En fait. Le 10 octobre, le Salon mondial du livre (7.533 exposants) a refermé
ses portes après cinq jours d’effervescence numérique. Les quelques 300.000 visiteurs ont pu constater que le livre s’ouvre sur la musique, les jeux, le cinéma, le Web. Face au « cross-media » littéraire, la France va légiférer.
En clair. L’Allemagne et la France ont un point commun sur le marché naissant du
livre numérique, les ventes ne dépassent pas encore le 1% des ventes d’ouvrages. Pourtant, de part et d’autre du Rhin, les politiques comme les professionnels de l’édition s’accordent à dire que l’avènement des « ebooks » constitue une innovation aussi marquante que l’arrivée de l’imprimerie. Gottfried Honnefelder, le président de l’Association allemande des éditeurs et des libraires – organisatrice du Frankfurt Book Fair – affirme même que le livre numérique pourrait « bientôt » représenter 10 % du chiffre d’affaires de l’édition.
La croissance annuelle attendue est à deux chiffres. L’organisateur met son salon en ordre de marche, en élargissant cette année son « Film & Media Forum » aux contenus Web, musique et jeux vidéos. Des espaces thématiques « Frankfurt Sparks » établissent en outre des passerelles entre différentes industries qui ne dialoguait pas vraiment : édition, médias, nouvelles technologies, web, mobiles, etc. Leitmotiv : StoryDrive, l’histoire à raconter qui est le fil conducteur de la création de contenus cross media (livre, musique, jeu, film, …). En outre, la veille du salon, s’est tenue la 24e Réunion internationale des directeurs de droits (RDM) sur le thème du « défi des nouveaux droits liés à l’ère digitale » (1). Le Bureau international de l’édition française (BIEF) accueillait quelque 140 maisons d’éditions et l’Observatoire du livre et de l’écrit en Ile-de-France (MOTif), qui a mis en place un « Observatoire du livre numérique » et du piratage des oeuvres écrites, y participait. C’est dans ce contexte d’effervescence que le ministre français de la Culture et de la Communication s’est rendu au salon de Francfort le 6 octobre. Tout en mesurant l’innovation que constitue le livre électronique, Frédéric Mitterrand prépare la réforme de la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre. C’est avec son accord les sénateurs (UMP) Catherine Dumas et Jacques Legendre ont déposé mi-septembre une proposition de loi pour fixer « un cadre souple de régulation du prix du livre numérique » (2). Ce texte, qui préservera aux éditeurs la maîtrise du prix des ebooks, sera débattu au Sénat le 26 octobre. Quant à la proposition d’Hervé Gaymard sur la TVA à 5,5 % pour le livre numérique, elle devra être notifiée à la Commission européenne. Autant dire que rien ne sera pas joué au prochain Salon
du livre de Paris, du 17 au 21 mars 2011. @