Ventes d’ebooks : vers 400 millions d’euros en 2017

En fait. Le 7 février, Xerfi a publié une étude intitulée « La distribution de livres face aux enjeux du numérique. Prévisions et perspectives à l’horizon 2017 ». Les ventes d’ebooks en France devraient progresser de près de 20 % par an en moyenne d’ici là, après avoir généré 190 millions d’euros en 2013.

En clair. Après avoir été embryonnaire, le marché français du livre numérique va enfin décoller, si l’on en croit le cabinet d’étude Xerfi. L’an dernier, le chiffre d’affaires des ventes de ebooks en France a atteint 190 millions d’euros pour représenter 4,5 % du marché global du livre. Et la croissance à deux chiffres devrait se poursuivre d’ici à 2017, à raison de 20 % en moyenne chaque année. Dans trois ans, le poids du livre numérique dans l’Hexagone devrait être proche de 400 millions d’euros. Ce décollage s’explique par le fait que les Français adoptent de plus en plus la lecture numérique et s’équipent en liseuses et tablettes.
Les maisons d’édition, qui ont numérisé leurs catalogues au cours des deux dernières années, publient désormais les nouveautés quasi systématiquement en format imprimé
et en numérique. A cet élargissement de l’offre de ebooks, s’ajoute le fait que les éditeurs pratiquent des « décotes » sur les prix des livres digitaux par rapport aux livres-papier,
ce qui favorise les ventes de livres numériques.

Diffusion : les versions numériques sauvent la presse

En fait. Le 20 février, l’Office de justification de la diffusion (OJD) a réuni sa
« commission Réglementation des versions numériques ». C’est l’occasion de rappeler que les versions numériques de type PDF – en forte croissance en 2013 – peuvent être agrégées avec la certification de l’édition imprimée.

En clair. Les version numériques de type PDF représentent, pour certains quotidiens
(Le Monde et Les Echos), jusqu’à plus de 12 % des ventes payantes (1) et intégrées par l’OJD avec les ventes papier (voir tableau). Ces « versions numériques » de type PDF – à ne pas confondre avec les « éditions numériques » payantes constituées d’informations accessibles via une interface Internet (fil d’actualité, archives, bases documentaires, alertes par mots clés, etc) – doivent être « le reflet exact, au minimum, tant sur le plan rédactionnel que publicitaire de la version papier » (selon la définition de l’OJD). Ce « PDF » peut cependant être étoffé «de façon cohérente et en relation directe » avec l’édition papier (photos, vidéos, liens internes, sommaire avec accès direct aux rubriques, …). Quant au prix, « il ne peut être inférieur à 25 % de la valeur faciale TTC du titre papier correspondant ». @

Daft Punk gère directement ses droits numériques

En fait. Le 27 janvier, le groupe français de musique électronique Daft Punk a remporté cinq trophées lors des 56e Grammy Awards – notamment « meilleur album de l’année » et « meilleur enregistrement de l’année ». Tout sourit au duo,
y compris depuis qu’ils ont enterré la hache de guerre avec la Sacem.

En clair. « Je vais vous donner un scoop : les Daft Punk sont revenus à la Sacem pour
la France, mais ils gèrent en direct leurs droits Internet », avait révélé Jean-Noël Tronc, directeur général de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), devant le Club audiovisuel de Paris en décembre. «On protège ses oeuvres si on veut, en gestion collective si on veut, ou en gestion directe », avait-il rappelé. Ce qui n’a pas toujours été le cas à la Sacem. Si Daft Punk n’a pas remis tous ses oeufs dans le même panier de la Sacem, c’est que le duo électro français – formé par Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo il y a plus de vingt ans (1993) – a eu maille à partir avec cette dernière après y avoir adhéré en 1996. Or le groupe n’a jamais voulu de gestion collective pour ses droits Internet. Mais problème : la Sacem n’autorise pas la gestion individuelle des droits. Daft Punk était donc allé voir ailleurs, auprès de l’équivalente anglaise, PRS. Cela n’a pas empêché la Sacem en France de continuer à collecter les droits de Daff Punk sans les lui reverser ! D’où un conflit qui s’est éternisé plusieurs années durant. Thomas Bangalter s’est fait conseiller par son propre père, le compositeur Daniel Vangarde, lui-même en litige aussi avec la Sacem depuis bien plus longtemps – mais sur d’autres faits remontant à la spoliation des juifs par la Sacem en 1941. La Sacem et Daft Punk ont donc enterré la hache de guerre. La gestion directe numérique leur est désormais possible. Se revendiquant artistes indépendants, le duo gère lui-même ses droits sur Internet (iTunes, YouTube, Amazon, Spotify, Deezer, …).

Echec des 13 chaînes originales françaises sur YouTube

En fait. Le 4 février, EM@ a fait un point sur l’audience du bouquet des 13 chaînes originales françaises gratuites lancées sur YouTube il y a seize mois maintenant. Mis à part Studio Bagel, que pourrait racheter Canal+ (d’après BFM Business), force est de constater que les autres n’ont pas vraiment trouvé leur public.

En clair. Edition Multimédi@ publiait en février 2013 un état des 13 chaînes originales françaises lancées en octobre 2012 par YouTube, la filiale de Google (1). Un an après, c’est la déception. « Le gros bide de la télé potache », a même titré de façon radicale Télérama en juin dernier. Le succès n’a pas été au rendezvous pour la quasi-totalité des producteurs – Endemol, Air Prod/Banijay, Troisième OEil, Capa, Doctissimo/Lagardère, Aufeminin/Axel Springer, … – qui ont signé pour trois ans avec YouTube, avec un revenu garanti la première année. Aucune chaîne ne dépasse le million d’abonnés, excepté Studio Bagel avec 1,3 million pour plus de 98 millions de vidéos vues depuis son lancement. Pour les autres, la moitié d’entre elles n’atteint pas les 100.000 abonnés.
A noter le record d’audience qui revient non pas à Studio Bagel mais à X-Treme Video : 222,5 millions de vues. @

Contre le piratage : les régies e-pub prêtes à coopérer

En fait. Le 31 janvier, Hélène Chartier, DG du Syndicat des régies Internet (SRI) a indiqué à EM@ avoir été auditionnée le 12 décembre dernier par Mireille Imbert-Quaretta (Hadopi), en prévision du rapport « Lutte contre la contrefaçon » que cette dernière s’apprête à remettre à Aurélie Filippetti.

Hélène ChartierEn clair. Mireille Imbert-Quaretta (« MIQ ») – présidente de
la Commission de protection des droits (CPD) de l’Hadopi – s’intéresse de très près aux régies publicitaires d’Internet,
dans le cadre de sa « mission d’élaboration d’outils opérationnels permettant d’impliquer efficacement les intermédiaires techniques et financiers dans la prévention et la lutte contre
la contrefaçon commerciale en ligne ».
Hélène Chartier (photo), directrice générale du Syndicat des régies Internet (SRI), nous a indiqué avoir été auditionnée le
12 décembre dernier dans les locaux du Conseil d’Etat par MIQ.