En fait. Le 28 décembre, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a publié un appel à candidatures – jusqu’au 27 février – pour la distribution de services de radio numérique ou autres (données associée au programme, navigation en mobilité ou téléchargement de fichiers audio) par voie hertzienne terrestre sur la bande L.
En clair. La radio numérique pourra-t-elle trouver dans les services payants dans la bande L le modèle économique qu’elle n’a pas trouvé dans la gratuité dans la bande III ? La radio numérique dans la bande L, telle que la propose le CSA, devrait permettre des services de radios accompagnés éventuellement de données associées et/ou des services autres que de radio ou de télévision (1). Surtout, c’est la première fois que le média radio pourrait miser sur le payant. La radio numérique par abonnement est par exemple envisagée par deux projets de bouquets de radio dans la bande L. L’un d’eux émane de la société toulousaine Onde Numérique annonçant dès le 28 décembre vouloir se porter candidate pour déployer son « offre premium par abonnement ». « Je suis pour ma part convaincu que le modèle payant apportera l’une des clés du succès de la radio numérique, aux côtés de la RNT », a déclaré commente Franz Cantarano, président d’Onde Numérique. Cette société a déjà passé un accord avec le groupe Lagardère (2) qui lui fournira 12 des 54 radios thématiques et programmes musicaux exclusifs sur son bouquet premium – une sorte de « CanalSat » de la radio. Onde numérique prévoit de lancer ses services courant 2013 sur 130 zones urbaines. L’autre candidat pourrait être
la société espagnole Ondas Media, dont le projet est un réseau hybride satellite et terrestre à dimension paneuropéenne, à destination principalement des véhicules (comme Sirius radio aux Etats-Unis). Mais son directeur technique, Benoît Chéreau, nous indique que « la décision de déposer un dossier au CSA est incertaine à ce jour ». Onde numérique et Ondas Media veulent donner des services de navigation en mobilité, de données associées aux programmes diffusées sur le bouquet, ou de téléchargement
de fichiers audio, voire d’information sur le trafic.
Si le Syndicat des radios et télévisions indépendantes (Sirti) – très attaché à la gratuité
de la gratuité du média radio – s’oppose au développement d’un modèle de radio numérique payante sur cette bande de fréquences, le Bureau de la radio – composé des grandes radios privées Europe 1, RTL, NRJ, RMC, … – n’exclut pas la radio payante. Comme la RNT en bande III, la radio numérique dans la bande L pourrait utiliser la norme T-DMB, ou DAB+, voire les normes SDR ou DVB SH en cas de diffusion hybride, terrestre et satellitaire. @