En fait. Le 12 juillet, le fabricant français de « box » Netgem affiche une chute de son chiffre d’affaires de 42 % au premier semestre 2011 suite à la renégociation
de son contrat avec SFR pour trois ans. Et en attendant que l’accord avec Virgin Mobile porte ses fruits. Résultats prévus le 29 août.
En clair. SFR souhaite depuis 2009 être moins dépendant d’un seul fournisseur pour sa Neufbox, en l’occurrence de Netgem, lequel a réalisé 70 % de son chiffre d’affaires avec SFR en 2010 (contre 87 % en 2009). Résultat : Netgem vend moins de « settop- box » (décodeurs IPTV) à la filiale télécoms de Vivendi et s’en tient de plus en plus à assurer la maintenance matérielle et logicielle du parc de quelque 2,5 millions de terminaux actifs. Après un appel d’offres en 2009 pour sa future Neufbox Evolution, commercialisée depuis novembre 2010, SFR avait retenu Cisco et Sagemcom au détriment de Netgem. Le volume des « box » ancienne génération vendues à SFR devrait encore diminuer après l’échéance du contrat en cours (1) fixée au 31 décembre 2011. Mais derrière cette relation client-fournisseur se joue en fait une « évolution » plus profonde au niveau des fournisseurs d’accès à Internet (FAI). « Le modèle de la “box IPTV” va exploser », avait lancé Christophe Aulnette, DG de Netgem, lors du 10e Forum des télécoms et du Net des Echos le 16 juin dernier. « Il va falloir faire évoluer cette “box” vers un “media center”.
Et la TV connectée est un client potentiel de ce media center. (…) Il y a une vraie guerre en perspective pour conquérir ce client qu’est l’abonné. (…) Avoir des “walled garden” est une tentation [pour les FAI et les chaînes de télévision, ndlr]. Mais dire
que l’on ne veut pas mélanger Internet avec le signal TV ne doit pas empêcher les évolutions et l’enrichissement de l’offre », a-t-il expliqué. Netgem se retrouve ainsi au milieu du champ de bataille : entre les chaînes nationales sur la défensive et les acteurs mondialisés du Net. « Il faut maintenant un mixte entre global et local. Les opérateurs [FAI] sont bien positionnés », a estimé Christophe Aulnette. En creux, Netgem en appel aux FAI pour ouvrir leur écosystème au Web – ce qu’ils se refusent à faire jusqu’à maintenant avec l’IPTV (2). Mais la TV connectée et tous les écrans de la « maison connectée » – dont la tablette que Netgem considère comme « le premier téléviseur connecté sans fil » – devraient faire voler en éclat ces « mondes clos ». Netgem s’y prépare avec une offre de « cloud familial » pour transformer les « boîtes fermées »
en media center ouvert. « ATAWAD » – AnyTime, AnyWhere, AnyDevice – va devenir plus que jamais le cri de guerre dont le salon va devenir le théâtre. Et les industries culturelles pourraient saisir l’occasion pour entrer dans le « nuage informatique » (3) afin d’y défendre leurs droits. @