En fait. Le 15 mars, Xerfi-Precepta a présenté – en partenariat avec le Geste (1) – son étude intitulée « Les stratégies des portails Internet grand public (contenus
et services) ». En France, le chiffre d’affaires pour 2011 aurait franchi la barre des
4 milliards d’euros, dont 60 % provenant de l’e-pub.
En clair. Hors e-commerce, le Web en France aurait franchi la barre des 4 milliards d’euros si l’on applique la nouvelle fourchette haute des prévisions de croissance avancées par le cabinet d’études économiques Xerfi-Precepta. « Au vu des premiers résultats actuellement publiés au titre de l’année fiscale 2011, la prévision de croissance des revenus sur un an devrait être supérieure aux 10 % que nous avions déjà projetés,
en l’occurrence entre 10 % et 15 % », a précisé David Targy, directeur d’études chez Precepta. Elles sont plus de 1.500 entreprises (2) à éditer des portails ou des sites Internet de services et de contenus. Ensemble, elles dégagent près de 1 milliard d’euros d’excédent brut d’exploitation. « C’est 2 fois plus élevé que pour toute la presse réunie et 2,5 fois plus que pour l’ensemble des entreprises françaises », souligne David Targy. Mais derrière ces performances se cache un marché oligopolistique. « On se représente le Web comme un parangon de concurrence pure et parfaite. Or, aussi surprenant que cela puisse paraître, il s’agit plutôt d’un oligopole. Au lieu de se répartir entre la multitude des acteurs, l’activité se concentre fortement sur des acteurs dominants », analyse-t-il. Au-delà de l’explication (effets de réseau, dominance de la publicité, différenciation insuffisante), l’étude montre que « la concentration du chiffre d’affaires et des marges est très élevée » : en France, Google (3) accapare à lui seul 23 % du chiffre d’affaires total (près de 900 millions d’euros) et 34 % de la marge brute total (plus de 300 millions). Rien que le Top
10 des acteurs établi pour 2010 (Google, Pages Jaunes, Meetic, M6 Web, Microsoft, Seloger.com, eTF1, Spir, Yahoo, Figaro Classified) pèse à lui seul 73 % des revenus et
61 % de la marge brute ! « Seulement 11 acteurs du Web en France sont au-dessus de
la barre des 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Leur nombre est de 27 au-dessus de 20 millions. Entre Google et Dailymotion, par exemple, il y a un écart de revenu de 1 à 50″, indique David Targy qui parle d’ »oligopole à frange concurrentiel ». Dailymotion (4) est d’ailleurs l’un des rares à être resté français, Aufeminin et Seloger (Axel Springer), Meetic (Interactive Corp), Leboncoin (Schibsted) ou encore Allociné (Tiger Global) sont passés dans le giron de groupes étrangers. @