En fait. Le 26 mars, Nicolas de Tavernost, président du directoire de Métropole Télévision (groupe M6), était l’invité de l’Association des journalistes médias (AJM). Il a exprimé son scepticisme à propos de la vidéo à la demande par abonnement
– ou SVOD – et écarté toute plate-forme commune avec TF1 et Canal+.
En clair. « Il n’y aura pas de plate-forme commune de SVOD [entre M6 et TF1] », a affirmé Nicolas de Tavernost. Et d’ajouter : « Je n’ai pas besoin de lui [Nonce Paolini, PDG de TF1] pour me développer ». Pourtant, en janvier dernier, il s’était montré ouvert
à un partenariat avec TF1 pour lancer une offre commune de VOD par abonnement. Quelques jours plus tôt, le patron de TF1 avait considéré que c’était « une idée intéressante » (1). Il s’agissait surtout de préparer la contre-offensive face à l’arrivée prévue en France d’Amazon (Lovefilm) et de Netflix, voire des Apple TV. La bataille tarifaire que se livrent sans merci les deux groupes sur le marché de la publicité télévisée, semble avoir eu raison de leurs velléités de discussions.
Pour Nicolas de Tavernost, « la SVOD, c’est comme la TMP [télévision mobile personnelle], dont on disait qu’elle sera à la télé ce que le transistor fut à la radio : on
en parle beaucoup mais avec peu de succès ! ». Le marché de la vidéo à la demande
par abonnement est, selon lui, « un marché très difficile » qu’il faut laisser à de « grands acteurs plus forts ».
« La SVOD n’est pas l’eldorado de la télévision gratuite. C’est plutôt un métier de télévision payante. Nous avons abandonné le marché de la télévision payante en sortant de TPS [en 2006] », a expliqué Nicolas de Tavernost. Et d’ajouter : «La SVOD n’est pas un objectif majeur pour M6. Comment pourrions- nous faire la différence sur la SVOD. C’est éventuellement pour nous un marché de niche ».
Ainsi, pour 7,99 euros par mois via la Xbox Live (Microsoft), la Freebox, la box de SFR
ou sur la TV d’Orange, le Pass M6 propose- t-il uniquement des séries américaines et françaises où la sixième chaîne revendique « un avantage ». Il s’agit en fait d’un service complémentaire à M6 Replay (2) qui s’insère mieux dans la stratégie de télévision gratuite du groupe Métropole Télévision puisqu’il s’agit de visionner des contenus de la chaîne gratuitement jusqu’à sept jours après leur diffusion à l’antenne. Alors que le Pass M6 donne un accès par abonnement aux saisons précédentes des séries TV et aux épisodes de séries américaines le lendemain de leur diffusion dans leur pays d’origine. « Le replay est rentable et nous allons bientôt proposer de nouveaux services, gratuits. Car le payant est toujours trop cher ! », a indiqué Nicolas de Tavernost. @