En fait. Le 19 janvier, Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué – lors de ses
vœux 2010 – qu’elle aurait préféré « Société numérique » à « Economie numérique » pour mieux refléter les aspirations de son poste, où elle a été nommée il y a un an maintenant. Rendez-vous après les élections régionales ?
En clair. C’est dans « l’antichambre d’une prison où je n’étais jamais venue », dixit NKM au début de son discours à la Conciergerie à Paris, que la secrétaire d’Etat à la Prospective et au Développement de l’économie numérique a fait part d’un regret un
an après avoir remplacé Eric Besson à cette fonction ministérielle. « J’aurais préféré “Société numérique” à “Economie numérique” pour mieux refléter les aspirations numériques du secrétariat tournées vers la société tout entière », a expliqué Nathalie Kosciusko-Morizet. En marge de son intervention, elle a précisé à Edition Multimédi@ que « “l’économie numérique” était un peu réducteur ». Et à la question de savoir si son secrétariat sera prolongé au-delà des élections régionales (elle est candidate dans le département de l’Essonne aux côté de Valérie Pécresse, tête de liste UMP en Ilede- France), elle répond qu’« il n’y a pas de raison [que cette fonction ministérielle, ndlr] disparaisse, bien au contraire, surtout avec les 4,5 milliards d’euros du grand emprunt national qui vont être consacrés au numérique et gérés par le Fonds national pour
la société numérique », indiquant au passage qu’elle « pilotera avec René Ricol, commissaire général aux investissements, en liaison avec les autres ministères concernés ». Autrement dit, il y a du pain sur la planche. De quoi tordre le cou à une rumeur qui coure sur une possible disparition du secrétariat d’Etat à l’Economie numérique après les élections de mars. Finalement les 4,5 milliards d’euros du grand emprunt pourraient plaider en faveur du maintien d’un tel portefeuille, mais peut-être sous un autre nom (“Société numérique” ?).
D’autant que NKM a contribué – notamment lors d’un séminaire sur le numérique qu’elle a organisé le 10 septembre 2009 – à convaincre la “commission Rocard-Juppé” d’allouer 12,8 % du grand emprunt au numérique. « Plus de 15 % [si l’on rajoute, « une part des moyens qui seront également affectés à la recherche, à l’industrie et aux pôles de compétitivité »] du grand emprunt au numérique, c’est énorme ! », a-t-elle affirmé
à la Conciergerie. Comme prévu par le président de la République le 14 décembre dernier (lire EM@ n°4, p. 4) et confirmé par le Premier ministre le 18 janvier dans
les Yvelines, 2 milliards d’euros iront au développement du très haut débit par les opérateurs télécoms et les collectivités locales (1). Et comme il n’y pas que les infrastructures, 2,5 milliards d’euros iront bien aux usages et contenus numériques. @