En fait. Le 1er novembre, c’est le lancement de la plateforme vidéo Apple TV+. Le 12 novembre, c’est au tour du service de streaming vidéo Disney+ d’ouvrir. Le 19 novembre, c’est cette fois la plateforme de jeux vidéo en streaming Google Stadia qui part à la conquête des internautes. Et ce n’est pas fini.
En clair. Jamais un mois de novembre n’aura vu débouler coup sur coup trois grandes plateformes numériques, portées chacune par un géant du Net aux ambitions à la démesure de leur puissance de feu financière. Apple, Disney et Google vont chacun leur tour – respectivement le 1er, le 12 et le 19 novembre – dégainer leur plateforme de streaming d’envergure mondiale. Qu’elles soient dédiées à la vidéo à la demande (Apple TV+ et Disney+) ou aux jeux vidéo en streaming (Google Stadia), ces trois services de contenus premium intensifient la « plateformisation » de l’Internet sous l’impulsion des industries culturelles résolument tournées vers l’audiovisuel en ligne. Mais ces nouveaux écosystèmes sont d’autant moins des pionniers qu’ils débarquent tardivement. Apple TV+ et Disney+ sont lancés sur des marchés – les Etats-Unis en premier – dominés par un Netflix fort de ses 158 millions d’abonnés dans le monde, lui-même suivi par Amazon Prime Video (1) et ses plus de 100 millions d’abonnés, sans oublier Hulu et YouTube parmi les autres concurrents. De son côté, Google Stadia s’attaque aux positions historiques bien établies des géants Sony et Microsoft avec leurs consoles de jeux – respectivement PlayStation et la Xbox. La guerre des plateformes va ainsi s’intensifier sur un marché mondial déjà hyper-concurrentiel, comme l’illustre la bataille tarifaire déjà bien engagée : Apple TV+ sera disponible dans plus de 100 pays à 4,99 dollars/euros par mois (mais avec un catalogue de productions originales moins étoffé) ; Disney+ a fixé son prix mensuel à 6,99 dollars/euros (avec la richesse d’un catalogue légendaire, Pixar et Star Wars compris) ; Google Stadia proposera, après l’offre de pré-commande (2), un tarif « pro » à 9,99 dollars/euros par mois (avec un catalogue d’une trentaine de jeux dans un premier temps), puis l’an prochain une offre « basique » à un prix moins élevé (inconnu à ce jour). Les tarifs d’Apple TV+ et de Disney+ se veulent compétitifs par rapport aux 12,99 dollars/euros par mois de Netflix qui a augmenté petit à petit ses prix (contre 7,99 dollars/euros en 2010). Google Stadia fait face aux plateformes PlayStation Now de Sony, dont l’abonnement vient d’être réduit de moitié à 9,99 dollars/euros, et Xbox Game Pass de Microsoft (9,99 dollars/euros par mois). Cette plateformisation est aussi la bataille du temps disponible des internautes. @