En fait. Les 17 et 18 novembre, à Montpellier, a eu lieu le 32e DigiWorld Summit de l’Idate sur le thème de « Qui finance l’Internet du futur ? ». Au-delà des acteurs eux-mêmes (opérateurs, FAI/abonnés, moteurs, portails, …), la publicité en ligne – « taxe Google » comprise – était dans tous les esprits.
En clair. La publicité est plus que jamais le nerf de la guerre numérique. Surtout qu’un vent de reprise publicitaire – constaté au troisième trimestre par différents médias (presse, télévision, web) – a aussi soufflé sur Montpellier lors des deux journées internationales de l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate). Selon ce dernier, les publicités vidéos, mobiles et réseaux sociaux constituent les trois « nouveaux marchés » de la publicité en ligne dans le monde, laquelle enregistre une croissance annuelle (à deux chiffres) supérieure à celle (à un chiffre) des médias traditionnels. Bien que ces trois segments émergents soient encore de taille modeste, à savoir 6,6 milliards d’euros en 2010 sur un marché mondial de la publicité en ligne estimé à 34 milliards d’euros (1), ils sont promis à un bel avenir. Grâce notamment au « poids gigantesque des usages de Facebook, YouTube ou de l’App Store ». Pour l’instant, les réseaux sociaux arrivent en tête avec, rien qu’en Europe,
383 millions d’euros de recettes publicitaires cette année, suivis des vidéos online générant 261 millions et des mobiles affichant 191 millions. Mais, prévoit Vincent Bonneau, directeur Internet à l’Idate, « la publicité vidéo sera le format le plus dynamique » – au point de dépasser les réseaux sociaux dès 2012 et de franchir
1 millard d’euros de revenus publicitaires (2) en Europe courant 2013 ! Même scénario pour l’Internet mobile qui, en Europe, se placera en seconde position de ces trois marchés publicitaires prometteurs – mais en s’arrogeant la première place au plan mondial. Malgré une audience massive, les réseaux sociaux relégués au troisième
plan « connaîtront une progression un peu moins soutenue ».
Cet engouement des annonceurs pour la vidéo est aussi constaté par le cabinet d’études PricewaterhouseCoopers : « Le rich media [multimédia interactif, ndlr] et
la vidéo porteront la croissance de la publicité en ligne », d’autant que « les taux d’interaction se révèlent 20 à 50 fois supérieurs aux taux de clics ». Pour l’heure, ce sont les moteurs de recherches – Google en tête mais visé par la taxe de 1% par les sénateurs français (3) – qui captent plus de la moitié du marché mondial de l’e-pub avec leurs liens sponsorisés – soit 18,6 milliards d’euros en 2010 selon l’Idate. Un poids qui dépassera les 60 % à l’horizon 2014, non sans soulever des questions de position dominante, de transparence des moteurs, de protection des consommateurs ou encore de… taxation de l’e-pub. @