En fait. Le 21 octobre, s’est tenu le 20e colloque NPA-Le Figaro : « Horizon
2020 ». Parmi les intervenants : Bertrand Meheut, président du groupe Canal+, dont Free est le premier distributeur. C’est ce qu’a indiqué Rodolphe Belmer,
DG de Canal+, le 17 octobre aux Rencontres cinématographiques de Dijon.
En clair. 2004-2014. En dix ans, Free s’est imposé comme le premier distributeur de Canal+ grâce à une alliance objective entre la filiale d’Iliad et celle de Vivendi. C’est
la raison pour laquelle Free a refusé de distribuer Netflix. « La résistance nationale [à Netflix] est tombée assez vite. (…) Malheureusement, nos trois concurrents [Bouygues Telecom, SFR et Orange] ont rendu les armes en l’espace de quelques semaines. On avait pourtant les capacités collectivement de résister. Comme Canal+, on a intérêt économiquement à préserver notre modèle. On gagne de l’argent lorsque l’on distribue Canal+ mais beaucoup moins si l’on signe avec ces OTT », a justifié Maxime Lombardini, DG du groupe Iliad, le 17 octobre aux Rencontres cinématographiques. Free a ainsi engrangé une bonne partie des 6,1 millions d’abonnés individuels (1) que compte aujourd’hui la chaîne cryptée (520.000 abonnés à CanalPlay inclus). Et ce,
en multipliant les offres promotionnelles à Canal+ ou à CanalSat : notamment celle à
1 euro par mois pendant un an, lorsque ce n’est pas à 19,90 euros mensuels sur un
an au lieu des 39,90 euros habituels. Free a ainsi fait de Canal+ un produit d’appel
pour recruter rapidement ses propres clients et atteindre aujourd’hui 5,6 millions d’abonnés haut débit (2). « Nous avons établi des liens très proches avec les FAI.
Nous souhaitons garantir la qualité à nos clients. C’est la raison pour laquelle nous avons depuis 2004 des relations très étroites avec Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom », a expliqué Bertrand Meheut, président du directoire du groupe Canal+,
lors du colloque de NPA Conseil.
A Dijon, Rodolphe Belmer, son DG, a été plus dissert : « Nous reversons à nos chers opérateurs de téléphonie plus de 150 millions d’euros par an de redevances. (…) Free est le plus grand vendeur de Canal+ en France… Il faut le remercier mille fois, même
si cela nous coûte très cher ! ».
Ce que Maxime Lombardin a confirmé : « Il y a une spécificité française, c’est que l’on
a des box que les opérateurs (comme nous) contrôlent. Cela leur permet, dans une quinzaine de foyers français qui reçoivent la télévision par ces box, de tenir la “tête de gondole” (c’est un peu trivial) : ce sont les FAI qui décident ce qu’il vont pousser ; c’est comme ça que l’on est – comme le dit Rodolphe – le premier distributeur de Canal+
(en dehors d’eux-mêmes). C’est pas par hasard ». @