A propos Charles de Laubier

Rédacteur en chef de Edition Multimédi@, directeur de la publication.

Proposition franco-allemande dès septembre pour taxer « plus vite » les plateformes numériques

Emmanuel Macron compte tenir sa promesse sur la taxation fiscale des GAFA. Une proposition franco-allemande sera présentée le 15 septembre lors du conseil des ministres des Finances européen. A charge ensuite à la Commission européenne de présenter un texte d’ici décembre.

« C’est notre droit (…) d’exiger de la part (…) de toutes les plateformes du numérique une juste contribution au Trésor public français. Aujourd’hui, cette juste contribution n’existe pas. Ce sont des dizaines de millions d’euros de chiffres d’affaires réalisés par ces plateformes du numérique, et quelques dizaines de milliers d’euros qui sont perçus par
le Trésor public français. Avec le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, nous comptons mettre fin à cette situation inacceptable », a lancé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire (photo), le 9 août dernier devant l’Assemblée nationale, en pleine questions au gouvernement.

Pourquoi l’extension de la licence légale aux webradios n’a pas été jugée anti-constitutionnelle

Maintenant que le Conseil constitutionnel a validé le 4 août l’extension de la licence légale aux services de radio sur Internet – du moins ceux non interactifs ni dédiés à un artiste –, il ne reste plus qu’à la commission « rémunération équitable » de publier les modalités d’application et le barème.

La Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), bras armé du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) représentant les majors de la musique (Universal Music, Sony Music, Warner Music), et la Société civile des producteurs de phonogrammes en France (SPPF) n’ont pas convaincu le Conseil constitutionnel. Ce dernier a donc rendu le 4 août une décision validant l’extension de la licence légale aux webradios, telle que prévue par la loi « Création » (1) promulguée il y a plus d’un an, le 8 juillet 2016.

Box, TV et replay : le différend de TF1 avec Orange et SFR se retrouve devant le régulateur et la justice

Le groupe TF1 veut être rémunéré pour ses chaînes TF1, TMC, NT1, HD1 et LCI diffusées sur les « box », comme c’est le cas pour son service de replay MyTF1. Mais faute d’accord sur sa nouvelle offre « TF1 premium » avec Orange et SFR, c’est au CSA et au tribunal de commerce de trancher.

SFR s’est dit fin juillet « étonné que TF1 ait choisi de ne pas attendre la conclusion des recours en cours, celui formé par SFR devant le CSA (1) comme celui d’Orange devant le tribunal de commerce » pour annoncer qu’« à compter du 29 juillet 2017, Numericable-SFR n’est plus autorisé à exploiter commercialement MyTF1 et les chaînes en clair du groupe TF1 ». SFR avait en effet saisi en mai dernier le CSA sur son différend avec TF1. « Nous attendons la décision du CSA à l’automne », a indiqué le 29 août Alain Weill, DG des médias d’Altice, à Edition Multimédi@. Tandis qu’Orange a porté plainte début juillet contre TF1 devant le tribunal de commerce de Paris pour abus de position dominante dans la télévision et la publicité.

Smartphones : Samsung et Apple sous pression

En fait. Le 23 août, Samsung dévoilait son Galaxy Note 8 (disponible le 15 septembre). Le 12 septembre, Apple présentera son iPhone 8. Le 5 octobre, Google lancera le Pixel 2. Mais les challengers LG, Nokia ou Motorola font pression, ainsi que les chinois Huawei, Oppo ou Vivo. Concurrence menacée
de saturation.

En clair. Le marché mondial des smartphones est en pleine effervescence. Dix ans après le lancement de l’iPhone, la bataille technologique s’est transformée en guerre économique. Si le sud-coréen Samsung se maintient en première place mondiale des fabricants de smartphones, en gagnant même un petit 0,1 point de parts de marché sur un an (à 22,5 % au second trimestre 2017, selon le cabinet Gartner), l’américain Apple, lui, perd un peu plus de sa superbe en cédant 0,8 point de parts de marché sur la même période (à 12,1 %). A eux deux, Samsung et Apple s’arrogent encore 34,6 %
de parts de marché au niveau mondial. Les lancements des Galaxy S8 en mars et du Galaxy Note 8 disponible à partir du 15 septembre devraient permettre à Samsung de renouer avec la croissance de ses ventes mondiales au cours de ce second semestre 2017 et faire définitivement oublier le fiasco industriel du Galaxy Note 7. Quant à Apple, qui lance le 12 septembre prochain son iPhone 8 au moment des dix ans de son smartphone emblématique, ses ventes devraient repartir à la hausse. « L’ancienne génération d’iPhone dans les pays émergents devraient continuer d’attirer des clients, tandis que le nouvel iOS 11 – système d’exploitation présent sur l’iPhone 8 incluant la réalité augmentée, l’apprentissage automatique (machine learning), l’application de commande vocale Siri améliorée et un nouvel design d’écran – devrait permettre à Apple d’accroître ses ventes », prédit Anshul Gupta, directeur de recherche chez Gartner (1).
Mais la forte poussée concurrentielle vient de la Chine où les fabricants Huawei, Oppo, Vivo et Xiaomi font des percées remarquées sur la scène internationale, avec respectivement 9,8 %, 7,1 % et 6,6 % de parts de marché (toujours au second trimestre 2017, selon Gartner). La croissance mondiale sur le dernier trimestre (mars à juin), qui fut de 6,7 % sur un an grâce aux marchés émergents en quête de smartphones 4G, profite donc largement aux challengers chinois. Cependant, la pénurie de certains composants (2) pourrait freiner les ardeurs des asiatiques. Mais, d’après les prévisions du cabinet IDC cette fois, le second semestre devrait être « positif » en termes de croissance des ventes de smartphones dans le monde. Résultat : « 2017 devrait être une année de rebond », avance Ryan Reith, vice-président d’IDC (3). A moins que les nouveaux smartphones ne déçoivent. @

Chronologie : Altice (SFR) veut aligner SVOD et Canal+

En fait. Le 29 août, Alain Weill, directeur général des activités médias d’Altice (SFR), a présenté le lancement de la nouvelle chaîne Altice Studio. Il a aussi justifié l’absence d’accord « à la Canal+ » avec le cinéma français, tout en dénonçant « la chronologie des médias complètement désuète ».

En clair. « Les accords entre le cinéma et les chaînes de télévision datent de l’époque de Canal+, donc d’une époque un peu dépassée », a lancé Alain Weill, directeur général des activités médias d’Altice, pour justifier l’absence d’accord entre Altice Studio et les organisations du cinéma français. Même s’il considère que ces règles
– prises à l’époque où Canal+ était un monopole et devenait la plateforme de financement du cinéma français – n’étaient pas anormales, c’est aujourd’hui complètement différent. « C’est vrai qu’on veut changer un peu les règles. C’est vrai qu’OCS a signé en son temps, mais un autre temps déjà… Aujourd’hui, pourquoi nous irions prendre des engagements avec vingt-cinq partenaires qui sont des syndicats professionnels qui finalement, chacun dans leur coin, défendent leurs intérêts particuliers. On a rien contre cela mais, finalement, aller prendre des engagements, alors de notre côté par exemple : le monde du cinéma n’a toujours pas le droit d’investir (de la publicité) à la télévision ; la chronologie des médias est complètement désuète aujourd’hui, … Cela n’a pas de sens », a-t-il argumenté. Pourquoi, selon lui, Altice se mettrait des contraintes que n’ont pas d’autres grands acteurs comme Netflix dans la vidéo et Allociné pour la publicité ? « Il ne faut pas de malentendu : on a pas d’hostilité de principe à signer un accord avec des partenaires (du cinéma) avec lesquels nous travaillons. Mais les temps ont changé. Donc, il faut que la chronologie des médias évolue. Il est impératif qu’il y ait un parallèle symétrique entre les plateformes SVOD
et la télévision payante », a plaidé Alain Weill.
Le patron d’Altice Media dit en avoir parlé avec la présidente du CNC, Frédérique Bredin. Il lui a dit que si la première fenêtre payante est à 12 mois (après la sortie des nouveaux films en salles), il faut que la SVOD soit elle aussi à 12 mois : il ne faut pas séparer la SVOD et la télévision payante car cela n’a plus de sens par rapport à la façon dont l’on consomme la télévision. « Et si on veut aussi éviter le piratage, lui a encore dit Alain Weill, il faut faire preuve de réalisme dans les règles qui doivent être discutées dans les semaines qui viennent ». Altice Studio va financer plus de séries que de films (1) car « à partir du moment où l’on a investi dans un film, on s’interdit à
le diffuser sur notre plateforme SVOD pendant 3 ans ! » @