En fait. Le 4 septembre, Xavier Niel, vice-président et directeur délégué à la stratégie d’Iliad, maisonmère de Free dont il est le fondateur et l’actionnaire majoritaire (lire en Une), a affirmé qu’il n’était pas prêt
à en céder le contrôle. De plus, Iliad voit plus un rapprochement SFR-Bouygues.
En clair. Vendre ses parts (52,2 % du capital) et son pouvoir de contrôle (50,9 % des droits de vote) qu’il détient dans Iliad ? Xavier Niel ne l’exclut pas à terme mais se dit « pas prêt » aujourd’hui à le faire. Le fondateur et principal actionnaire du groupe, maison mère de Free, l’a précisé le 4 septembre lors d’une conférence avec des analystes financiers pour la présentation des résultats du premier semestre. Il leur a dit en outre
qu’il « reste ouvert à une offre », car « il ne fallait jamais dire jamais ».
Le milliardaire a aussi confié aux analystes : « Je ne suis pas favorable à
la retraite à 51 ans ! » – son âge depuis le 25 août dernier.
Ces déclarations ont été confirmées le jour-même aux journalistes par Thomas Reynaud, ex-directeur financier d’Iliad promu en mai dernier directeur général (1). « Ce n’est pas la fin de Free et ce n’est pas nous qui déclencherons la consolidation », a affirmé ce dernier, voyant « un scénario de rapprochement entre SFR et Bouygues comme le plus probable », selon ses propos rapportés par Reuters et 01net. C’est que la consolidation du marché français, en vue de passer à trois opérateurs télécoms au lieu de quatre, taraude les acteurs depuis quelques années – alors que la Commission européenne n’y soit pas favorable. Les difficultés sans précédent de Free ont relancé les spéculations, après la perte totale de 200.000 abonnés mobile durant le second trimestre de cette année au profit de ses trois concurrents – malgré les 130.000 recrutés au premier trimestre, soit un solde négatif de 70.000 abonnés mobile sur le semestre (une première déconvenue depuis le lancement de Free Mobile en 2012). Dans
le fixe, où Free va lancer « dans les prochaines semaines » de nouvelles
« box », des abonnés ont aussi fait défection.
Sur ces signes de faiblesse et sur fond d’hyperconcurrence tarifaire avec ses rivaux, le groupe Iliad serait (re)devenu une cible potentielle. D’autant que Orange, SFR et Bouygues Telecom sont partisans d’un passage de quatre opérateurs à trois (2). Pour le directeur financier de l’opérateur historique, Ramon Fernandez, c’est même inéluctable : « La porte est toujours ouverte pour d’éventuelles discussions. (…) La France, à terme, ira vers un marché
à trois opérateurs », a-t-il déclaré à Reuters le 7 juillet dernier, en marge des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. @