Le Conseil d’Etat se pose en allié de la neutralité de l’Internet et de la liberté d’expression

Dans son rapport 2014 sur « le numérique et les droits fondamentaux », le Conseil d’Etat met en garde la France contre toutes atteintes à la neutralité de l’Internet et à la liberté d’expression. Il prône notamment la création du statut de « plateforme d’intermédiation » et un recours au droit à l’oubli.

Par Winston Maxwell, avocat associé, Hogan Lovells

Winston MaxwellAprès une étude sur « le droit souple » en 2013, le Conseil d’Etat consacre son étude annuelle 2014 au numérique et aux droits fondamentaux (1). En 1998 le Conseil d’Etat avait déjà publié un rapport précurseur en matière de droits sur Internet (2).
Seize ans plus tard, le Conseil d’Etat examine de nouveau la délicate cohabitation entre le droit et l’Internet, s’attaquant cette fois-ci aux problèmes de Big Data, algorithmes, neutralité de l’Internet, loyauté des plateformes, droit à l’oubli, activités de renseignement, et gouvernance de l’Internet.

Timeline

10 octobre
• Bpifrance cède 1,9 % du capital d’Orange pour 584 M€, selon l’arrêté publié au J.O., l’Etat ne détenant plus que 25,04 % de l’ex-France Télécom.

9 octobre
• Le Bloc, le Blic, l’UPF, l’APC, … (les organisations du cinéma) adressent « une lettre incendaire » à Fleur Pellerin pour se plaindre des propos d’Eric Walter (Hadopi) dans Libération, révèle Next INpact
• Jean-Ludovic Silicani, au colloque « Convergence » de l’Arcep, sur la neutralité
du Net : « Il ne faut ni en ignorer, ni en exagérer la portée. Il faut simplement en tenir compte ».
• Maxime Lombardini, DG d’Iliad, au colloque de l’Arcep : « Free a juste décidé de ne pas se coucher tout de suite devant le grand américain [Netflix, qui reverserait 10 % aux FAI au lieu des 30 % environ du marché, ndlr] qui est arrivé avec un épouvantail ». • L’Hadopi est victime d’une « asphyxie budgétaire » (6 M€de budget en 2015 au lieu de 8,5 M€), dénoncent ses représentants du personnel.
• Le Spiil demande une définition unique de la presse d’« information politique et citoyenne » (IPC) et estime que « l’actuel statut IPG [Information politique et générale] est inapplicable à l’ère numérique, et crée une distorsion de concurrence ».