En fait. Le 9 mai, YouTube, la filiale vidéo en ligne de Google, a annoncé le lancement d’« un programme pilote pour un petit groupe de partenaires
[54 chaînes thématiques dans un premier temps, ndlr] qui proposeront des chaînes payantes (…) avec des frais d’abonnement démarrant à 0,99 dollar par mois ».
En clair. Le géant du Web se lance à l’assaut du marché mondial de la télévision
payante. Les 54 chaînes thématiques qui sont d’ores et déjà proposées moyennant
des abonnements allant de 0,99 cent à 7,99 dollars par mois, en passant par 1,99 dollar, 2,99 dollars ou encore 6,99 dollars (1). Elles sont accessibles via youtube.com/channels/paid_channels. Si le nouveau service de SVOD de YouTube
a été lancé dans dix pays, comme « programme pilote », force est de constater que toutes ne sont pas accessibles dans chacun des pays. Par exemple, selon nos constatations, 24 d’entre elles ne sont pas accessibles en France. « Désolé, cette chaîne payante n’est pas disponible dans votre pays », nous précise-t-on pour certaines sur la mosaïque des thématiques.
Jusqu’alors essentiellement axé depuis son lancement en février 2005 sur le partage
de vidéos entre particuliers et amateurs financées par la publicité en ligne, YouTube – racheté l’année suivante par Google – fait le pari de la Pay-TV et de la SVOD en même temps. Après avoir lancé des chaînes thématiques originales et gratuites en 2011, dont treize en France (2), YouTube se présente désormais comme un sérieux concurrent potentiel des services de vidéo à la demande par abonnement comme Netflix aux Etats-Unis ou des chaînes de télévision payante comme Canal+ en France. Des films et des séries seront proposés. YouTube dispose de ses propres studios, à Los Angeles, et y investit plus de 100 millions de dollars en subventionnant des producteurs et des artistes. Mais des accords ont aussi été passés avec Paramount Pictures (Viacom) ou Walt Disney.
Les chaînes payantes de YouTube constituent en outre un pas supplémentaire vers
une programmation à la carte, à laquelle les médias traditionnels ont résisté. Les recettes d’abonnements seront réparties entre YouTube et l’éditeur de la chaîne thématique, lequel en gardera plus de la moitié. Quant à la publicité, elle est laissée à l’appréciation des éditeurs de ces chaînes premium. La volonté de YouTube est bien de diversifier ses revenus par delà la publicité en ligne qui profite déjà à plus de 1 million de chaînes vidéo (youtube.com/channels), dont 4.089 dans la catégorie « Sciences et éducation », 1.229 dans « Cinéma et divertissement », 1.754 dans « Astuces et tutoriels », 862 dans « Cuisine et santé » ou encore 347 dans « Actualités et politique ». @