Le New Deal Mobile promet « la 4G pour tous » au 31 décembre mais… pas dans les zones blanches

Le gouvernement et le régulateur nous le promettent sur tous les tons : tous les réseaux mobiles fonctionnant encore aujourd’hui uniquement en 2G et/ou en 3G devront avoir basculé en 4G d’ici la fin de l’année. Il serait temps ! Mais des zones blanches persisteront jusqu’à fin 2022.

« L’Arcep mènera dans le courant du premier semestre 2021 des enquêtes pour vérifier l’atteinte des échéances de généralisation de la 4G et de couverture des axes routiers prioritaires », nous indique le régulateur des télécoms présidé par Sébastien Soriano (photo de gauche). Mais on le sait déjà : au 31 décembre 2020, ce ne sera pas « la 4G pour tous », alors que les opérateurs mobiles nous proposent déjà la 5G et que les équipementiers télécoms préparent la 6G !

Indissociable du Web depuis près de 25 ans, Flash – logiciel d’animation vectorielle – tire sa révérence

Le 31 décembre 2020, comme annoncé dès 2017 par la société Adobe qui en fut l’héritière en rachetant Macromedia il y a tout juste quinze ans, le logiciel de lecture d’animations vectorielles Flash Player disparaîtra. Animations, jeux vidéo, publicités ou encore arts graphiques en ont profité.

« Comme les standards ouverts tels que HTML5, WebGL et WebAssembly ont mûri au cours des dernières années, la plupart maintenant fournissent de nombreuses capacités et fonctionnalités que les pionniers des plugins offraient et sont devenus une alternative viable pour le contenu sur le Web » (1), avait expliqué en juillet 2017 la société américaine Adobe Systems, dirigée depuis le début de cette année-là par Shantanu Narayen (photo), pour justifier l’abandon de Flash.

L’offre légale laisse toujours à désirer en France, tandis que le piratage prospère faute de mieux

En 2021, cela fera dix ans que l’Hadopi a mis en place un « Baromètre de l’offre légale » des contenus culturels numériques : musique, films, séries, photos, jeux vidéo, logiciels, livres numériques et, depuis 2019, la presse et le sport. Mais un meilleur référencement en ligne limiterait le piratage.

Il y a dix ans, était publié – le 13 novembre 2010 – le décret « Labellisation » de l’offre légale (1), dans le cadre des missions confiées à la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi). Dans la foulée fut créé le label « Pur » avec un site web – www.pur.fr – de référencement des platef

Brut et Loopsider sont portés par les médias sociaux

En fait. Le 4 décembre, le président de la République Emmanuel Macron a accordé une interview fleuve à la plateforme vidéo Brut. Le 26 novembre, une autre plateforme vidéo, Loopsider, révélait le tabassage du producteur de musique Michel Zecler (noir) par des policiers le 21 novembre. L’Elysée devient viral.

En clair. Brut, cofondé en novembre 2016 par Renaud Le Van Kim (ex-Canal+), et Loopsider, cofondé en janvier 2018 par Giuseppe de Martino (ex-Dailymotion), ont défrayé la chronique à une semaine d’intervalle grâce chacun à un « scoop 100% vidéo ». Ces deux plateformes de vidéo courtes ont chacune atteint avec un seul « sujet » une notoriété sans précédent auprès de tous les jeunes de France, les « Millennials » (1) – devenus « Génération covid » – qu’ils ciblent à coup de vidéos gratuites financées par la publicité (2). Les deux « vidéo-médias » misent à fond sur la viralité de leurs contenus, en les diffusant – ou en laissant leurs d’utilisateurs les partager – sur les caisses de résonnance que sont les puissants réseaux sociaux Facebook, Twitter, YouTube, Instagram, Twitch, TikTok ou encore Snapchat. Résultat : leur audience peut devenir massive d’un seul « coup » – médiatique justement, pour le plus grand intérêt aussi des annonceurs qui les financent par la publicité vidéo insérée dans les sujets traités ou par des « publi-vidéos » de marque. Et la viralité peut atteindre des niveaux très élevés – voire hors norme pour ce type de nouveau média – lorsque deux plateformes « 100% vidéo » se répondent en quelque sorte. Ce fut le cas entre Loopsider avec la diffusion à partir du 26 novembre d’un enregistrement de vidéosurveillance du tabassage à Paris d’un musicien noir (Michel Zecler) et Brut avec la retransmission le 4 décembre de l’interview du chef de l’Etat (Emmanuel Macron). Dans son entretien vidéo, ce dernier a redit avoir été « très choqué » par les images diffusées par Loopsider de l’interpellation brutale à caractère raciste. Sur Brut, il annonce la création dès janvier 2021 d’une plateforme pour signaler les discriminations.
En un peu plus de 24 heures, la vidéo de Loopsider a été vue plus de 12 millions de fois sur Twitter et près de 5 millions de fois sur Instagram, et partagé sur Facebook. Quant à la l’interview présidentielle de Brut, elle a été vue par plus de 7 millions de personnes sur les réseaux sociaux, auxquels se sont ajoutés plus de 100 millions de snaps sur Snapchat et plus de 6 millions de téléspectateurs sur les chaînes d’information en continu. En dehors de ces pics médiatiques, l’audience quotidienne de Brut (3) est actuellement de 13 millions de personnes, tandis que celle de Loopsider (4) est de plus de 2 millions. @

Une nouvelle brèche dans la chronologie des médias

En fait. Le 29 novembre, est paru au Journal Officiel un décret daté de la veille qui prévoit une « dérogation exceptionnelle au délai d’exploitation des œuvres cinématographiques sous forme de vidéogrammes » (en VOD ou DVD) pour tenir compte de la refermeture des salles de cinéma depuis le 30 octobre.

En clair. Emmanuel Macron avait laissé entendre le 24 novembre dernier que les salles de cinéma (comme les théâtres ou les musées) pourraient rouvrir le 15 décembre mais en mettant « un système d’horodatage (…) en fin de journée », selon une idée que lui avait soufflée la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). Il s’agirait en réalité d’un passe-droit qui aurait permis aux cinéphiles – sortant d’une séance à partir du 15 décembre et au-delà du commencement du couvre-feu à 21 heures – de rentrer quand même librement chez eux : la date et l’heure de leur billet faisant foi. Mais le 10 décembre, le Premier ministre Jean Castex a douché les espoirs de réouverture des lieux culturels car le nombre de cas « covid-19 » détectés par jour (plus de 10.000 actuellement) était encore le double du seuil des 5.000 quotidiens qui aurait permis de déconfiner.
Pour encore trois semaines, le 7e Art français ne pourra toujours pas faire son cinéma en salles. Dans ce contexte sanitaire compromettant, la chronologie des médias – qui régit la sortie des nouveaux films dans les salles obscures (bénéficiant de quatre mois de monopole), suivie des chaînes payantes (Canal+ en tête), des plateformes de SVOD, puis des chaînes gratuites – est plus que jamais hors-jeu. A l’instar de la première dérogation aux quatre mois qui a été mise en place en mars dernier lors du premier confinement (1), une seconde dérogation a été décrétée le 27 novembre pour les films qui étaient encore en salle le 29 octobre, veille de la fermeture pour le deuxième confinement (2). Au 1er décembre dernier, 43 films ont bénéficié de la dérogation « covid-19 » (3) octroyée par le président du CNC, Dominique Boutonnat.
Pendant ce temps-là, aux Etats-Unis, la chronologie des médias d’Hollywood – qui est contractuelle et non règlementaire – mise, contrairement à la France, sur le day-and-date (ou D&D), à savoir la sortie simultanée des nouveaux films en salles et en VOD. C’est ce que fait Warner (AT&T) en diffusant aussi ses films sur sa plateforme HBO Max, ainsi que Disney pour ses films sur Disney+. Quant aux studios Universal Pictures (Comcast), ils ont ramené les 90 jours de la salle à… 17 jours, grâce à un accord avec le troisième plus gros « circuit » américain, Cinemark. De quoi faire réfléchir l’Hexagone à la veille de la renégociation de la chronologie des médias en 2021. @