faire de l’ombre aux autres géants du Net de l’Empire du Milieu. Les GAFA aussi en tremblent, de voir cette entreprise pékinoise fondée en 2012 par Zhang Yiming (photo) rencontrer un réel succès dans le monde avec plus 500 millions d’utilisateurs rien que pour son réseau social TikTok.

Droit d’auteur : pourquoi la SACD n’a pas cosigné le communiqué à charge contre Google et YouTube

Le communiqué du 4 décembre 2018, cosigné par une trentaine d’organisations et d’entreprises françaises, ne fait pas l’unanimité dans le monde des industries culturelles car il semble fait l’impasse sur la rémunération supplémentaire des auteurs d’œuvres mis en ligne. La SACD ne le cautionne pas.

Edition Multimédi@ a demandé à Pascal Rogard (photo), directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), laquelle compte plus 50.000 auteurs membres, pourquoi celle-ci n’avait pas été cosignataire le
4 décembre du communiqué commun de 33 organisations, syndicats et entreprises françaises accusant Google et sa filiale YouTube de «campagne de désinformation massive (…) en abusant de leur position dominante » dans le cadre du projet de directive européenne sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique.

FTTH et UHD4K : deux lents décollages en France

En fait. Le 6 décembre, l’Arcep a publié son observatoire du haut et très haut débit au troisième trimestre : 4,3 millions d’abonnés FTTH. Le 7 décembre, l’association UHD Partners France a fait état des chiffres GfK sur le parc des téléviseurs 4K en France : 4,5 millions. Quel est le rapport entre les deux ?

En clair. Le marché français de l’« ultra » – que cela soit l’ultra haut débit via la fibre optique (FTTH) ou l’ultra haute définition via l’écran de télévision (UHD 4K) – est à la peine. Pourtant, la promesse de l’un pourrait bénéficier de la promesse de l’autre. Et vice versa. Selon les chiffres GfK rapportés par l’association UHD Partners France, le parc de téléviseurs 4K atteint 4.536.683 unités vendues précisément à fin septembre 2018 (1). Cela ne fait que 16 % des foyers français équipés, alors que 93,6 % d’entre eux possèdent au moins un téléviseur. Le potentiel du parc est énorme, mais la demande en téléviseur UHD 4K est faible.
Selon les chiffres de l’Arcep, cette fois, dans son observatoire du haut et très haut débit, le nombre d’abonné à la fibre jusqu’à domicile, ou Fiber-To-The-Home, atteint les 4.315.000 abonnés. Là aussi, le potentiel est pourtant bien là puisqu’un total de 12,5 millions de logements au 30 septembre 2018 sont éligibles aux offres FTTH  – soit un taux de transformation en abonnements de « seulement » 34,5 %. Ce parallèle entre ces deux technologies « ultra », qui n’ont rien à voir entre elles a priori, est révélatrice d’un certain attentisme des foyers français vis-à-vis de ces coûteuses nouvelles générations, respectivement, d’écrans et de connexion. Un écran dit 4K fait référence à 4.000 pixels, soit en général 3.840 x 2.160 pixels. Bien qu’elle ait été normalisée depuis 2012, l’UHD 4K sur les téléviseurs a du mal à s’installer dans les foyers français en raison du prix de ces grands écrans (dont certains font plus de 55 pouces) – bien qu’en baisse continue. Signe encourageant cependant : les ventes de ces téléviseurs 4K ont fait sur un an un bond de près de 60 % en volume et de plus de 40 % en valeur. Quant au FTTH, qui promet théoriquement du très haut débit symétrique (en download et en upload) à 100 Mbits/s, il est commercialisé depuis maintenant dix ans en France. Mais cette fibre de bout en bout a aussi du mal à trouver preneur (l’abonné) malgré un nombre de logements dit « éligibles » en progression constante. Signe encourageant
là aussi : le nombre d’abonnés augmente, de près de 50 % sur un an. Autre parallèle entre ces deux « ultra » : les ventes des TV 4K et les ventes d’abonnements FTTH décollent à peine que déjà se profilent à l’horizon respectivement le 8K et la 5G… @

Fréquences 5G : pas d’enchères, des obligations

En fait. Le 5 décembre, se sont tenues les 1ères Assises de la Cohésion numérique et territoriale sous le parrainage de Julien Denormandie, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Il n’y aura pas d’enchères 5G, mais des obligations.

En clair. Enchères, concours de beauté ou gratuité contre obligations ? Si le gouvernement n’a pas encore arrêté avec l’Arcep le mode d’attribution des fréquences 5G à partir de mi- 2019, Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement au ministère de la Cohésion des territoires, a dévoilé comment l’Etat pourrait s’y prendra avec la 5G : « Nous avons changé de modèle. Jusqu’à présent, pour que l’opérateur mobile puisse utiliser les fréquences, l’Etat lui demandait de faire des enchères budgétaires et cet argent servait à financer telle ou telle politique publique qui n’avait rien à voir avec l’aménagement du territoire. Et une fois les fréquences payées, les opérateurs télécoms allaient trouver les endroits où c’était le plus rentable d’agir et les plus peuplés. Nous avions donc organisé un système qui se faisait au détriment de nos territoires ruraux. Le changement de paradigme que nous avons fait vis-à-vis des opérateurs mobile est l’inverse : on vous donnera vos fréquences non pas en fonction d’enchères budgétaires, mais en fonction d’investissements que vous porterez dans les territoires les plus ruraux ». Ainsi, le gouvernement ne veut pas refaire avec la 5G les mêmes erreurs qu’avec la 4G. Les enchères des fréquences 4G avaient rapporté, rien que pour la bande des 700 Mhz, 2,8 milliards d’euros à l’Etat en novembre 2015, mais avec finalement un échec dans le déploiement sur tout le territoire. « Le numérique a accentué la fracture territoriale, a reconnu Julien Denormandie. Alors même que nous étions tous persuadé qu’il allait suffire de fibrer la France ici, de mettre le téléphone (mobile) par là pour avoir une unité territoriale. C’était une erreur ». Pas question donc de repartir en 2019 avec de la surenchère de fréquences 5G à coup de milliards (1). Avec le «New Deal Mobile » signé pour la 4G en janvier 2018, les engagements de couverture d’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free leurs sont désormais juridiquement opposables (2). « L’avantage est que l’on a une certitude que ces investissements se portent dans les territoires les plus ruraux. Nous avons également établi un cadre contraignant puisque tous ces accords – au titre des fréquences – sont signés sous le sceau de l’Arcep, le gendarme des télécoms », prévient le ministre, qui aura l’occasion de le redire le 18 décembre lors des vœux de la Fédération française des télécoms. @

Fabrice Fries, PDG de l’AFP : « Trouver un équilibre entre notre visibilité sur Internet et nos clients »

A la tête de l’AFP depuis huit mois, Fabrice Fries a répondu le 3 décembre aux questions de l’Association des journalistes médias (AJM) – notamment sur la prolifération des dépêches à travers les sites web et blogs, ainsi que sur le « droit voisin » réclamé par la presse face à Google, Facebook et autres agrégateurs d’actualités.

Si les dépêches de l’AFP se retrouvent reprises par une multitude de sites de presse en ligne et des blogs d’information, qui les mettent en libre accès sur Internet et les mobiles, à quoi bon pour les médias de s’abonner aux « fils » de l’AFP ? C’est l’une des toutes premières questions posées par l’Association des journalistes médias (AJM) à Fabrice Fries (photo), président-directeur général de l’Agence France-Presse depuis le 15 avril 2018. « Vous pointez le doigt sur un vrai sujet. La vraie question est un problème d’équilibre à trouver entre un minimum de visibilité sur les sites (web) et la génération du chiffre d’affaires que l’on fait avec nos clients », a-t-il répondu. Cette surabondance en ligne de dépêches d’agences de presse telles que celles de l’AFP, mais aussi de Reuters, d’Associated Press (AP) ou encore de Bloomberg, ne date pas d’hier mais elle n’a jamais été aussi visible depuis que la presse sur Internet (1) est apparue avant les années 2000, accompagnée d’une multiplication de sites web et de blogs d’information. Cette prolifération de dépêches – plus ou moins « bétonnées » (2) – aboutit à un effet « moutonnier » des médias en ligne, avec pour conséquence une uniformisation de l’information. Cela tend à décrédibiliser au passage le journalisme et la presse aux yeux du grand public, les internautes et les mobinautes se retrouvant à lire les mêmes dépêches d’un titre à l’autre, ou ayant une impression de déjà lu…